Pour ceux d’entre vous qui me connaissent, certains m’ont demandé pourquoi je suis resté si silencieux ou presque depuis le début du conflit le 7 octobre, cela ne me ressemble pas….
Je suis resté silencieux peut-être parce que l’un des membres de ma famille est encore otage dans les tunnels sombres du Hamas depuis le 7 octobre,
Je suis resté silencieux parce que jamais au grand jamais je n’aurais imaginé que ce conflit perdure depuis bientôt 2 ans,
Je suis resté silencieux parce que chaque jour qui passait, avec les “victoires” que nous avons remportées sur le Hezbollah, sur l’Iran, le Yémen, la Syrie, les terroristes de Judée Samarie, et sur certaines des têtes du Hamas à Gaza (Sinwar, Deif et consorts) me faisait penser que ce cauchemar allait enfin s’arrêter…
Je suis resté silencieux parce que je pensais que je n’étais rien de plus qu’un israélien “lambda” dont l’avis ne pouvait pas être plus important que celui de mon voisin de palier.
Je suis resté silencieux, quitte à m’en mordre les lèvres, quitte à ronger mon frein.
Mais aujourd’hui, j’ai décidé de reprendre mon clavier, pour exprimer ma souffrance et ma colère, qui est sans nul doute la souffrance de tout un peuple, de tout un pays, et de toute sa diaspora.
Alors OUI, aujourd’hui par le biais de mon clavier, je veux exprimer cette souffrance qui se transforme en colère parfois…
Oui, je souffre, un membre de ma famille est encore un otage à Gaza, oui je suis en colère quand je vois une certaine presse en Israël utiliser les otages comme levier électoral.
Oui je suis triste de voir tous nos jeunes mobilisés, certains tomber au combat, d’autres revenir dans leurs foyers brisés par des blessures physiques (parfois irréparables), et sans aucun doute avec des blessures psychologiques qui seront difficilement “soignables”.
Oui je souffre et je suis en colère quand je vois ce qui se passe en France (et ailleurs aussi), un antisémitisme qui renaît encore une fois. Être juif en Diaspora devient un exercice risqué.
Oui je suis en colère quand je lis les déclarations alambiquées de Mr Macron, qui s’indigne dès qu’un palestinien se casse un ongle devant les caméras des médias complices, mais qui fait silence pour nos otages, pour nos morts, pour nos blessés, pour le pogrom que nous avons subi le 7 octobre, pour l’antisémitisme qui se propage en France.
Oui je souffre et je suis en colère quand je lis avec stupéfaction les déclarations envers le président Macron de certains responsables communautaires en France.
Oui, je souffre et je suis en colère de voir comment le monde dans sa quasi totalité désigne Israël comme “coupable”, mais coupable de quoi exactement ?
De s’être défendu depuis le 7 octobre ?
D’avoir tout fait pour retrouver nos otages ?
D’avoir nourri les Gazaouis depuis le 7 octobre ?
De continuer à leur fournir de l’eau et de l’électricité et même internet gratuitement depuis le 7 octobre ?
D’avoir soigné une partie de leurs blessés dans NOS hôpitaux, aux frais du contribuable israélien ?
Quel autre pays au monde aurait accepté de faire autant ?
Est-ce que la France si familière à donner des leçons aux israéliens en a fait autant avec l’Allemagne Nazie ? Au Vietnam ? Ou durant la guerre d’Algérie ?
Vous connaissez la réponse….
Je suis en colère quand le président Macron accuse la communauté juive de France d’avoir perdu, je cite, une partie de son universalisme….
Enorme n’est-ce pas? C’est la communauté juive de France qui subit au quotidien des agressions antisémites et c’est la communauté juive de France qui aurait perdu son universalisme.
Tout est “bon” pour accuser le juif, tout est bon pour inverser les rôles, et faire passer l’agressé (Israël) pour l’agresseur.
Le “Juif” doit se justifier, en permanence, le terroriste NON.
Les réseaux sociaux débordent de commentaires antisémites, même sur des réseaux “sérieux” comme Linkedin on peut lire des horreurs au quotidien, où est l’application de la loi républicaine en France ( et ailleurs d’ailleurs)?
Je n’écrirais pas ce que je pense de la politique israélienne ici, non pas que je ne suis pas fier de mes certitudes ou que je ne les assume pas, mais il y a ici assez de confusion pour que je vienne en rajouter.
Dans la situation actuelle, il convient plutôt d’appeler à l’unité qu’au désordre.
La colère et la souffrance sont présentes dans mon coeur au quotidien, mais je m’efforce de laisser une place pour la prière dans mon coeur, prière pour le retour des otages, prière pour la fin du conflit, prière pour que plus jamais un de nos soldats ne perdent sa vie.
Je ne suis pas “religieux”, je suis tout juste traditionaliste, et pourtant je me surprends à devenir plus “mystique” peut-être parce que ma souffrance et ma colère ne pourront s’apaiser que par la prière….
A vous, lecteurs qui avez eu la patience de me lire jusqu’à la fin, vous aussi, fermez vos yeux, et priez pour nos otages, priez pour nos soldats, et pour la fin de cet interminable conflit.
Philippe Sarfati
Ashdodcafe.com
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