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Un mois est passé depuis le Shabat « noir » mais la douleur est encore vive par Michaël Blum

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Les sirènes d’alerte qui nous ont réveillé en sursaut ce samedi matin, le coup de fil de mon beau-fils qui annonce qu’il part dans le sud et vient nous chercher en voiture pour qu’on reste près de sa femme et des trois petits car il part combattre l’ennemi, le téléphone allumé qui reste entre mes mains pendant tout le shabat, les alertes encore, Esther et moi allongés dans une rue les mains sur la tête, l’absence d’infos précises et l’angoisse qui s’installe.

En quelques jours, on découvre l’ampleur de l’attaque, les récits des massacres, les vidéos que j’ai vu et qui me hantent, les sévices, les enfants brulés vifs, les centaines de jeunes abattus dans un champ après une nuit de fête, les vieillards assassinés froidement à Sderot et Ofakim, les viols, les mutilations, les prises d’otages, les kibboutzim saccagés, les maisons incendiées… la liste des noms des victimes qui s’allonge pour atteindre le chiffre de 1.400 en majorité des civils quand on sait que le pire attentat de l’histoire de ce pays a fait 40 morts.

Et puis les récits des témoins, des survivants puis des sauveteurs, soldats et civils et les pires ceux des secouristes, des légistes et des volontaires de Zaka.
L’horreur absolue, la barbarie qui rappelle automatiquement celle des nazis mais aussi ce sentiment d’impuissance et de vulnérabilité.

Mon fils qui a participé à tellement de rave-party qui me dit « c’est moi qu’ils ont tué » et qui s’effondre en lisant que l’un de ses meilleurs amis a été assassiné à cette fête, un DJ, un garçon qui avait la vie devant lui et qui a été abattu comme un chien.
Mais c’est chacun de nous qui a été visé par les balles des islamistes, ces enfants assassinés ce sont les nôtres, ces hommes et femmes, victimes du plus grand massacre de juifs depuis 80 ans, c’est nous, chacun de nous.

Et puis, il y a les gens qu’on connait qui ont perdu un proche, il y a l’angoisse qui s’installe pour notre soldat qui un jour, on ne sait pas exactement lequel, est entré dans Gaza pour combattre et protéger sa famille et son pays.

C’est la peur à chaque roquette que le système de défense anti missile ne fonctionne pas et tue des proches qui sont un peu partout dans le pays.
C’est aussi notre cœur qui bat pour les otages et leurs familles, plus de 240 hommes, femmes et enfants, aux mains des barbares dans Gaza.
Tous les jours, je pense à la petite Avigail, 3 ans, une des 32 enfants otages à Gaza, qui a été enlevée après que ses deux parents aient été assassinés.
Qui sèche ses larmes ? Qui la nourrit ? Qui la berce avant de dormir ? Comment tous ces enfants survivent ? Comment le monde peut nous désigner du doigt comme les coupables quand on se défend contre ces monstres ? Comment le monde n’exige pas la libération immédiate et sans conditions de tous les otages ?

En un mois, il s’est passé tellement de choses, les amis qui s’inquiètent, les messages de soutien de France et d’ailleurs et ces silences de ceux qu’on pensait amis et dont l’absence depuis un mois les place dans le camp adverse, dans le camp de ceux qui ont tenté de nous détruire.

Depuis un mois, j’ai été confronté aussi à un manque d’empathie, à l’indifférence et parfois à de l’hostilité alors que les victimes de ces pogromes ne sont pas encore toutes identifiées suite aux sévices subis et que nous sommes encore en guerre face à un ennemi qui appelle à notre destruction totale.

Il y a l’espoir aussi, celui de voir la société civile se mobiliser pour aider les rescapés, les réfugiés du sud et du nord, les soldats et les familles endeuillées.
L’espoir de vaincre quand il y a 80 ans, il fallait compter sur d’autres qui ne sont pas venus.
L’espoir venu de l’unité du peuple depuis un mois qui se bat au front et dans le pays pour ne pas sombrer et pour garder la tête haute.

On ne cherche pas à se venger mais à faire justice, à neutraliser définitivement la menace du Hamas, une menace qui n’avait pas été prise au sérieux par les autorités depuis des décennies.

En un mois, j’ai vu et entendu à la fois les pires horreurs que l’humanité peut engendrer mais aussi des actes de bravoure, de courage et de résilience, cette force du peuple juif de se relever des pires drames pour se reconstruire.

Il y a un avant et un après le 7 octobre
mais je crois qu’on ressortira plus forts de cette épreuve, la morale et la justice doivent gagner cette guerre, une guerre de survie pas seulement de l’Etat d’Israël mais de l’humanité confrontée au mal absolu.

Michaël Blum
7.11.2023

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