En hommage à Shalev Zvouloni zal (20 ans), lâchement assassiné par la vermine islamo-palestinienne hier après-midi au Gush Etzion. Shalev n’a pas été victime d’un accident du destin, mais de la haine pure, celle qui ne supporte pas l’existence même d’un peuple libre et debout sur sa terre. Il a été tué non pas pour ce qu’il avait fait, mais pour ce qu’il représentait : la vie, la jeunesse, la souveraineté. Son nom, qui signifie « serenite », résonne aujourd’hui comme un appel silencieux. Car ceux qui veulent anéantir les vivants ne supportent pas la paix, ils la redoutent plus que tout. Mais Shalev ne sera pas effacé, son souvenir vivra en nous, non dans la résignation, mais dans la fidélité. En son nom, nous refuserons l’oubli, la soumission, la peur. Que sa mémoire inspire la force, la lucidité, et le refus de céder à l’inhumanité.

« Voici un peuple qui se lève telle une lionne, qui se dresse tel un lion » (Nombres 23, 24).
Dans la bouche de Bil‘am, prophète malgré lui, jaillit une image saisissante: Israël n’est ni colombe pacifique ni agneau docile, mais un jeune lion. Il se lève, se redresse, veille, non pour dévorer, mais pour incarner la vigilance, la puissance contenue, cette souveraineté intérieure qu’aucune oppression ne peut réduire. Parce qu’il n’est encore qu’un lionceau, il n’exerce pas la domination ; il la promet.

Sa force, encore larvée, rappelle la métamorphose décrite par Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra: l’instant où l’esprit, cessant de ployer sous l’ordre imposé, affirme enfin: « Je veux ». Israël, ici, apprend à dire « je », à se tenir debout devant l’Histoire sans demander la permission. Ce peuple ne cherche pas la conquête, mais la fidélité. Il menace moins par les terres qu’il se réapproprie que par la mémoire qu’il porte : son existence même dément les empires de l’oubli.

Spinoza l’avait pressenti: tout être s’efforce de persévérer dans son être, « conatus » qui fonde la liberté. Israël, lionceau éternel, est un « conatus » collectif: malgré blessures, persécutions et exils, il se dresse encore, refusant de s’effacer.
Le verset insiste : « Il se lève comme une lionne, il se dresse comme un lion« . Double verticalité qui résume le témoignage hébraïque: refuser l’effondrement, l’assimilation, la prosternation devant les idoles du moment. Il ne s’agit pas d’orgueil, mais de dignité ; posture de ceux qui ne veulent être ni maîtres ni esclaves, mais rester debout entre justice et mémoire.
Pourtant, le lion n’attaque pas à la première provocation: il attend. Le texte précise qu’il ne se couche qu’après avoir affronté la menace. Patience, retenue, discernement : une souveraineté responsable, capable d’agir sans perdre son âme. Maïmonide rappelle que la vertu inclut cette force d’âme : être juste n’est pas être faible, être fort n’est pas être injuste. Le lionceau biblique incarne cette tension: résister sans devenir l’ennemi, se défendre sans se corrompre.

Plus encore, il ne rugit pas pour dominer, mais pour dire. Portant une voix, il rejoint le prophète Amos : « Le lion a rugi ; qui ne craindra ? » Ce rugissement ne terrorise pas ; il réveille, appelle à la justice, à la responsabilité, à la vérité. Camus rappelait que la révolte authentique n’est pas vengeance, mais fidélité à un sens menacé : le lionceau d’Israël rugit pour préserver l’humanité du silence.

Indomptable, il supporte mal les cages ; d’Égypte à Rome, de l’Inquisition à la Shoah, on a tout tenté pour le dompter. En vain. Il se redresse encore, non par vengeance, mais par fidélité. Levinas le voit gardien de l’éveil éthique, insomniaque face aux totalités dévorantes ; ce refus de l’anesthésie fait trembler les tyrans.
Ainsi, le lionceau n’est pas figure de conquête, mais de lucidité : il sait ce qu’il porte, veille sur un Nom, une mémoire, une promesse. Dans son silence et sa retenue, il pèse plus lourd que mille armées. Manitou dira que le peuple hébreu n’est pas un peuple parmi d’autres, mais le sujet du temps, témoin que l’Histoire n’est pas un cycle d’oubli, mais une trajectoire d’alliance.

Dans un monde qui célèbre empires, vitrines et illusions, Israël, lionceau fragile mais debout, dérange : il tient là où d’autres s’effondrent, conservant quelque chose d’intact, d’indomptable, d’intransigeant. Être lionceau, c’est refuser l’abdication ; préférer l’attente à la trahison ; savoir que la vraie force n’est pas la domination, mais la persistance. Là, dans cet équilibre toujours instable entre puissance et fidélité, bat encore aujourd’hui l’âme vivante d’Israël.

Rony Akrich

Ashdodcafe.com
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