Alors que les démocraties s’effondrent sous le poids des émotions et des mots creux, une figure persiste sur la crête : Binyamin Netanyahou. Il est accusé, jugé, enterré des dizaines de fois. Pourtant, il est toujours là, non pas par vanité, mais par nécessité historique. Seul, il a su regarder dans l’abîme, non pas avec du cynisme, mais avec cette sagesse tragique que les peuples oublient toujours trop vite.

Contrairement aux rêves progressistes et aux cérémonies diplomatiques, Netanyahou a perçu le Moyen-Orient tel qu’il est, et non tel qu’on voudrait qu’il soit. Alors que les clercs occidentaux récitaient la paix universelle comme un mantra de substitution, lui a scruté la réalité : les jeux de puissance, les fractures du monde arabe, l’eschatologie islamiste et la duplicité iranienne. Il n’a jamais été considéré comme un visionnaire, un sauveur ou un réformateur. Il fut, et demeure, un stratège. L’un des derniers. C’est pour cela qu’on lui en veut.

Ses réflexions ne sont pas ancrées dans une idéologie, mais plutôt dans la géopolitique. Il croit que le monde fonctionne non pas en fonction des souhaits, mais des relations de pouvoir. Ce que les humanistes appellent brutalité, Spinoza l’appelait nécessité. Ce que la presse occidentale appelle du machiavélisme, Machiavel lui-même l’appelait de la vertu. Cette vertu consiste à agir en fonction des réalités, et non en fonction des dogmes. Il n’a jamais promis un monde parfait, seulement un monde possible. Il n’a jamais promis la paix, seulement une existence sécurisée. Et il ne s’est jamais soucié de flatter, seulement de perdurer.

Pour contrer les sortilèges, il a noué des alliances. Face aux fictions de Genève et aux mirages d’Oslo, il a conclu les Accords d’Abraham. Ce tournant historique, beaucoup ont refusé de l’applaudir, car il contredisait une théologie diplomatique fondée sur la soumission à l’imaginaire palestinien. Il a compris que l’État d’Israël n’avait pas besoin de l’affection du monde, mais de sa reconnaissance stratégique. La sécurité d’Israël dépendra de Riyad, Abou Dhabi et Le Caire, et non de Ramallah.

À l’instar de Churchill, il a parfois pris la parole seul, dans le tumulte ou le mépris, guidé uniquement par sa clairvoyance. Comme Camus, il sait que résister, c’est rejeter les utopies sanglantes et les morales confortables. Comme David, il affronte Goliath, non pas pour le plaisir du spectacle, mais parce que personne d’autre n’ose le faire. Et, comme les grands dirigeants, il a vu l’Histoire reprendre son cours lorsque les autres pensaient qu’elle s’était arrêtée.

Netanyahou incarne une forme de responsabilité politique que notre époque refuse de regarder en face, car elle est complexe, imparfaite, mêlée d’ombres et de calculs, mais animée d’une conscience aiguë de la gravité. Là où les autres communiquent, il décide. Là où les autres sondent, il construit. Là où les autres dénoncent, il agit. Avec ses défauts et ses zones d’ombre, il se tient sur cette ligne de crête où l’État prospère ou s’écroule. Il n’y a personne d’autre en Israël qui puisse se comparer à lui, non pas parce qu’il serait infaillible, mais parce qu’il joue à une échelle que les autres ne perçoivent plus. Il pense en termes de générations, alors que les autres se limitent aux résultats des sondages.
Ceux qui l’accusaient de s’accrocher au pouvoir n’ont rien compris. Ce n’était pas sa survie qu’il préparait, c’était celle d’Israël. Alors que certains le soupçonnaient de calculs personnels, lui méditait l’avenir de son peuple. Lorsque les autres voyaient de la ténacité, ils apercevaient en vérité une prévoyance. Au lieu de voir un dirigeant obstiné, ils auraient pu distinguer un visionnaire qui planifiait pour l’avenir.

Devant lui se tiennent des dirigeants dépourvus d’inspiration, des chefs d’État choqués, des magistrats influencés par la politique, des reporters perdus. Seul, il demeure debout dans le tumulte, non pas comme une idole, mais comme un simple fait.
On le considère comme un ennemi qu’on peut attaquer sans relâche. De le rendre responsable de tous les malheurs, surtout de ceux des autres. Ses adversaires manquent leur cible : en l’attaquant, ils ne visent pas un homme, mais une digue. Ils ne s’en prennent pas à une politique, mais à une mémoire du tragique. Ils ne combattent pas la droite, mais la souveraineté, soit la capacité d’un peuple de décider par lui-même, dans la douleur et la grandeur.

Ce manifeste n’est pas un panégyrique. Il invite plutôt à réfléchir en adultes. Il faut comprendre que, dans un monde où la brutalité est de retour, la politique n’est plus une représentation théâtrale, mais une lutte d’esprits. Ceux qui persistent à croire que la vertu est suffisante pour préserver les nations seront bientôt confrontés à la dure réalité de leur effondrement.
Binyamin Netanyahou, malgré l’opinion générale à son sujet, représente l’intelligence du monde réel dans un monde qui l’a oubliée. Peut-être que c’est cela que l’Histoire retiendra de lui.
Je n’ai jamais été un fidèle. J’ai souvent douté, parfois contesté, parfois dénoncé. J’ai vu les côtés obscurs, les erreurs et les compromis trop brutaux. Cependant, la vérité exige parfois que l’on reconnaisse ce que l’on souhaiterait ignorer : la grandeur. Cette grandeur qui nous ébranle, qui nous irrite et qui remet en question nos convictions morales et notre confort intellectuel.

Effectivement, je salue cet homme aujourd’hui, non pas un être parfait, mais un être courageux. Un être qui n’a pas fui l’horreur de l’Histoire, contrairement à tant d’autres qui se sont réfugiés dans des discours ou des excuses.
Chapeau, Monsieur Netanyahou !

A 69 ans, il enseigne l’historiosophie biblique. Il est l’auteur de 7 ouvrages en français et 2 à venir sur la pensée et l’actualité hébraïque. « Les présents de l’imparfait » tome 3 et 4 seront ses 2 prochains ouvrages. Un premier livre en hébreu pensait et analysait l’actualité hebdomadaire: «מבט יהודי, עם עולם», il sera suivi par 2 autres ouvrages tres bientot. Il écrit nombre de chroniques et aphorismes en hébreu et français publiés sur les medias. Fondateur et directeur de l’Université Populaire Gratuite de Jérusalem et d’Ashdod. Il participe à plusieurs forums israéliens de réflexions et d’enseignements de droite comme de gauche. Réside depuis aout 2023 à Ashdod après 37 ans à Kiriat Arba – Hevron

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