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PARASHAT HAYE SARA 5781- Vendredi 13 Novembre 2020- Yom Chichi 26 Heshvan 5781 – Horaires Ashdod : 16 h 22 – 17 h 21

ISHMAEL – LE DERNIER CRI

Chaque portion hebdomadaire renferme de nombreux enseignements et nous savons que rien n’est dit/écrit au hasard dans la Torah. En conséquence, nous apprenons et tirons des enseignements de chaque chose.

Cette péricope relativement courte met en scène deux personnages importants pour la suite des évènements de la …. Fin des temps !!!

La lecture de Hayé Sara est  la fin de la vie de Sarah,  son enterrement et l’acquisition du caveau familial pour Abraham, Sara, de même que pour les couples des générations suivantes :  Isaac et Rivka, Jacob et Léa. Puis  nous assistons à toutes  les démarches  nécessaires à la demande en mariage de Rebecca (Rivka). Le retour de la Shekhina dans la tente de Sarah  dès l’union d’Isaac et Rivka consacrée. La bénédiction revient sur le pétrissage de la pâte et sur la lumière permanente dans cette demeure. Enfin Abraham se remarie avec Hagar qui, entre temps, a changé de nom et s’appelle désormais Ketoura ainsi que le détail des enfants nés de leur union. La parasha se termine par la généalogie d’Ishmaël. La question est de savoir pourquoi Ishmaël et sa descendance (12 fils) figurent-ils ici ?

Nous avons précédemment évoqué la personnalité complexe d’Hagar.  Nous savons qu’elle était fille de Pharaon d’Egypte et que celui-ci la confia à Abraham afin de la préserver. Seulement voilà : en tant que Princesse elle reçut une certaine éducation ce qui l’aida, sans doute, par la suite, car, en écoutant les enseignements de Sara, Hagar constitua, elle aussi, un groupe de femmes auxquelles elle enseignait le judaïsme, sans se préoccuper de modestie : au contraire, elle s’enorgueillit du fait que sa maîtresse l’ait choisie pour donner une descendance au maître des lieux.

Cette conduite, insupporta Sarah qui demanda à Abraham de la chasser. Les Sages nous enseigne dans le Midrash qu’Hagar était enceinte mais, le fœtus mourut. Dans le désert, l’ange qui vint à la rescousse de cette femme, lui apprit qu’elle devrait retourner vers Abraham, qu’elle serait à nouveau enceinte et qu’elle devrait nommer son fils « Ishmaël » pour signifier que D  avait entendu sa plainte. Et de là, suivent d’autres enseignements beaucoup plus profonds encore nous faisant traverser des millénaires, jusqu’à aujourd’hui……

Hagar exerça sa raillerie sur Sara qui était vieille et qui n’avait pas encore conçu ; lorsqu’ Hagar enfanta Ishmaël, celui-ci, plus tard, comme nous le verrons plus bas voulut entraîner Isaac dans ses mauvais desseins. Cependant, lorsque Sara demanda à Abraham de chasser ces personnes, définitivement,  Hagar et son fils se sentirent humiliés.

C’est cette humiliation que nous avons payé et que nous payons encore pour le moment.

Les Sages se sont interrogés pour savoir pour quelles raisons l’ange a dit à Hagar qu’elle devrait donner à son fils le nom d’Ishmaël alors qu’il lui explique : c’est parce qu’HaShem a entendu la plainte d’Hagar en ce cas pourquoi a-t-il Ishmaël (D ENTENDRA – au futur-) et pas Shamaël  (D a entendu – au passé-) ?

La réponse à cette question se trouve dans le décompte fait à plusieurs reprises dans la Torah sur l’allusion aux 4 exils : Babylone, Médie et Perse, Grèce et Rome.

C’est que, en dehors de toute autre considération, Ishmaël et ses descendants ont acquis des mérites importants comme nous le détaillerons ci-dessous.

La Torah qualifie Ishmaël de « Peré-Adam »  c’est-à-dire d’homme sauvage. Pourquoi ici l’adjectif précède-t-il le nom et ne le suit-il pas ? Car cet état de fait surpasse son état d’être un homme : on peut être un homme intelligent, un homme bon mais on est un mauvais homme lorsque le côté pervers ou mauvais surpasse le fait d’être un être humain et, lorsque son qualificatif le domine, il arrive à en oublier qu’il est un homme.

