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Toute l’équipe d’AshdodCafé vous souhaite «Shabbat Shalom et Hanoucca Sameah» : date, horaires, paracha

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PARASHAT MIKETS 5783Vendredi 23 Décembre 2022 –Yom Chichi 29 Kislev 5783– Samedi 24 décembre 2022 – shabbat 30 Kislev 5783

Horaires :
Tel Aviv, Ashdod, Netanya, 
entrée 16 h 21 – sortie : 17 h 22
Jérusalem : entrée 16 h – 17 h 21
Paris : 16 h 39 – 17 h 53
Chaque personne doit faire rentrer Chabat avec les horaires de la communauté qu’il fréquente.

LE BOUT DU TUNNEL

La clarté des bougies de Hanouka éloigne la noirceur des ténèbres. La lumière est la Torah et les ténèbres sont les impies qui sans cesse nous pourchassent, tout au long de notre histoire et, de même que nous avons coutume de le lire lors du récit de la Haggada de Pessah : והיא שעמדה לאבותינו ולנו « vehi shéâmeda, laavoténou velanou », nous voyons aujourd’hui que ceux qui cherchent à nous nuire jusque dans nos principes les plus secrets, sont toujours là pour tenter d’empêcher que notre héritage spirituel n’éclaire le monde.

Il y a dans la Torah plus de 52 péricopes.  Certaines d’entre elles sont doubles pour pouvoir les séparer lorsque l’année est embolismique et que nous nécessitons des parashoth pour 4 shabbatot du mois de Adar ajouté mais, pas seulement : certaines sidroth  sont doublées ou dédoublées pour permettre le fait que certains chapitres  soient lus à certaines périodes de l’année comme c’est le cas présentement où miketz est toujours la parasha du shabbat Hanouka.

Ces chapitres traitent des retrouvailles de Joseph et ses frères et du Patriarche. Parasha où tous les personnages sont éprouvés moralement et où finalement tout se termine pour le mieux : les rancunes sont effacées, les songes de Joseph se sont réalisés et ses frères  se prosternent bien devant lui. L’on pourrait voir un lien entre le facteur qui provoque la rencontre  et le fait que les frères s’inclinent devant celui qu’ils  ont détesté ;  celui qu’ils ont jalousé et vendu qui a enduré d’énormes souffrances pour se retrouver aux commandes de l’Egypte, la nation la plus puissante de l’époque. Les larmes sont contenues dans le symbole du blé en effet blé ou חיטה  a une valeur numérique de 32 ou בכי  pleur et ces larmes sont celles qui seront versées par un peuple entier et fort pendant ce long exil.

Dans cette sidra tous les héros vont retrouver l’harmonie et tous les conflits intérieurs, familiaux et sociaux vont trouver leur terme (קץ) pour les diriger vers ce que D a prévu comme suite et début du véritable peuple puisque les douze fils de Jacob Israël vont se multiplier et accomplir leur destin. Ainsi, l’enseignement de Jacob qui bien qu’ayant vécu chez un impie : Laban (à l’étranger) a observé la Torah, s’est répercuté chez Joseph qui, lui aussi, même en Egypte a déjoué les desseins tendus par le mauvais penchant et s’est élevé au-dessus de ses frères en se comportant en tsadik bien que les autres fils d’Israël soient aussi méritants chacun à son degré comme Yéhouda qui est prompt à reconnaître ses fautes et à faire teshouva. Mais enfin, tout est bien qui finit bien car, Jacob, vers la fin de sa vie, retrouve son fils bien aimé parce qu’il fut le fils de sa bien- aimée.

Encore un point important Joseph s’est marié avec la fille de Putiphar qui n’est autre qu’Osnat, fruit de l’union de Dina avec le prince de Shekhem.  Joseph la reconnut grâce à une amulette que Jacob avait écrite pour la protéger mais aussi pour la retrouver et l’identifier au moment voulu.. C’est la raison pour laquelle lorsque le patriarche devra bénir ses enfants Jacob donnera aussi sa bénédiction à Menashé et Ephraïm, descendants de Joseph et Osnat. Le nom d’Osnat trouve sa racine dans le mot viol (oness) duquel elle est née entre Dina sa mère et le prince de Shekhem.

Les scènes dramatiques que la Tora déroule sous nos yeux ont une forte portée didactique : Joseph malgré les épreuves traversées est resté fidèle à la foi de son père et de ses aïeux, il ne cède ainsi pas à la femme de Putiphar, ni aux autres pièges tendus et rencontrés en Egypte qui, rappelons-le, était le haut-lieu de la magie, de l’impureté dans tous les domaines et de l’idolâtrie à un tel point qu’ils avaient même déifié des insectes.

Jacob et ses onze fils étaient très riches et ils ne manquaient point de nourriture malgré la famine régnant dans toute la région. Alors, pourquoi le patriarche voulut-il envoyer ses fils acquérir du blé : pour ne pas périr déclara-t-il à ses enfants ! Qu’est-ce à dire ? C’est que, s’ils n’étaient pas allés en Egypte s’approvisionner comme tous les chefs de tribus voisins, ils auraient été tués ou sacrifiés sur l’autel de la cupidité.

