Certains me demandent suite aux événements tragiques survenus dernièrement à Meron et autour des attentats au Tsomet Tapouah comment pouvons nous digérer ces drames?

Je  réponds honnêtement qu’un drame ne se digère jamais. Digérer c est  avaler et évacuer pour que le corps puisse ravaler de nouveau. Or nous ne voulons plus en manger.

Alors non ! Nous sommes rassasier nous voulons les vomir même, nous crions Dayenou cela nous suffit ! Nous avons atteint  le seuil de souffrance. Nous en  sommes gavés.
est-ce notre  colère que nous crions?
est-ce notre désarroi?
est-ce notre impuissance face aux évènements?
est-ce le manque de capacité de ne pas comprendre, de ne pas réaliser, de ne pas accepter?

C’est tout à la fois. L’esprit humain n’est pas capable d’accepter quelque chose qu’il ne comprend pas. Il cherchera des causes à effet. Il raisonnera pour trouver des conséquences pour chercher un responsable et un coupable. Il  rejettera tout ce qui est incompréhensible et pourtant..
Il se résignera à accepter et remontera la tête ou au contraire il sombrera dans un état de déprime qui le laissera sans repos.

Mes chers amis, un drame ne se digère pas, un drame se vit. La douleur est présente, elle existe belle et bien. Elle alerte nos sens, elle nous interpelle.
Combien de fois nous entendons un drame ou un événement et d’un coup chacun cherche un rapprochement. Ne vous est il jamais arrivé de dire ou d entendre c’était l’amis de mon cousin ou c’était le neveu du voisin de ma belle sœur ou autre approche qui symbolise que nous nous sentons plus proche des événements ? Pourquoi donc ? Nous n’aurions jamais fait référence dans d’autres cas. La réponse est simple..
Pour la ressentir plus profondément, l’être humain a besoin de se situer par rapport à ses émotions à ses sentiments. Nous avons besoin de ce rapprochement pour nous sentir concernés et pour nous aussi ressentir pleinement les choses.

Pour le drame survenu à Meron, personne n a vraiment compris ou accepté. Même si les langues se délient, critiquent ou dénoncent cela n’évitera pas la douleur d’exister. Elle est là chez les familles endeuillées mais aussi chez chacun et chacune d’entre nous.
Lorsque nous faisons référence à Rabbi Shimon nous pensons à Lag baomer. Une date si symbolique pour le peuple juif.
La illoula d’un tel tsadik ne peut nous laisser indifférent. L’élève de Rabbi Akiva lui même a subi une mort insoutenable. La peau de son corps déchirée, déchiquetée par des peignes de fer…car juif.
Et pourtant il criait le Chema Israël, un des 10 arougué malhout..
Qui peut comprendre cela ?
Qui peut se vanter de dire ou de penser que la mort de ce grand maître est digérable ?
D’où la force de la Emouna.
La emouna n’est pas traduite par croyance mais par le mot Confiance.
Par exemple, Lorsque l’on fait entièrement confiance en une personne qui connait une route ou un chemin que l’on ignore on ne va pas s’opposer ou chercher à contredire son avis. C est un laisser faire car on comprend que la confiance passe par la connaissance plus que par l’ignorance. De même un bébé aura confiance en sa maman lorsqu’ il aura faim ou soif. Il ne cherchera pas à comprendre et savoir les composants de ce qu’il tète.

Cette grandeur d’esprit qui balaye toutes les questions tous les raisonnements pour déclarer je fais confiance, Lui Maître du monde Connait ce qui me convient. Il Sait le pourquoi. On pourra humblement même si l’on ne comprend pas dire « C est une Gzera Min Ashamayim ».
Quelle force , quelle puissance pour s’annihiler devant un décret Divin.
Quel courage ont ces familles pour accepter l’inacceptable ?
Dans nos pirke avot il est écrit Chapitre 2 verset 4

הוּא הָיָה אוֹמֵר( הילל הזקן), עֲשֵׂה רְצוֹנוֹ כִּרְצוֹנֶךָ, כְּדֵי שֶׁיַּעֲשֶׂה רְצוֹנְךָ כִּרְצוֹנוֹ. בַּטֵּל רְצוֹנְךָ מִפְּנֵי רְצוֹנוֹ, כְּדֵי שֶׁיְּבַטֵּל רְצוֹן אֲחֵרִים מִפְּנֵי רְצוֹנֶךָ.

