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L’Économie israélienne stable et forte même en temps de guerre ! par Arnaud Sayegh

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Lors de la conférence annuelle organisée par le FMI – Fonds Monétaire International, le gouverneur de la BCI – Banque Centrale d’Israël – a diffusé un message optimiste : “L’Économie israélienne repose sur des bases économiques solides et saines. Elle a su fonctionner et se relever de moments difficiles de par le passé. Je n’ai aucun doute que ce sera la même chose cette fois-ci. Israël va gagner et les facteurs structurels ayant permis la grandeur de son Économie sont toujours en place”.

“L’Économie israélienne est forte et stable !”, c’est en ces termes que le Gouverneur de la BCI a débuté son intervention lors de la dernière conférence du FMI s’étant tenu à Washington, avant de reprendre : “elle repose sur des bases économiques solides et saines. Nous sommes à la pointe de l’innovation et ce dans divers domaines, qu’il s’agisse de la Médecine comme des nouvelles technologies. L’Economie israélienne a su fonctionner et se remettre de moments difficiles à de nombreuses reprises de par le passé, lui ayant permis de prospérer rapidement. Je n’ai aucun doute que cette fois-ci encore, notre Économie démontrera sa résilience.”

Cette conférence réunissait certains des grands noms de l’Économie, tel que l’actuel Gouverneur de la FED et numéro 2 du FMI, Jerome Powell, Gita Gopinath (anciennement économiste en chef du Fonds), l’actuel économiste en chef du Fonds, le Dr Pierre-Olivia Gourinchas, et Le professeur Kenneth Rogoff, l’un des économistes les plus expérimentés au monde et également économiste en chef du Fonds.

Ce dernier a d’ailleurs conclu son discours en déclarant : “Israël va gagner et les facteurs structurels ayant permis la grandeur de son économie sont toujours en place”.

Le discours du Gouverneur est toutefois surprenant, dans la mesure où les principaux économistes israéliens, estiment que la reprise sera plus lente et que l’Économie mettra plus de temps à se redresser que lors des précédents conflits ou encore des confinements en temps de Covid-19.

“Au fil des années, Israël a fait montre d’une politique fiscale et budgétaire responsable, comme le démontre le rapport entre dette publique et PIB constamment à la baisse, nous ayant permis de rentrer dans cette guerre avec ratio d’un peu moins de 60 % du PIB et un déficit budgétaire qui devrait être d’environ 1.50 % du PIB en 2023, après un excédent budgétaire en 2022”, a poursuivi le Gouverneur.
“Il ne fait aucun doute que la guerre aura des conséquences fiscales et créera des pressions budgétaires. Selon nos prévisions préliminaires ,qui s’accompagnent bien entendu d’une grande incertitude et en supposant que la guerre se concentre principalement sur la frontière sud et se poursuive jusqu’à la fin 2023, la croissance du PIB devrait diminuer d’environ 1 % en 2023 ; pour ce qui est du ratio dette/PIB il devrait augmenter pour atteindre un peu plus de 65 % d’ici la fin 2024, les coûts étant supérieur à ce qui était initialement prévu”.

Il a par ailleurs rappelé les prévisions bien connues – et très optimistes par rapport aux autres entités économiques – selon lesquelles la croissance tomberait à 2.30 % cette année et à 2.80 % en 2024.

Rappelons que lors d’une conversation s’étant tenue début novembre 2023 entre le sous-Gouverneur de la BCI, Andrew Abir, et des investisseurs étrangers au cours d’une rencontre organisée par la Banque Hapoalim, il a rappelé qu’avant l’entrée en guerre, la Croissance était prévue à plus de 3% cette année.

Par ailleurs, une augmentation du ratio dette/PIB de 60 % aujourd’hui à 65 % dans un an et un mois signifie un bond d’environ 100 milliards de shekels de dette, soit l’éventualité d’un événement budgétaire majeur pour le pays sur le plan économique.

“Israël est en guerre depuis plus d’un mois. Au-delà des énormes conséquences sur les plans humain, sécuritaire et politique, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un énorme choc pour l’Économie et ce à tous les niveaux : pour les ménages, pour les les travailleurs et pour les entreprises.

La politique économique, fiscale et monétaire que nous menons prend les mesures nécessaires pour atténuer les difficultés liées à ces temps difficiles”.

Le Gouverneur a également rappelé les différentes mesures prises par la BCI depuis les attentats barbares du 7 octobre ayant poussé Israël à rentrer en guerre et a souligné l’importance de l’indépendance de la Banque : “cette série de mesures prises par la Banque au cours du mois écoulé révèle l’indépendance nécessaire et suffisante dont jouit la Banque Centrale, mais également du fait qu’elle dispose d’une gamme d’outils permettant de garantir la stabilité financière. L’évolution des marchés indique également que le Public comprend que la BCI jouit de l’indépendance nécessaire à la prise de mesures nécessaires dans ces moments-là”.

Concernant le taux Directeur, il a laissé entendre que même si la Banque opère sur le marché des Changes en vendant des USD, elle n’a pas l’intention de le baisser prochainement : “le fait d’éviter de baisser le taux Directeur est en ligne avec l’activité menée sur le marché des Changes pour modérer les fortes fluctuations à la baisse du shekel”, a-t-il rappelé, soulignant que “les mesures prises par la Banque envers le secteur bancaire permettent certains allègements monétaires, destinés à ceux qui en ont le plus besoin, sans pour autant faire face à une augmentation de la prime de risque sur les marchés financiers”.
Il a souligné que même si le shekel a subi une forte dévaluation au début de la guerre, il est désormais revenu au niveau d’avant-guerre.

Il a par ailleurs réitéré son appel au Gouvernement afin qu’il procède à des détournements budgétaires permettant de financer les coûts de la guerre : “la politique budgétaire est bien sûr centrale et cruciale pour la capacité de l’Économie à surmonter cette crise et à reprendre la croissance à moyen et long terme ; en ce sens, la Banque joue un rôle central en tant que conseiller économique du Gouvernement. Nous avons souligné l’importance de trouver un équilibre responsable entre le soutien à l’Économie et le maintien d’une situation budgétaire solide. Il est clair que les besoins budgétaires globaux vont augmenter ; en ce sens, nous préconisons de tirer parti du budget 2023, mais de faire preuve de responsabilité budgétaire en introduisant plusieurs ajustements importants, en réduisant notamment les activités de moindre importance nécessaires dans le budget 2023 et 2024”.

Arnaud Sayegh
Avec l’aimable autorisation de KNE
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