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Cinéma : Les 10 films qui vont marquer le Festival de Cannes

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Mercredi prochain s’ouvre la 66e édition du plus grand festival de cinéma du monde dont le jury, cette année, sera présidé par Steven Spielberg. Gros plan en avant-première sur les dix films les plus attendus.

Le plus «franglo-saxon»:Blood Ties

De Guillaume Canet, avec Clive Owen, Mila Kunis, Billy Crudup.

Même si Guillaume Canet ne concourt pas parmi les candidats en lice pour la palme d’or, on peut d’ores et déjà parier que la montée des marches qui précédera la projection de Blood Ties figurera parmi les plus glamours de la quinzaine. Pour son premier long-métrage en langue anglaise, le Français s’est entouré de stars hollywoodiennes: Clive OwenMila Kunis,Zoe Saldana… et Marion Cotillard, qui alterne les tournages aux États-Unis et en France. Retour au polar pour le réalisateur de Ne le dis à personne. Cinq ans après avoir donné la réplique à François Cluzet dans Les Liens du sang de Jacques Maillot, Guillaume Canet s’est lancé dans son remake à l’américaine. Inspiré de l’histoire vraie de deux frères lyonnais, le scénario, cosigné avec le talentueux James Gray, a été très remanié, mais il évoque toujours la relation entre deux frangins aux parcours radicalement opposés: Frank, le flic, et Chris, l’ancien truand qui peine à rentrer dans le droit chemin. «Ce long-métrage a été très dur à monter. Quand je suis arrivé à New York, personne ne me connaissait. J’ai eu beaucoup de mal à obtenir les autorisations de tournage… Pour tout dire, j’ai eu la sensation de refaire un premier film», confiait récemment «William» Canet dans Le Figaro. Son premier film, tourné il y a onze ans, avait pour titreMon idole. Lui-même deviendra-t-il, grâce à Blood Ties, la nôtre ? 

Hors compétition, en salles le 30 octobre.

Le plus festif: Gatsby le Magnifique

Le réalisateur Baz Luhrmann, entouré de Léonardo Di Caprio et Carey Mulligan.Crédits photo : Rob Kim/AFP

De Baz Luhrmann, avec Leonardo DiCaprio, Tobey Maguire, Carey Mulligan.

«Car c’est ainsi que nous allons, barques luttant contre un courant qui nous ramène sans cesse vers le passé.» Le cinéma est souvent à l’image de la dernière phrase de Gatsby le Magnifique, que Francis Scott Fitzgerald fit d’ailleurs graver sur sa pierre tombale: toujours prompt à piocher dans le patrimoine ou l’histoire. Il est vrai que son roman, dressant le tableau jazzy à la fois magnifique et cruel de la haute société américaine des années folles, est une mine d’or visuelle et scénaristique pour le septième art. Après Jack Clayton en 1974, Baz Luhrmann s’y est collé. Difficile de rêver une ouverture de festival plus judicieuse. Fêtes, robes longues, smokings, champagne, guépards déchus, frime, regards jaloux, promesses de gloire éphémère, désillusions probables, étreintes fugaces, colères froides, jeux de dupes, règlements de comptes, répliques assassines: quelle différence avec l’atmosphère cannoise? Le réalisateur de Moulin-Rouges’est donné les moyens de son ambition: casting de feu (Leonardo DiCaprioTobey Maguire,Carey Mulligan…), budget de folie (125millions de dollars), musique de flambe (Beyoncé Knowles,

s’y est collé. Difficile de rêver une ouverture de festival plus judicieuse. Fêtes, robes longues, smokings, champagne, guépards déchus, frime, regards jaloux, promesses de gloire éphémère, désillusions probables, étreintes fugaces, colères froides, jeux de dupes, règlements de comptes, répliques assassines: quelle différence avec l’atmosphère cannoise? Le réalisateur de Moulin-Rouges’est donné les moyens de son ambition: casting de feu (Leonardo DiCaprioTobey Maguire,Carey Mulligan…), budget de folie (125millions de dollars), musique de flambe (Beyoncé Knowles, Jay Z, Lana Del Rey, Florence and the Machine). A-t-il pour autant réussi à restituer «le style de velours et de moire» de Fitzgerald -lire sa jolie biographie par Liliane Kerjan (Albin Michel) et un recueil d’inédits, Des livres et une Rolls (Grasset)- sans céder à la tentation du bruit et du spectacle à tout prix? Réponse le 15 mai à Cannes… et dans toute la France.