Hillel disait ″fais en sorte que Sa volonté( a D..) soit ta volonte pour que Sa volonté soit ta volonté. Et annule ta volonté devant Sa volonté pour que la volonté des autres soient annulée devant ta volonté ».

Si l’on réfléchit bien cela veut dire simplement que si je forge ce que je souhaite par rapport à ce que Ashem Souhaite, alors tout ce que je voudrai Ashem le voudra..
C est exactement la fonction du tsadik – Tsadik guozer et Ashem Mekayem. Le tsadik décrète et Ashem exauce. En effet car la pensée du tsadik est de faire la volonté du Tout puissant, donc Ashem réalise toutes les demandes du tsadik.

C est dans ce sens que nous prions chez les tsadikim car ils ont complètement annulé leur propre volonte. Plus d’orgueil, plus de moi, je pense ou moi je peux ou moi je fais..
Donc ils reçoivent cette force de décréter et Ashem Exauce leur demande

Pour ce qui est d annuler ..
Si la personne ne s enorgueillie  pas de penser qu’il comprend les événements Divins,  il annihile sa force de comprendre. Alors Ashem dans Sa bonté annulera toutes choses qui pourront le troubler dans son raisonnement. Rabbi Shimon a annulé tout orgueil pour écrire le Zohar AKadosh, nommé les secrets de la thora « la kabale ».
Pourrions nous vraiment comprendre pourquoi nos 45 justes ont été choisis cette sainte journée ?

Pourrions nous vraiment comprendre pourquoi tous ceux partis comme notre maitre Rabbi Akiva ont été tués, arrachés à la vie car il portait leur judaïsme ?
Malheureusement beaucoup ont été tués parce que juif.
Le dernier en date Yehuda Guetta zal, c’est trop, beaucoup trop ! Ce n’est pas digérable ni envisageable.
Pas même une personne ne devrait partir de ce monde dans ces conditions. Il n y a pas de distinction devant cette vie arrachée devant la mort. Religieux ou pas, Ashkénazes, Sépharades, Jeunes ou vieux nous sommes un seul et unique peuple. Un unique corps. Une seule et unique nechama.
Comment la tête pourrait elle blâmer le pied ou la main de souffrir?
Comment l’œil ou l’oreille pourrait designer un responsable de leur douleur?
Au contraire l’aide et le soutien de chaque membre de ce même corps rétablira l’équilibre et pansera la douleur, guérira le mal. Il faut essayer de ne pas amputer une partie de notre corps.

Nous ne sommes pas non à nous détacher de notre responsabilité et mettre nos malheurs uniquement sur le compte d’une providence Divine. Nous avons besoin de réponses, nous avons besoin de savoir, de comprendre mais dans un seul et unique but .
Comment rectifier et avancer ?
Comment éviter d autres erreurs ? Comment faire pour que cela ne se reproduise plus ?
Quelle est ma part de responsabilité ?

Alors oui nous cherchons ce qui a pu entrainer ce déséquilibre, cette faiblesse.
Et évidemment nous cherchons la vérité car elle doit être révélée dans le seul but de soigner pour arranger.

Cela suffit ! DAYENOU nous crions depuis tant d’années. Nous ne pouvons que nous unir et utiliser notre énergie afin de soigner ce corps malade. Ce corps éprouvé et fatigué. Il a subit tant d’épreuves.

Dans notre humble raisonnement,  je demande juste au Maitre Du Monde qu’il n y ait plus de victimes et que leur sang soit vengé, que leur souvenir nous soit à tous source de bénédiction. Et que dans Sa Grande miséricorde, nous soyons tous unis pour enfin recevoir Machiah tres vite et en bonne santé

Bebraha
Linda Chamla
Thérapeute NLP et Madriha de taharat Amichpaha
052-9552785