Les électeurs en Suisse ont adopté dimanche une soi-disant «interdiction de la burqa», qui interdit le port de couvre-visage dans les espaces publics.

Selon les médias suisses, la mesure devrait passer avec 52% des électeurs favorables.

Avec la majorité des résultats déjà décomptés, il semble qu’une interdiction de se couvrir le visage, sauf pour des raisons médicales, climatiques ou de sécurité, sera bientôt la loi en Suisse.

Selon le modèle de démocratie directe de la Suisse, les citoyens votent les lois souvent par correspondance lors des référendums.

Le soutien populaire au projet de loi contraste directement avec l’attitude des législateurs suisses, qui avaient auparavant voté contre de telles interdictions.

Saida Keller-Messahli, fondatrice de Forum for a Progressive Islam, a déclaré au site d’information suisse SWI qu’elle était satisfaite des résultats. Elle a qualifié l’interdiction de «rejet d’une idéologie totalitaire qui n’a pas sa place dans une démocratie».

Le parlementaire suisse Jean-Luc Addor, qui a soutenu l’interdiction, a déclaré que c’était nécessaire pour empêcher l’islamisation de la société. «La France, pays qui appartient à la même civilisation que nous, a pratiquement perdu le contrôle de la situation. Nous ne voulons pas en arriver là ».

Le Conseil central islamique de Suisse (CIEC) a déclaré dans un communiqué que le résultat était «une grande déception pour tous les musulmans qui sont nés et ont grandi en Suisse».

Le secrétaire général de l’organisation, Ferah Ulucay, a déclaré que le vote «avait réussi à ancrer dans la constitution une islamophobie généralisée en Suisse».

Bien que la Suisse ait une population musulmane relativement petite – environ 420 000 personnes sur près de 9 millions d’habitants – la nation alpine a toujours fait la une des journaux avec son refus catégorique de tenir compte des valeurs culturelles islamiques.

En 2018, la ville de Lausanne a rejeté la demande de citoyenneté d’un couple musulman après avoir refusé de serrer la main des membres du comité du sexe opposé.

En 2009, les électeurs suisses ont approuvé une mesure interdisant la construction de minarets.

Il semblerait malgré tout que la raison d’être de cette votation ne soit pas de libérer les femmes musulmanes de l’emprise de leur mari. Plus fondamentalement, c’est l’expression répétée de la peur de l’Islam, qu’entretiennent avec soin certains milieux, une peur qui tend à se banaliser aussi… Comme avec un virus, on finit par vivre avec.

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