Film d’ouverture, hors compétition, en salles le 15 mai.

Le plus sensuel: J eune et jolie

De François Ozon, avec Marine Vacth, Charlotte Rampling, Frédéric Pierrot.

Ne pas se fier au titre primesautier qui évoque le magazine des années 90 destiné aux demoiselles friandes de mode et de potins. Le Jeune et jolie de François Ozon trace le portrait d’une lycéenne de 17 ans dont la singularité est d’avoir choisi de se prostituer. Quatre saisons, quatre chansons de Françoise Hardy. La bande-annonce dévoile une beauté à la Lætitia Casta qui, en voix off, se confie: «Ce que j’aimais, c’est prendre rendez-vous, discuter sur internet, au téléphone. Imaginer des choses, et y aller.» Pour incarner cette exploratrice des plaisirs de la chair avide de découvertes, le Français a choisi une actrice encore peu connue. Mannequin, égérie du parfum Saint Laurent, Marine Vacth a tourné dans Ma part du gâteau, de Cédric Klapisch, et dans Ce que le jour doit à la nuit, d’Alexandre Arcady. Nul doute qu’avec ce premier grand rôle risqué, le réalisateur de Potiche lui offre une chance de sortir définitivement de l’anonymat. Audacieux, résolument attiré par les comportements hors normes, François Ozon opte rarement pour la facilité. Faut-il pour autant redouter un parti pris voyeuriste, une approche scabreuse voire provocatrice de la prostitution estudiantine? Les premiers échos parlent d’un film plus troublant que choquant. Pas de bordel en perspective, donc.

En compétition, en salles le 21 août.

Le plus musical: Inside Llewyn Davis

De Ethan et Joel Coen, avec Oscar Isaac, Carey Mulligan, Garrett Hedlund, John Goodman.

Connaissez-vous Dave van Ronk? Proche de Dylan, esprit fantasque et touche-à-tout, ce musicien charismatique hanta les ruelles de Greenwich Village dans les années 60, sa guitare et son gauchisme en bandoulière. C’est plus ou moins son histoire (à tout le moins ses années de vaches maigres) que les frères Coen ont choisi d’adapter pour leur énième venue à Cannes. Leur New York des sixties aura-t-il la même saveur et la même fraîcheur que le Mississippi des années 30 qu’ils avaient campé avec drôlerie dans O’Brother? Avec Oscar Isaac, l’improbable Justin Timberlake, le fidèle John Goodman (sixième collaboration) et la pétillante Carey Mulligan devant leur caméra, on peut s’attendre à tout. En particulier au meilleur.

En compétition, en salles le 6 novembre.

Le plus fantasque: Ma vie avec Liberace

De Steven Soderbergh, avec Michael Douglas, Matt Damon et Dan Aykroyd.

Steven Soderbergh avec Jude Law pour la sortie de Effets Secondaires. Crédits photo : PIERRE ANDRIEU/AFP

On n’a jamais vu autant de films de Soderbergh depuis qu’il a dit envisager d’arrêter le cinéma. Trois mois après l’excellent Effets secondaires, le palmé au crâne chauve débarque avec un biopic qui réjouira sûrement le public américain, la communauté gay et les spécialistes de pop kitsch acidulée – ce qui finit par faire du monde. Liberace fut un pianiste virtuose au sens du spectacle aiguisé qui enchanta l’Amérique des années 50-70. Mélange avant l’heure d’Elton John et de Pierre et Gilles, homme d’affaires avisé, il amusa la galerie sur scène comme sur les plateaux de télévision où ses frasques et son exubérance firent merveille. Hollywood ayant refusé de financer ce film jugé «too gay» (et sans doute un peu pédophile puisqu’il évoque la liaison entre l’artiste et son jeune amant de 17 ans), c’est la chaîne HBO qui a produit, pour 5 malheureux millions de dollars, ce qui s’annonce comme un événement de la quinzaine. Dans le costume délirant de Liberace, Michael Douglas, méconnaissable.

