PARASHATH TAZRIYA METSORA 5785 – VENDREDI 2 MAI 2025, 4 IYAR 5785 – 19ème jour de l’Omer.
Résumé de la paracha TAZRIA – D.ieu énumère les lois d’impureté concernant la femme en couches, ainsi que leur délai et les offrandes à apporter passé ce délai.
Résumé de la paracha METZORA – Le texte biblique énumère les lois d’impureté rituelle concernant le metzora, affligé de la tzara’at, (la lèpre?), qui peut frapper sa peau, sa chevelure, sa pilosité mais aussi ses habits et les murs de son habitation. Sont ensuite exposés les rites à accomplir une fois le mal disparu, ainsi que les règles d’impureté et rites de purification à suivre en cas de flux génital pour les hommes, et de menstrues pour la femme.
HORAIRES DE SHABBAT – PARACHA TAZRIA & METSORA
NETANYA – 19h0 – 20h03
JÉRUSALEM – 18h40 – 20h00
HAÏFA – 19h02 – 20h03
EILAT – 18h57 – 19h57
ASHDOD – TEL AVIV – 19h02 – 20h02
BEER SHEVA – 19h00 – 20h01
PARIS – 20h49 – 22h04
MARSEILLE – 20h23- 21h31
LOS ANGELES – 19h19 – 20h19
MIAMI – 19h34 – 20h30
NEW YORK – 19h35 – 20h40
L’IMPORTANCE DE LA PENSEE OU DE LA PAROLE
Souvent ces sidroth sont jumelées. Ces péricopes traitent en réalité de l’impureté quelle que soit sa source : qu’elle soit provoquée chez l’homme par un contact avec la mort véritable et, avec ce qui est apparenté à la mort au figuré.
Au premier abord, il n’existerait aucun lien entre ces thèmes, si les Hazal1 n’avaient découvert le thème qui lie l’ensemble. En effet, nous apprennent les Sages à travers les âges, le fil conducteur vient du mot Pessah PE désignant la bouche, l’organe par lequel l’être humain exprime ses remerciements à D, et récite des louanges, des prières à son Créateur, organe par lequel l’homme transmet la tradition, organe qui sert à se nourrir, à bénir et aussi à maudire et à médire…car il y a bien une différence entre ces deux derniers verbes dont la racine est sans doute la même (en français) mais qui portent des significations différentes médire est calomnier et maudire signifie appeler la malédiction/le malheur ou des fléaux incommensurables.
Nous avons vu ces dernières semaines que certaines fautes, très graves, ont pu être rachetées plusieurs générations plus tard telle la faute de la médisance de Joseph sur ses frères et, la médisance est une faute sanctionnée par la lèpre (צרעת (dont il sera question dans la deuxième partie de la sidra.
Le texte de ces lectures commence par évoquer l’état d’impureté d’une femme après un accouchement d’un garçon ou d’une fille. Plus loin, dans la partie de « metsora » seront traités les différents cas d’impureté causés par un « flux » de nature différente.
La péricope s’intéresse à la femme qui accouche d’un garçon ; suivent toutes les considérations concernant la période d’impureté de l’accouchée et de la façon dont elle devra remercier l’Eternel de l’avoir secourue lors de cet acte de don de la vie : elle devra apporter au Temple un sacrifice. Cependant, si elle n’avait pas les moyens de faire un sacrifice important, il est prévu que la jeune femme puisse offrir un sacrifice bien plus modeste.
Les Sages ont évoqué plusieurs raisons au fait que la parasha commence par des problèmes d’accouchement ou parce que l’accouchement est suivi par les problèmes de lèpre dans toutes ses acceptions. Le Maharal souligne que pendant les 9 mois où le fœtus séjourne dans la matrice maternelle, un Ange enseigne au futur enfant tout ce que renferme la Torah et, au moment de naître, le bébé reçoit un coup sur sa lèvre supérieure qui lui fait oublier tout ce qu’il avait appris pendant les neuf mois de grossesse. Dès le moment où il commence son existence terrestre il pourra comprendre que la vie ou la mort seront en son pouvoir ainsi qu’il est écrit : הלשון ביד וחיים ומוות) Proverbes – mishlé XVIII, 21) La mort ou la vie sont au pouvoir de la langue. En grandissant, le bébé comprendra qu’il aura intérêt à savoir comment préserver sa bouche de la médisance.