Les Sages tels que le Rambam[1] ou le Maharal dissertent longuement sur ces dons du ciel  qu’Ishmaël a reçus et entre autres une force telle qu’elle fait d’eux une puissance  incroyable. Avant de faire quel qu’acte qu’il s’agisse ils prononcent toujours le Nom de D ! Ils se réclament toujours de D….

Ishmaël et ses fils étaient aux côtés d’Isaac lorsqu’Abraham est décédé et Ishmaël a respecté son père toute sa vie.

Il a aussi été circoncis et a circoncis ses fils.

Il a, tout au long des siècles, conservé sa langue, son costume et….. SA FOI !

Ce sont ces points principaux qui ont procuré à Ishmaël une stature internationale semblable à celle dont ils jouissent aujourd’hui. Car leur foi est si importante à leurs sens, qu’ils peuvent tuer pour faire respecter leur croyance et parce qu’ils peuvent mourir pour affirmer cette foi.

Dans la prophétie de Daniel, l’exil d’Edom est co-existant de celui d’Ishmaël.

Il y a encore un autre point qu’il est important de souligner : des « 70 » peuples  dispersés lors de la construction de la Tour de Babel, seules deux nations ont mérité d’avoir dans leur nom le suffixe « EL » : ISRA EL    et ISHMA EL !

A Babel, le projet des autres peuples était de se mesurer à HaShem en construisant cette tour qui devait atteindre les cieux.  L’objectif secret de tous les peuples fut et a continuer d’être le même : détruire Israël car ce peuple porte en son nom propre ce sceau divin qu’est le suffixe EL et, en exterminant les Juifs les peuples se mesurent à D.

Nous avons posé la question de savoir pourquoi l’ange a-t-il dit à Hagar de nommer son fils Ishmaël parce qu’HaShem l’a entendue pleurer et pourquoi le verbe n’a-t-il pas été mis au passé ? Parce qu’en réalité : tout comme lorsque nous étions asservis en Egypte et que la cruauté et l’immoralité des Egyptiens atteignaient le peuple  jusqu’au plus profond de son âme à tel point que nos pères ont crié de souffrance, de même, lorsque se déchaînera totalement l’iniquité d’Ishmaël, au  point qu’il ne connaîtra plus de frontières ni de limites, au point où pour proclamer sa foi il ne craindra ni d’abattre ni de se faire abattre, alors, il aura atteint l’objectif qui lui aura été fixé à sa naissance : de faire crier Israël qui doit renforcer sa foi et reconnaître la Royauté des Cieux pour qu’enfin HaShem nous délivre de cette lourde chaîne qui entrave notre destinée.

A propos de la généalogie d’Ishmaël,  le Rambam écrit : trois des fils du fils d’Hagar portent des noms qui revêtent pour nous beaucoup d’importance : ce sont les cinquième, sixième et septième fils : Mishmâ, Douma et Massa (משמע, דומה ומשא). Rabbi Moshé ben Maïmon explique que lorsque les descendants d’Ishmaël seront beaucoup trop cruels et qu’ils feront trop de mal, il faudra penser en termes techniques : Shemâ (écoute), Douma (reste immobile = se taire) Vessa (du verbe  = porter ou supporter לשאת). Il ne faut surtout pas manquer de se réclamer du Maître de l’Univers : ne pas omettre de nous libérer et de Lui redire qu’IL est notre D notre Rocher et notre Secours !!!

Caroline Elishéva REBOUH.

MA Hebrew and Judaic Studies
Administrative Director of Eden Ohaley Yaacov

 

[1]  RaMBaM : Rabbénous Moshé ben Maïmon ou Maïmonide, né à Cordoba en 1138 (4898) et enseveli à Tibériade en 1204 (4964).

MaHaRaL de Prague Morénou HaRav Loeb né à Poznan en Pologne en 1520 (5280) et décédé en 1609 (5369) à Prague.

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