Le plus historique: The Immigrant

De James Gray, avec Marion Cotillard, Joaquin Phoenix et Jeremy Renner.

James Gray fait partie des réalisateurs dont on est heureux de retrouver les films en compétition à Cannes. Après l’excellent The YardsLa Nuit nous appartient et Two Lovers, il revient quêter la palme avec The Immigrant: un sujet à portée de main pour ce New-Yorkais qui n’a eu qu’à regarder du côté d’Ellis Island pour se replonger dans l’histoire de l’immigration américaine et signer son America, America. Année 1920: Ewa Cybulski et sa soeur Magda débarquent de leur Pologne natale. C’est le Nouveau Monde rêvé et idéalisé, le continent de toutes les promesses. Elles imaginent pouvoir accéder à une vie meilleure mais les désillusions s’enchaînent: la tuberculose dont est atteinte la plus jeune pousse l’aînée à tous les sacrifices. Seule et désemparée, celle-ci tombe sous la coupe d’un souteneur sans scrupule, se prostitue, avant de retrouver espoir auprès d’un illusionniste. On pense évidemment au célèbre court-métrage de Chaplin et au très réussi Golden Door d’Emanuele Crialese. James Gray, lui, semble avoir opté pour une fresque ambitieuse de deux heures entre drame et romance. Des genres piégeux qu’il sait habituellement traiter avec subtilité. Comme toujours, il a su également composer un casting de haute volée laissant espérer un prix d’interprétation pour Joaquin Phoenix ou Marion Cotillard.

En compétition, en salles le 27 novembre.

Le plus autobiographique: Un château en Italie

De et avec Valeria Bruni Tedeschi, Louis Garrel, Xavier Beauvois.

On ne parle bien que de ce que l’on connaît par coeur. C’est ce que semble penser Valeria Bruni Tedeschi qui, à chacun de ses passages derrière la caméra, s’est penchée sur des souvenirs plus ou moins concrets de son existence. Après Il est plus facile pour un chameau… (son enfance de petite fille riche) et Actrices (l’envers du décor de son drôle de métier), elle brosse le portrait d’une famille de la bourgeoisie industrielle. Rythmé par la passion que peuvent engendrer l’amour, la mort et la vie, ce film coécrit avec Noémie Lvovsky et Agnès de Sacy s’ouvre sur une rencontre et bat au rythme des relations qu’entretient une femme avec son homme mais aussi avec son frère malade et sa mère. En endossant le rôle principal au côté de son compagnon Louis Garrel et en offrant celui de la mamma à sa propre mère, Marisa Borini, Valeria Bruni Tedeschi sait qu’elle attisera la curiosité de ceux qui aiment chercher la part autobiographique de la fiction. Mais si la soeur de l’ex-première dame de France aime jouer sur l’ambiguïté qui règne entre fiction et réalité, elle est avant tout une scénariste inspirée et un metteur en scène chevronné. Habituée du Festival de Cannes où elle a souvent montré, comme actrice, son charme et sa folie, elle vient pour la première fois coiffée de sa casquette de réalisatrice. Un joli buzz l’accompagne.

En compétition, en salles en octobre.

Le plus théâtral: La Vénus à la fourrure

Roman Polanski, palme d’or en 2002 pourLe Pianiste. Crédits photo : ALBERTO PIZZOLI/AFP

De Roman Polanski, avec Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric.