En regardant du côté du Midrash Raba, le lien entre le sacrifice apporté par l’accouchée et la lèpre apparaît beaucoup plus évident et voici pourquoi : en demandant à l’accouchée de présenter un sacrifice, il se peut que le mari accepte de bon cœur d’offrir les bêtes demandées mais il est possible aussi que le mari refuse en prétextant que c’est au-dessus de ses moyens. Il se pourrait fort bien que la conjoncture oblige cet homme à montrer qu’il a menti à cause de sa mesquinerie ou de son avarice. Auquel cas, il pourrait être amené à vivre un certain temps à l’écart et à devoir offrir un autre sacrifice.
On entend souvent les réflexions suivantes : « aujourd’hui, nous bénéficions de confort sanitaire (douches, bains etc…) » aussi, certaines personnes éprouvent-elles une réticence à observer une séparation sous « prétexte d’impureté » car cela leur semble, intellectuellement parlant, inacceptable et tout-à-fait illogique. Aujourd’hui, la médecine a tant progressé depuis que la Torah a été transmise au peuple juif……
Or, justement, les progrès de la médecine ont conduit les scientifiques à des constatations surprenantes : l’organisme féminin programmé pour la procréation peut se protéger lui-même sous certaines conditions. Et, la pureté conjugale n’a rien à voir avec la propreté. Même dans les temps reculés, les gens étaient propres ou plutôt ils pouvaient être propres si tel était leur désir même dans les temps les plus reculés il y avait des moyens de se laver, d’être propre…. Cela n’a rien à voir avec le concept de pureté conjugale ou de pureté familiale.
Sont envisagés dans cette parasha couplée, deux cas distincts celui de la femme accouchée devant observer une séparation lors de l’évacuation des lochies et celui de la femme à chaque mois devant le tribut féminin courant.
Après l’accouchement d’une fille la période de séparation est double de celle qui est indiquée après l’accouchement d’un garçon. Les scientifiques expliquent que la raison est sans aucun doute le fait que l’embryogénie d’une fille est le double de celle d’un mâle : en effet l’embryon masculin devient fœtus au bout de 40 jours tandis que l’embryon féminin met 80 jours pour devenir fœtus : la Torah a raison une fois de plus !
La femme reçoit ses menstrues lorsqu’elle n’a pas été fécondée alors que, normalement, elle aurait dû/pu l’être et ce sang s’écoulant montre, en quelque sorte, que la vie n’a pas été transmise… l’écoulement (flux) est la marque d’un manque de procréation donc, d’un manque de vie.
L’organisme, pendant ces jours d’isolement, va créer une nouvelle protection pour tout l’appareil génital féminin à tel point que d’éminentes études médicales et scientifiques ont statué de manière irréfutable que les personnes observant une séparation de facto pendant les jours de règles sont protégées du cancer (femmes et/ou hommes).
Il est évident que d’être séparés pendant 12 à 15 jours par mois n’est pas chose aisée c’est la raison pour laquelle les rabbins ont détaillé les actes quotidiens effectués par les membres d’un couple et préconisé des mises en garde pour rendre les choses plus faciles. La séparation physique permettra aux membres du couple de réinitialiser l’attirance et « remet les compteurs à zéro ».
La personne qui, pour une raison quelconque, doit se « purifier » devra s’immerger dans un mikvé ou bain rituel. Ici encore on rétorquera qu’aujourd’hui on peut se baigner chez soi avec des bains moussants, des sels parfumés et autres et que ce sera beaucoup plus hygiénique que d’aller s’immerger dans une piscine ou d’autres femmes se sont déjà trempées et se tremperont le même soir.
Seulement voilà : il faut savoir déjà qu’avant de s’immerger la femme devra procéder à une toilette très précise car le bain rituel n’est pas un acte hygiénique mais plutôt un acte à signification d’un niveau spirituel. On ne se trempe pas au Mikvé pour être propre mais pour dépasser nos limites. Cette immersion pourra se faire non seulement dans un bain rituel mais dans la mer, dans une rivière, un lac….
L’impureté se communique et l’eau sert à nous en débarrasser sous certaines conditions. L’impureté peut atteindre notre âme et, lorsque l’on observe les règles édictées dans la Torah tant sur le plan alimentaire qu’au sujet de contacts physiques en nous en abstenant par exemple sous certains angles, nous contribuons à sauvegarder notre âme de toute atteinte. Si, à D ne plaise, nous nous laissions fléchir et que nous nous laissions tenter par une nourriture ou une relation interdites, nous entraînerions des « bleus à l’âme » (si je puis me permettre l’emploi de cette formule). La réparation de ces blessures devra se situer à un niveau spirituel.
