Depuis 39 jours, quatre militants bordelais sont en grève de la faim. Ils dénoncent le génocide en cours à Gaza, et exigent la rupture du jumelage entre Bordeaux et la ville israélienne d’Ashdod. La mairie, elle, appelle à ne pas se tromper de combat.
Certains d’entre eux ont déjà perdu plus de 10 kilos. Comme Vie – un pseudo -, quatre militants bordelais poursuivent leur grève de la faim, depuis le 13 août dernier : « on aimerait ne pas avoir à mourir, souffle la jeune femme. Mais on ne va pas abandonner cette lutte. » Ils ont entre 20 et 35 ans et ont rejoint le mouvement Hungry for Justice in Palestine, lancé début 2025.
Une initiative citoyenne, en partie à l’origine de médecins marseillais de retour de la bande de Gaza, où l’offensive israélienne se poursuit. « L’objectif de leur action, c’était aussi de recentrer le génocide. Nous, on a voulu ramener ce conflit lointain à nos localités« , poursuit l’activiste. Depuis 39 jours, à Bordeaux, ils demandent ainsi l’annulation du jumelage entre leur ville et celle d’Ashdod, en Israël.
Coopération suspendue
Depuis 1984, la mairie de Bordeaux est jumelée avec cette ville, qui borde la mer Méditerrannée, à quelques kilomètres de la bande de Gaza. « Une sorte de déclaration commune qui se décline en plans d’action, avec des priorités thématiques« , précise Céline Papin, adjointe au maire chargée des coopérations internationales. Le port d’Ashdod fait partie de la stratégie pro-génocidaire d’Israël. Garder ce jumelage, c’est contraire au droit international.
La militante ajoute : « c’est ici que les membres de la flottille internationale ont été capturés. » Elle fait référence à l’interception de la Flottille pour la liberté, un navire d’aide humanitaire à destination de Gaza, qui transportait plusieurs militants, dont Greta Thunberg. Arraisonné par l’armée israélienne alors qu’il faisait route vers les côtes gazaouies, il avait été escorté jusqu’au port d’Ashdod le 9 juin dernier.
Du côté de la mairie de Bordeaux, Céline Papin insiste : le jumelage avec Ashdod est, pour l’heure, suspendu depuis le 26 juin. « On envoie un message. Sans réaction des autorités locales, nous ne pouvons partager des projets avec eux« , explique-t-elle. Le maire, Pierre Hurmic, avait en effet adressé un courrier à son homologue israélien Yehiel Lasri, dans lequel il indiquait que « l’escalade et la violence aveugle de cette agression infligée par le gouvernement de M. Netanyahu violent […] les valeurs et exigences humanistes que doit incarner notre jumelage. »
Ashdodcafe.com
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