«Une comédie à huis clos avec deux personnages; une fiction à la fois très drôle et très surprenante.» C’est en ces termes qu’Emmanuelle Seigner qualifiait, à l’aube du tournage, ce film à petit budget, qui serait «comme une oeuvre de jeunesse» pour son Roman Polanski de mari. Défendant cette année les couleurs de la Pologne, La Vénus à la fourrure est une adaptation de la pièce de l’Américain David Ives, elle-même tirée du roman (très… polanskien) de Leopold von Sacher-Masoch: le rapport entre un metteur en scène et une actrice qu’il auditionne. Sur les planches, Vanda lui apparaît comme un tourbillon d’énergie aussi débridée que délurée. «En lisant le texte, Roman a trouvé que c’était un rôle génial pour moi», dit encore la comédienne. Face à elle, Mathieu Amalric incarne un homme de théâtre désabusé qui, d’abord agacé par la vulgarité de cette écervelée, la verra peu à peu se métamorphoser pour le rôle et finira par se laisser hypnotiser. La petite-fille de Louis Seigner et le talisman de Desplechin, qui avaient déjà montré leur

complicité dans Le Scaphandre et le Papillon de Julian Schnabel, devraient faire des étincelles dans le 21e film de celui qui a toujours reçu du festival un accueil chaleureux.

En compétition, en salles à l’automne.

Le plus cannois: Le Passé

De Asghar Farhadi, avec Bérénice Bejo, Tahar Rahim et Ali Mosaffa.

Nul n’est prophète en son pays. Ours d’argent du meilleur réalisateur de la Berlinale 2009 (À propos d’Elly), ours d’or en 2011 (Une séparation, couronnée aussi par le césar et l’oscar du meilleur film étranger en 2012), Asghar Farhadi, prolifique cinéaste iranien, n’est plus le bienvenu chez lui. C’est donc en France qu’il a réalisé Le Passé, en s’appuyant sur le talent de Bérénice Bejo, de Tahar Rahim et de son compatriote Ali Mosaffa. Autres moeurs, même complexité de l’âme. Pour explorer cette dernière, Farhadi a imaginé un triangle amoureux -la femme, l’ex-mari et le nouvel amant- entouré d’enfants, petits et grands. Cette tragédie, à la fois moderne et classique, devrait laisser une belle place à l’émotion et mettre en lumière la part sombre de quelques excellents comédiens. Parmi eux, la très prometteuse Pauline Burlet (Edith Piaf jeune dans La Môme et fille de François Berléand dans Dead Man Talking). Après avoir célébré Bejo grâce à The Artist et Rahim avec Un prophète, le Festival de Cannes jettera-t-il son dévolu sur cette formidable jeune comédienne?

En compétition, en salles le 17 mai.

Le plus violent: Only God Forgives

Ryan Gosling et Nicolas Winding Refn lors de la présentation de Drive au Festival de Cannes 2011. Crédits photo : ANNE-CHRISTINE POUJOULAT/AFP

De Nicolas Winding Refn, avec Ryan Gosling, Kristin Scott Thomas.

Ames sensibles, passez votre chemin. Précédé d’une réputation de film ultraviolent (une interdiction aux moins de 16 ans est envisagée), le nouveau film du prodige danois Nicolas Winding Refn (BronsonDrivePusher…) ne devrait pas décevoir ses fans. Tourné essentiellement de nuit, il met à nouveau en scène son acteur fétiche, le sensuel Ryan Gosling. Trafiquant de drogue déguisé en propriétaire de club de boxe thaïe (qu’il pratique aussi), il promet à sa mère de glace (Kristin Scott Thomas) de venger la mort de son frère, tué pour avoir massacré une prostituée. Les premiers trailers laissent deviner une atmosphère, une musique et une photographie aussi sombres, flottantes et angoissantes que celles de Drive. Présenté à Cannes en 2011, celui-ci était reparti auréolé du prix de la mise en scène. Un tour de chauffe en attendant la consécration?

En compétition, en salles le 22 mai.

http://www.lefigaro.fr

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