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Sommeil : ce que dit la science, où sont passées nos nuits reposantes ?

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Selon le baromètre Coviprev publié par Santé publique France, 71% des Français se plaignent de mal dormir, soit dix points de plus qu’en 2020.
Entre la crise sanitaire qui a bouleversé nos habitudes et nos rythmes de vie, et le contexte international particulièrement anxiogène, il faut dire qu’il y a de quoi avoir le sommeil troublé. Les spécialistes plaident aujourd’hui pour une campagne grand public pour rappeler les règles de base de l’hygiène du sommeil, qui pourraient déjà, assurent-ils, aider beaucoup d’entre nous.

En attendant, ils les ont détaillées pour L’Express, car elles s’avèrent finalement assez mal connues. Pour les « vrais » insomniaques, ceux chez qui le sommeil s’est enfui depuis déjà bien longtemps, ces règles restent insuffisantes. Mais deux innovations devraient bientôt leur apporter du soulagement. D’abord, le développement d’applications de « thérapie comportementale et cognitive », qui pourront mettre à la portée de tous ce traitement reconnu comme efficace par les scientifiques. Et surtout, un nouveau somnifère, potentiellement révolutionnaire, qui devrait arriver dans l’Hexagone en 2024.
Une véritable avancée que l’on doit à des Français, même s’ils ne vivent plus en France depuis longtemps : le chercheur Emmanuel Mignot, professeur à Stanford aux Etats-Unis, ainsi que Martine et Jean-Paul Clozel, fondateurs d’une biotech basée en Suisse.

Toutes les études le montrent : dormir est essentiel pour la santé. A quand une prise de conscience générale sur le sujet ?

Veillons-nous à l’importance du sommeil », titrait récemment le prestigieux magazine scientifique The Lancet. Les humains consacrent un tiers de leur vie à dormir, mais cette activité peine à être prise en compte par le corps médical, et par les pouvoirs publics. Un très grand nombre d’études ont pourtant montré ces dernières années le rôle essentiel du sommeil dans la santé.

Mais les médecins qui, lors d’une consultation, demandent à leurs patients s’ils dorment bien restent encore rares. Et pour les malheureux qui répondent non – de plus en plus nombreux selon les enquêtes de Santé publique France –, il s’avère difficile d’obtenir une prise en charge efficace. Celle-ci existe pourtant : il s’agit de la thérapie cognitive et comportementale (TCC). L’offre reste toutefois désespérément faible face à l’immensité des besoins.

Bonne nouvelle, un nouveau médicament arrivera bientôt, qui pourra soulager une partie des insomniaques. A terme, des applications de TCC offriront aussi un premier niveau de réponse aux patients en souffrance. Ces deux avancées, réelles, ne doivent cependant pas faire oublier la nécessité d’augmenter le nombre de professionnels formés à cette méthode – une question aujourd’hui totalement négligée par les pouvoirs publics.

De même, les spécialistes attendent depuis longtemps une campagne officielle sur les règles de base de l’hygiène du sommeil, et l’importance de dormir suffisamment. Une demande à laquelle les autorités sanitaires tardent à répondre. « Avec les horaires décalés, le travail de nuit, les magasins et les salles de sport ouverts de plus en plus tard, les séries télé accessibles vingt-quatre heures sur vingt-quatre, nous continuons collectivement à considérer la nuit comme un espace à conquérir plutôt qu’à préserver. Communiquer sur le sommeil, c’est aussi aller à l’encontre de tout cela », nous soufflait un expert. La qualité de nos nuits n’est pas qu’une question personnelle : elle s’avère aussi éminemment politique.

Source : Lexpress.fr

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