Accueil Religion Actualité HOSHANA RABBA 5784 – LA GRANDE SUPPLIQUE

HOSHANA RABBA 5784 – LA GRANDE SUPPLIQUE

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Nous connaissons tous, par cœur,  pour les dire deux fois chacune chaque samedi soir à la sortie du shabbat ces deux petites suppliques : ANA ADO… HOSHIA NA et aussi ANA ADO… HATSLIHA NA c’est-à-dire que nous demandons à l’Eternel de nous aider et de nous donner la réussite.

Le nom YEHOSHOUA est un prénom qui prédispose le jeune bébé recevant ce nom à  sa circoncision à être sauvé ou à sauver, à apporter le salut.

Au septième jour de la fête de Souccoth, on se réunit, pour cette dernière soirée pour une nuit d’études au cours de laquelle on relira le cinquième livre de la Torah (Deutéronome/Devarim) et on lira aussi des textes du Zohar puis aussi on procèdera à des selihoth puis à des sonneries de Shoffar puis, les assistants procèderont à la prière du matin shaharith.

Pourquoi cette soirée est-elle donc désignée par le nom de Hoshanna Rabba  ou grande supplique ? 

L’exégète italien Menahem Recanetti du XIIIème  siècle explique que cette période des Jours Redoutables ou Yamim Noraïm s’étend en fait sur 3 semaines, de Rosh HaShana à Yom Kippour puis, à la fin de Souccoth. Pour lui, il s’agit de ces trois étapes dans le « procès » qui nous est fait : 

  • A Rosh HaShana nous sommes jugés (yshaftoune)
  • A Yom Kippour, nous sommes inscrits dans les différents registres (Yikatevoune)
  • A Souccot, une Signature est apposée à côté de notre nom (Yihatemoune)

C’est-à-dire donc qu’un bulletin portant notre nom va être remis au Juge Suprême pour que toutes nos demandes de pardon soient entérinées et acceptées….

Ce bulletin (petek en hébreu et pitka en araméen) sera donc déposé devant HaShem à l’issue de cette étude et de cette prière et c’est pourquoi nous nous souhaitons les uns, les autres, PITKA TAVA ou encore GMAR TOV (soit : un bon bulletin ou une bonne conclusion).

Les Messagers qui seront chargés de nos bulletins veilleront à ce qu’y soient inscrits nos bonnes actions, nos beaux actes, nos belles pensées, nos regrets de nous être laissés entraînés là où il ne fallait pas et de ne pas avoir eu la force de caractère d’avoir mieux agi…

Pour cette dernière soirée dans la soucca, l’hôte de choix sera le Roi David, le septième après Abraham, Isaac, Jacob, Moshé, Aharon, Joseph et David. Et, lorsque le descendant de David HaMelekh viendra nous apporter la Rédemption, et que nous pourrons nous rendre au 3ème Temple, nous verrons se redresser la Soucca si spéciale que nous rappelons lors de chacun des repas de la fête ; « HARAHAMAN HOU YAKIM LANOU ETH SOUKATH DAVID HANOFELETH » soit « Que le Miséricordieux relève le Temple déchu de David »…

Ainsi que le Shlah HaKadosh avait coutume d’exposer à ses disciples, Rosh HaShana est l’anniversaire de la Création du monde et de l’homme. La Création commença le 25 Eloul et la création de l’homme fut le vendredi ou 6ème jour et 1erTishré. C’est donc en ce temps-là que fut commise la « faute originelle » et c’est pendant le temps de la création du Monde qu’HaShem entretint les Anges de Son désir de créer l’homme, ce qui remporta une vive opposition de la part de certains de ces anges célestes.

C’est donc ainsi qu’HaShem désirant donner à l’Homme la possibilité d’éprouver les sentiments de Sa Créature, et de juger de ses facultés de jugement et de choix. La faute commise, le schéma de justice s’installa immédiatement avec la mise en cause le jour-même de Rosh HaShana, et 7 jours entre le lendemain de Rosh HaShana  et Yom Kippour où l’Homme fait repentance et se fait donc inscrire sur les divers registres pour Kippour et la pose des sceaux divins ou royaux à la fin de Hoshanna Rabba.

Les Sages s’interrogent sur ce « laps » de temps de 7 jours qui séparent le 3 Tishré du 10 du même mois (du lendemain des 2 jours du Nouvel An) et c’est encore le Shlah qui nous souffle la réponse :

La Shekhina qui était sur Terre s’est éloignée dès lors qu’Adam et Hava ont désobéi aux consignes reçues et elle s’est « réfugiée au Septième Ciel ».

Or, HaShem aime Ses enfants et ce projet de création du monde et du premier couple de la Terre était en quelque sorte pour que les Justes puissent réjouir l’Eternel et attirer Sa présence ici-bas.

C’est pour cette raison que lors de ces 7 jours qui séparent les deux fêtes des Jours redoutables, en chant HaShem Hou HaElokim (l’Eternel est notre D) nous donnons à HaShem de la sérénité et Le guidons en lui faisant descendre ciel après ciel les 7 cieux et c’est à la fin de la Néïla que nous Le raccompagnons. Tout doucement et avec Révérence.

Lors de toutes les  hoshannoth nous empoignons le bouquet des 4 espèces, nous agitons ce bouquet en 6 directions : est, ouest, nord et sud et également vers le haut (ciel) et vers le bas (sol) de manière à pouvoir unir dans une même dynamique le monde entier y compris le firmament (sphères supérieures) et les sphères inférieures, le bouquet représentant l’humanité avec toutes les variétés d’êtres humains.

Au terme de l’office de Shaharith d’Hoshanna Rabba, généralement les synagogues fournissent les fidèles en « bouquets » de branches de saule ou « Arava ».

A quoi correspond cette coutume en sachant que l’on se flagelle le dos à l’aide de ces rameaux et que l’on frappe le sol avec….

Cette coutume se nomme Hibouth. La signification est double : d’une part on se flagelle en souvenir du fait que nous n’avons plus de temple mais il y a également un autre évènement qui est mêlé à ceci : ainsi dans la parashat Vaéra, Abraham éreinté et souffrant au troisième jour après la circoncision avait reçu les 3 Messagers divins avec déférence et non seulement il les reçut avec tous les égards réservés à des invités mais il courut chasser un veau à présenter aux hôtes, mais il se dépensa avec plaisir pour choyer ces personnages…

C’est pour récompenser Abraham qu’HaShem a « enveloppé » les descendants d’Abraham pendant les 40 années de la traversée du désert dans un « nid » de nuées pour leur éviter de souffrir de la chaleur, du sable, des serpents et des scorpions…  Or, les branches de saule contenues dans le bouquet des 4 minim/espèces de souccoth sont des ARAVOTH le Hafets Hayim nous rappelle que le mot « garant » en hébreu est « arev » c’est donc qu’HaShem qui aime Ses Enfants se porte garant pour eux.

Dr Caroline Elisheva Rebouh PhD.
ד »ר קרולין אלישבע רבוה בן אבו

 

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