Lorsque nos mains sont souillées nous les lavons avec de l’eau et du savon (ou de l’alcoogell!!!) mais comment réparer notre âme ? Avec des prières, de l’étude ? Certes, mais l’immersion qui ne dure que quelques minutes est un acte qui sert à nettoyer notre esprit et donc notre âme.
La période d’abstinence qui intervient chaque mois chez les couples qui respectent les lois de « pureté familiale » contribue de l’avis de tous les couples, des psychothérapeutes/psychologues, à raviver la flamme de l’amour et du désir entre les membres d’un couple. Le fait de se retrouver après une séparation de quelques jours aiguise les sens. L’eau est un facteur d’apaisement, de purification.
Maïmonide explique cet acte d’immersion comme quelque chose d’irrationnel sans doute pour l’esprit de l’homme mais cette immersion, encore une fois, n’est pas destinée à nettoyer nos corps mais : une préparation psychologique (et sentimentale ajouterai-je) pour élever le niveau de l’acte charnel à un niveau spirituel où l’épouse de son côté, avant de se baigner dans la piscine rituelle, et tant qu’elle est « vêtue » va élever une prière profonde destinée à son époux et à elle-même ainsi que pour ses enfants.
La piscine rituelle est construite selon certains critères qui se trouvent tous détaillés dans la Guemara. L’approvisionnement en eau se fait aussi selon certains critères.
Dans certaines contrées/régions où n’existent pas de mikvé, les femmes allaient se baigner dans la rivière ou dans la mer avec beaucoup de précautions pour préserver la pudeur de l’épouse ou de la fiancée. En Russie, parfois, les femmes entreprenaient des déplacements pour arriver à un lieu où elles pourraient procéder à cette purification conformément à la halakha (loi).
Certains couples de personnes âgées, après la ménopause, ont continué à observer cette période de « nidda » pour retrouver encore tout l’élan de la jeunesse et redonner du punch à leur relation de couple.
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La lèpre dont il est question dans la Torah est une maladie qui n’a existé qu’au temps où le Temple existait. METSORA. Les exégètes mettent en relief le fait que la lèpre biblique n’existait que pour mettre en relief le fait que de la médisance avait été faite. La médisance, enseignent nos Maîtres « TUE » 3
personnes : celle au sujet de laquelle est faite la médisance, celle qui lance la médisance et celle qui entend cette médisance. Médire. Au Moyen-Âge on disait maldire (d’où maudire ou médire la différence étant capitale car médire c’est calomnier en revanche maudire c’est, en quelque sorte, appeler les forces du mal sur quelqu’un).
Le mot METSORA suit le même cheminement de l’esprit : METSO RA soit il a trouvé (quelque chose de) mauvais. Or, me ferez-vous remarquer METSO doit s’écrire מצוא avec un alef…..!!! Exact seulement voilà א est le symbole de HaShem et l’Eternel ne peut S’associer à une action qui vise à mal, qui vise à faire du mal, à « tuer » quelqu’un.
Dès le moment où l’on a l’intention de nuire à quelqu’un et dès le moment où l’on passe à l’acte, HaShem S’absente et donc, Metsora s’installe.
Témoins deux faits précis se trouvant dans la Torah le premier étant provoqué par une médisance pas clairement exprimée et le deuxième, en revanche, très explicite.
Lors de l’épisode du buisson ardent, HaShem interpelle Moïse pour lui confier la délicate mission de la sortie d’Egypte… Agissant en homme humble attachant peu d’importance à lui-même et, fort de l’expérience qui eut lieu en Egypte lorsque fut tué l’égyptien, le futur grand prophète émit un doute sur la confiance que lui accorderaient ses frères réduits en esclavage. C’est à la suite de ce doute émis verbalement, que nous mettent en garde les commentateurs, ainsi, l’Eternel ordonna à Moïse de plonger sa main en son sein et il l’en ressortit couverte de lèpre. L’instant d’après il replongea la main lépreuse en son sein pour l’en ressortir totalement guérie ! (Exode IV, 6 et suivants). La lèpre biblique est le signe de la médisance et, selon le degré de gravité, la lèpre s’attaquera aux vêtements de la personne médisante, aux pierres de son habitation ou sur sa peau elle-même…
Il existe 72 sortes de marques que le Cohen doit observer avant de déclarer que les signes examinés sont bien des signes de tsaraât ou pas et il est du devoir du Cohen de déclarer à voix haute « impur » ou « pur ».