Autre point plus ou moins nébuleux de la parasha : les frères de Joseph et de  Binyamin avaient tous fondé des familles. Quelles femmes  avaient-ils épousées ? Les commentateurs nous enseignent que les familles de Yéhouda  compteraient parmi leur descendance le Messie (Mashiah) or de par le principe même de cette fonction, le Rédempteur (hagoël) devra pouvoir discerner le bien du mal et par conséquent avoir en lui un tant soit peu d’impureté ; c’est la raison pour laquelle les frères de Joseph épousèrent des Cananéennes, tout comme Ruth la Moabite fut intégrée au sein du peuple…..alors que Moab a été exclus du peuple………….les Cananéennes qui épousèrent les fils de Jacob prirent part à la descendance de Jacob.

La parasha de Mikets revêt une importance didactique incroyablement forte car elle vient prouver à l’être humain que les bas sentiments éprouvés par l’homme, s’ils nuisent à l’homme, ne changent en rien les desseins divins. Joseph n’était qu’un enfant lorsqu’il se piquait d’être l’informateur de Jacob et il n’en comprenait sans doute pas toute la portée, en revanche, ses frères qui étaient beaucoup plus âgés que lui n’ont pas fait taire leur ressentiment contre ce jeune rapporteur sans savoir où cela les mènerait. En désirant perdre leur frère ils ont contribué à modifier le cours de l’histoire sans modifier la réalisation des rêves de Joseph et, ils vont tous bel et bien saluer profondément celui dont la destinée sera de préparer sur terre la base du peuple désigné pour toujours les « enfants d’Israël ».

Bien que Jacob ait toujours su en lui-même que son fils bien-aimé n’avait pas pu mourir comme le lui ont laissé entendre ses autres fils, dès ce moment, il perdit en quelque sorte son sens prophétique et c’est la raison pour laquelle la Torah indique que Jacob « vit » qu’il y avait du blé en Egypte (Bereshit XLII), 1 de manière à nous faire comprendre qu’à l’approche du moment où le patriarche va revoir son fils – aîné de sa femme bien-aimée- il recouvre la prophétie. Jacob pensait vraiment que Joseph était encore vivant (עוד יוסף חי) et qu’il en aurait des descendants, car la bénédiction de devenir un grand peuple s’adressait à l’ensemble des douze fils de Jacob.

Jacob, au moment de cette famine, était âgé de 130 ans et Joseph avait dépassé les 30  ans, (il avait 17 ans au moment de sa disparition, il avait passé 2 ans chez Putiphar et 12 ans en prison) ; il avait laissé pousser sa barbe, avait mûri et, aux yeux de ses frères il était méconnaissable en revanche, eux, étaient déjà adultes lorsqu’ils avaient commis leur « crime » et, de la sorte, Joseph put les reconnaître aisément.

A deux reprises, le texte de la péricope, emploie la même tournure pour « il vit » il est en effet écrit וירא ce qui fait penser au verbe « craindre » ceci permet de comprendre que, fidèle à son père, Joseph avait conservé la crainte de D bien que se trouvant en un lieu où l’impureté était à un point très élevé et dans le premierוירא c’est ce que Jacob comprit par prophétie sur son fils.

Un autre indice vient faire comprendre à Jacob que son fils bien-aimé est vivant : on emploie dans le sens de distributeur et d’emmagasineur de nourriture le mot shever qui a plusieurs significations : distribution, partage, mais aussi destruction ou cassure. L’Egypte s’était transformée en distributeur de blé ou en un immense  silo de blé pour l’Egypte et toute la région, ce qui a fait dire יש שבר  et, Jacob a pu comprendre que dans ce grand pays voisin : יש בר c’est-à-dire : il y a le fils et il eut donc le sentiment que Joseph s’y trouvait.

Une question s’interpose et l’on se demande comment un garçon qui avait été chéri par son père et qui avait été si près de lui, comment ou pourquoi, dès qu’il a eu la possibilité de travailler et de côtoyer des  voyageurs, pourquoi n’a-t-il pas cherché à rassurer son père ? Joseph partageait-il d’autres sentiments reprochant pratiquement et indirectement le fait que son géniteur n’ait pas lancé des personnes à sa recherche ? Il savait encore ce qui avait provoqué la haine de ses frères envers lui et il était en droit de savoir quels étaient les sentiments de ses frères et s’ils étaient prêts à le rencontrer, le revoir…. Peut-être chercheraient-ils encore à se venger de lui ? Ainsi étaient les pensées de celui qui était devenu non pas seulement un gouverneur mais encore le préposé à la vente du blé. Le texte nous fait comprendre par sa progression que, profitant du fait qu’ils ne l’ont pas reconnu, Joseph a pu les observer en toute quiétude et, de par leur discours, il a compris, lors de la première vente de blé qu’ils n’étaient pas encore prêts aux retrouvailles. Sans doute, d’autre part, valait-il mieux procéder par étape et tenter de placer ces frères dans un même contexte que celui dans lequel s’était déroulé le fait qu’ils avaient poussé le jeune Joseph dans ce puits empli de serpents et de scorpions. C’est la raison pour laquelle, Shimon fut retenu comme prisonnier……..

Joseph et Jacob vont enfin se retrouver dans ce pays qui va devenir le premier ghetto comme nous le verrons dans les parashot à venir.

Caroline Elishéva REBOUH

MA Hebrew and Judaic Studies
Administrative Director of Eden Ohaley Yaacov

 

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