L’immigration vers Israël a connu une chute importante en 2025, même si les arrivées en provenance des pays occidentaux ont fortement augmenté.
Le nombre total de nouveaux immigrants a diminué d’environ un tiers, principalement en raison de l’effondrement de l’alyah en provenance de Russie. À l’inverse, l’immigration depuis la France a bondi de 45 %, tandis que celle en provenance d’Amérique du Nord a progressé de 12 %, dans un contexte de montée spectaculaire de l’antisémitisme.
Environ 21 900 nouveaux immigrants se sont installés en Israël en 2025, a annoncé lundi le ministère de l’Immigration et de l’Intégration. Il s’agit d’une baisse brutale d’environ un tiers par rapport à l’année précédente, due en grande partie à la forte diminution des arrivées en provenance de Russie.
Toutefois, l’alyah (terme hébreu désignant l’immigration vers Israël) en provenance des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni et d’autres pays occidentaux a fortement augmenté, sur fond de recrudescence mondiale de l’antisémitisme touchant les communautés juives. Cette vague est notamment alimentée par des attentats terroristes meurtriers visant des cibles juives, comme l’attaque de Yom Kippour contre une synagogue de Manchester, au Royaume-Uni, ou encore le massacre survenu ce mois-ci lors d’un événement de Hanoucca à Sydney, en Australie.
Selon une analyse des données du ministère, environ 13 600 immigrants non russes sont arrivés en Israël en 2025, soit une augmentation de 23,6 % par rapport aux quelque 11 000 arrivées de 2024, et une hausse de 81 % par rapport aux 7 500 nouveaux immigrants de 2023.
Comme chaque année depuis les années 1990, le plus grand nombre d’immigrants est toutefois venu de Russie, avec environ 8 300 personnes en 2025. Cela représente une baisse de 57 % par rapport aux 19 500 immigrants russes de 2024, et une fraction des 43 500 arrivés en 2022, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les démographes soulignent que la hausse spectaculaire de l’immigration vers Israël depuis 2022, puis son recul, sont en grande partie liés à cette vague exceptionnelle en provenance de Russie et d’Ukraine au début du conflit.
Environ 3 500 immigrants sont venus des États-Unis, soit une augmentation de 5 % par rapport à l’année précédente et de 30 % par rapport à 2023.
L’immigration en provenance de France a augmenté d’environ 45 %, atteignant 3 300 personnes, contre 2 200 en 2024.
Le Royaume-Uni a enregistré une hausse de 19 %, avec 840 immigrants, confirmant une tendance haussière continue.
Les données du ministère indiquent également que 420 personnes ont immigré depuis le Canada, 220 depuis l’Afrique du Sud et 180 depuis l’Australie.
Selon le ministère, environ un tiers de l’ensemble des nouveaux immigrants en 2025 étaient âgés de 18 à 35 ans.
D’après les chiffres fournis par l’organisation Nefesh B’Nefesh, qui facilite l’immigration vers Israël, l’immigration globale en provenance d’Amérique du Nord a augmenté d’environ 12 % en 2025, atteignant 4 150 personnes, l’un des chiffres les plus élevés des 23 années d’existence de l’organisation.
« Ces nouveaux olim contribuent déjà à répondre aux besoins nationaux d’Israël et à renforcer son avenir. Nous reconnaissons l’importance de leur décision d’établir leur vie en Israël à ce moment crucial de l’histoire du pays », a déclaré le rabbin Yehoshua Fass, cofondateur et directeur exécutif de Nefesh B’Nefesh.
Malgré ces chiffres positifs, Israël connaît toujours un déficit migratoire net, avec plus de personnes quittant le pays que de personnes y entrant. En 2024, 82 700 Israéliens ont quitté Israël, soit environ 50 000 de plus que le nombre d’immigrants. Les démographes estiment que cette tendance devrait se poursuivre en 2025.
Cet exode est largement attribué à la guerre déclenchée à la suite du massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023, ainsi qu’au désenchantement vis-à-vis du gouvernement et de sa politique de réforme judiciaire, que ses détracteurs estiment porter atteinte à la démocratie.
Se préparer à une immigration plus importante
Face à la montée de l’antisémitisme dans de nombreux pays, le ministère de l’Immigration et de l’Intégration s’efforce d’améliorer la capacité d’Israël à attirer et à intégrer un nombre croissant de nouveaux arrivants. Le mois dernier, il a même organisé un exercice de simulation afin de tester la préparation du pays à une vague massive d’immigration d’urgence.
Selon les données de l’Agence juive, environ 30 000 Juifs à travers le monde ont ouvert un dossier pour entamer une procédure d’immigration en 2025, avec des hausses notables au Royaume-Uni et en Australie. Les responsables précisent que la procédure d’alyah dure généralement environ 18 mois.
Plus de 20 000 personnes ont participé en 2025 à des salons de l’alyah organisés par le ministère de l’Immigration et de l’Intégration, l’Agence juive, l’Organisation israélienne Ofek et l’Organisation sioniste mondiale. Plus de 13 000 participants ont assisté à ces salons en France, ainsi qu’à des événements similaires aux États-Unis, en Australie, au Royaume-Uni, en Ukraine, en Géorgie, en Argentine, au Mexique et en Afrique du Sud, où ils ont pu recevoir des informations et entrer en contact avec des services gouvernementaux.
Des milliers d’autres personnes ont également participé à des salons de l’alyah organisés par Nefesh B’Nefesh en Amérique du Nord, a indiqué le ministère.
« Avec le soutien du Premier ministre, nous promouvons une décision gouvernementale globale visant à encourager l’immigration depuis les pays où l’antisémitisme est en augmentation », a déclaré le ministre de l’Immigration et de l’Intégration, Ofir Sofer.
« Cela, combiné à de nombreux programmes d’intégration dans les domaines de l’emploi, du logement, de l’enseignement supérieur et de la vie communautaire, devrait encourager de nouvelles vagues d’immigration et renforcer l’État d’Israël. »
Ces derniers mois, le ministère a lancé plusieurs initiatives pour favoriser une immigration réussie, notamment un nouveau programme de coopération avec des entreprises israéliennes afin de proposer un emploi aux immigrants dès leur arrivée dans le pays.
Le mois dernier, il a également annoncé un taux d’imposition sur le revenu de 0 % pour les immigrants arrivant en 2026.
En février, le ministère a dévoilé un programme de 170 millions de shekels (environ 46,4 millions de dollars) destiné à améliorer l’intégration, ainsi qu’une réforme visant à accélérer la reconnaissance des diplômes et licences professionnelles des nouveaux immigrants. Plus récemment, un nouveau programme gouvernemental a été lancé pour attirer en Israël des candidats juifs qualifiés disposant de compétences recherchées.
D’autres initiatives sont également en cours, notamment l’extension des exonérations fiscales pour les immigrants entrepreneurs et la mise en place d’un accompagnement personnalisé pour les candidats à l’alyah à travers l’Europe.
« Dans la plupart des pays, les gens partent en temps de guerre ; en Israël, ils viennent pour aider », répète souvent le ministre Sofer pour souligner les chiffres de l’immigration, même si la réalité demeure plus nuancée.
Enfin, environ 1 200 membres de la communauté indienne des Bnei Menashe devraient immigrer en Israël en 2026, a précisé le ministère.
timesofisrael.com
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