Les instructions sont très détaillées concernant les marques et les teintes laissées par l’affection cutanée et, par exemple il est écrit que si le Cohen ne s’y entend pas, il peut demander le concours d’un spécialiste qui lui dira si la tâche est pure ou impure. De même, un Cohen qui n’aurait pas la permission de bénir le peuple en raison d’un défaut physique ou d’une imperfection pourra affirmer « pur » ou non. En revanche, un aveugle, ne pourra accomplir ce devoir car il est écrit que le Cohen doit voir.
Le Cohen Gadol est revêtu d’un « méîl » manteau dont le bas est garni de 72 clochettes (36 devant et autant derrière). Le chiffre 72 est en rapport avec les 72 apparences de la lèpre.
Le mot « tsaraât » par sa première syllabe donne une impression d’étroitesse, comme l’expression « tsarout âyin » (עין צרות (ou mesquinerie. Les Sages ajoutent que ce vocable vient en fait de la contraction de deux mots metso-râ ou « qui sort du mal » en expliquant ceci de la manière suivante : en pratiquant le « lashon harâ », on provoque du mal à la personne sur laquelle on a dit du mal (2).
Dans le Zohar, les Rabbins commentent ainsi le lashon harâ : la médisance atteint la « ahdouth Israël »3 si gravement qu’elle la divise en trois au lieu de la laisser en une unité absolue : kedousha berikh Hou (HaKadosh Baroukh Hou), Oraïta (Torah) et Israël.
C’est un peu pour cela que la mort des 24,000 élèves de Rabbi Aquiba pendant la période de l’Omer nous interpelle car, ils n’avaient pas de considération l’un pour l’autre et cette indifférence ressentie par chacun d’eux vis-à-vis de son semblable a atteint des sommets tels que ces disciples sont arrivés à mettre en péril les règles les plus basiques de la société qui requièrent la prudence la plus absolue dans la médisance et juger les gens favorablement, être bon, donner de soi, aider et pratiquer la charité.
C’est à propos de mesquinerie que Noé a maudit son petit-fils Canaân : en effet, lorsque Ham, le fils de Noé comprit que celui-ci avait sans doute l’intention de procréer à nouveau, et d’avoir un quatrième enfant, il décida de castrer son père. Et, de cause à effet, Noé proféra une malédiction sur le quatrième fils de Ham !
Lorsqu’un homme est atteint de tsaraât, il doit raser tous les poils de son corps en particulier sa chevelure (symbole d’orgueil), sa barbe (qui entoure la bouche et donc qui embellirait la médisance) et ses sourcils (témoins du regard de l’homme).
Au contraire, l’aîné des enfants d’Amram et Yokhéved, Aharon le Cohen, n’avait qu’un œil bienveillant ; ainsi, lorsqu’il apprit que son « jeune » frère était choisi par HaShem pour exercer une fonction supérieure à la sienne, il l’accueillit de bon gré et avec bienveillance.
Etant chargé d’une mission si immense et devant sans cesse être en « communication » avec HaShem, Moïse prit conscience du fait que, désormais, il devait se mettre au service divin de manière constante (ininterrompue), c’est ainsi qu’il décida de se séparer physiquement de son épouse, dès qu’il se sentit investi de sa mission.
Myriam et Aharon se gaussèrent de leur frère. L’Eternel Se courrouça et donna un avertissement cinglant à Myriam, sur sa propre personne, en la frappant de lèpre à la suite de quoi Moïse et Aharon prièrent pour leur sœur. (Nombres chapitre XII).
Nous comprenons donc ainsi que l’impureté peut atteindre notre corps et notre âme et qu’il est indispensable de préserver l’un comme l’autre.
1 – Hazal = Hakhamim Zikhram Livrakha ou les Sages, de mémoire bénie.
2 – Le lashon harâ n’est interdit que s’il n’a aucune utilité comme pour éviter que quelqu’un ne tombe dans les griffes d’un quidam et que cela puisse lui attirer des ennuis.
3 – Ahdouth Israël : unicité du peuple d’Israël.
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