PARASHATH HAAZINOU 5786 – vendredi 3 octobre 2025 – 11 Tichrei 5786 

HORAIRES DE SHABBAT
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Dans la sidra Nitsavim le peuple a reçu une très « chaude  recommandation », celle d’opérer un retour sur nous-mêmes, de faire teshouva. 

Cette péricope-ci traite, elle aussi, de teshouva mais la différence est dans le nombre : ici, le peuple tout entier est concerné par D qui attend de nous que nous amorcions un retour sur nous-mêmes mais pas  seulement !

Dans cette élégie de Haazinou, Moïse s’adresse à nous. Il y a une grande  différence entre ce cantique et celui de la Mer Rouge où Moïse a chanté  et ses paroles furent reprises en chœur par un peuple tout nouveau-né  plein de reconnaissance envers son Créateur.

Ce poème où Moïse prend les cieux à témoin est une perspective à lui  seul : on y voit retracé le passé lointain et proche du peuple juif, son  présent mais aussi son avenir avec toutes les peines qui attendent ce  peuple, cette collectivité qui tout entière doit réagir et se corriger pour  que D revienne retrouver Son peuple. Moïse admoneste cette assemblée  qui ne semble pas se préoccuper de son avenir.

Cette teshouva attendue par D….. quelle est-elle ?

Le verset 7 du chapitre 32 du Deutéronome attire notre attention tout  d’abord sur le fait que l’homme est appelé à se placer sur l’échelle du  temps de manière à pouvoir se référer au passé et ainsi s’appuyer sur des  faits :

זכור ימות עולם בינו שנות דור ודור, שאל אביך ויגדך זקניך ויאמרו לך.

Souviens-toi des jours antiques, médite les annales de chaque siècle ;  interroge ton père, il te l’apprendra, tes vieillards, ils te le  diront

Moïse entend par là que chaque membre du peuple devrait s’intéresser  sans se dissocier du passé du peuple car l’existence et tout ce qui a fait  l’histoire n’a pas intéressé des individuels mais une collectivité entière et  l’homme ne doit nullement se désolidariser de son passé et de son peuple  et savoir son origine ainsi qu’il est écrit « עולם ימות ». Par ce biais, l’homme  peut apprendre les erreurs du passé et éviter de retomber dans les  mêmes ornières ; de cette manière, il est possible de comprendre par quel  moyen l’on peut se rapprocher de D.

En effet, lorsque l’individu commet une faute, il n’a qu’à demander pardon  au Créateur qui s’est « retiré » et pour que D. se rapproche de l’homme à nouveau, il faut faire un retour sur soi-même, reprendre l’étude de la  Torah par exemple pour constater que D. est à nouveau « présent ».  Lorsque le peuple faute, il doit dans son intégralité faire un retour, et faire  tous les efforts possibles pour nous rapprocher de D et provoquer ainsi  un retour de la Shekhina auprès du peuple.

D s’est retiré de Son peuple. Qui en est responsable ? Chacun de nous,  individuellement, en ne tentant pas, par exemple, de réprimander son  voisin ? En négligeant des mitzvot ? En agissant de telle façon que D se voile la face et se retire du monde ? Et lorsqu’il est écrit voici devant toi

se trouvent la malédiction et la bénédiction, tu choisiras la vie. Tu  choisiras la bénédiction. Est-ce ainsi que le peuple peut faire revenir la  Shekhina ?

Moïse lance un appel poignant au peuple avant de «rejoindre ses pères ».  Pour ce faire, il désire prendre pour témoins « les cieux » et la terre, c’est-à-dire le cosmos tout entier. Il veut insister pour que le peuple tout entier  se rapproche de la Torah. Que le peuple fasse teshouva. Le repentir, la teshouva, réclamé peut se faire même si l’individu n’a pas commis de  faute. Il faut qu’il éprouve le désir ardent de faire revenir la Shekhina  parmi les hommes. Dans le service effectué par les Cohanim, nous  pourrons voir de quelle façon la Majesté Divine va être ramenée ici-bas,  sur terre depuis le « septième ciel ».

Après avoir pratiqué la cérémonie d’imposition des mains sur les  taureaux qui vont être sacrifiés en rachat des fautes des grands prêtres  et des familles des grands prêtres, et, après avoir tiré au sort entre les  deux boucs : celui qui sera sacrifié pour racheter tous les péchés de tout  Israël et le bouc émissaire qui sera précipité d’une montagne dans le  désert de Judée et après avoir aussi imposé ses mains sur le bouc  sacrifié pour y confesser tous les péchés d’Israël, le sang sera aspergé  sur l’autel selon le cérémonial donné : le cohen asperge l’autel d’une  goutte de sang vers le haut. Tout se passe alors, comme s’il tendait la  main vers le Saint béni, soit IL pour l’accompagner à descendre marche  après marche, degré après degré, ou ciel après ciel les sept cieux qui le  séparent de nous.

C’est ainsi que cela est décrit d’ailleurs dans le « seder ‘haâvoda » lu  pendant le moussaf de Kippour : un, un et un (une goutte pour un ciel) ;  un et deux (une goutte et on arrive au deuxième ciel), un et trois (une  goutte et on arrive au troisième ciel) et ainsi de suite jusqu’au septième  degré depuis le Haut, puis, le cérémonial pour raccompagner la Majesté  Divine de la terre jusqu’au septième ciel se trouvera à la fin de l’office de  la Néîla de Kippour.
A ce propos, il est à souligner un comportement que beaucoup adoptent  : dès après la sonnerie du shofar, beaucoup de fidèles plient leur talith et  s’en vont car, ils pensent que le son du cor ayant retenti tout est terminé  or, il s’agit d’une erreur grave : il reste à « raccompagner » la Majesté Divine  vers le « septième ciel » c’est-à-dire qu’au moyen du verset-profession de  foi suivant : האלוקים הוא’ ה L’Eternel est notre D (Ado-nay ‘hou ‘haElo-‘him)  répété sept fois, nous raccompagnons l’Eternel vers Son trône.

Ainsi, tout se passe comme si, après avoir accueilli un invité de marque  qui nous honore de sa présence, tout-à-coup, nous nous levons et  l’abandonnons… Tout cela pour vite aller boire et manger quelque  chose… Et, si nous restions à la synagogue encore dix ou quinze  minutes après avoir jeûné déjà 25 heures que se passera-t-il ?

Se restaurer est-il plus important que de dire au revoir à l’invité de marque  ?

Nos fautes ne sont pardonnées que grâce à Yom Kippour, ne montrons  pas notre désir si matériel en partant de la synagogue un peu trop tôt. Ne  montrons pas notre impatience à notre D qui nous pardonne alors que  l’homme désobéit constamment.

Dans la péricope de ‘Haazinou se trouve un commandement par  l’exécution duquel nous allons trouver la réponse à la question que nous  nous posons : comment savoir pourquoi nous sommes fautifs dans toute  chose ?

Dans le chapitre XXXI du Deutéronome, D ordonne de mettre par écrit ce  poème « haazinou » – certains commentateurs enseignent que la locution  « hashira ‘hazoth » ne concerne pas uniquement le poème qui commence  cette sidra mais la Torah tout entière. Et, c’est la raison pour laquelle,  Moïse recopia (écrivit) des sifré Torah pour que chaque tribu ait la sienne  et un autre qui serait conservé dans le Temple pour le cas où l’on aurait  besoin de rectifier une « erreur » qui aurait pu se glisser dans l’un des sifré  Torah. Le grand Prophète écrivit ces treize sifré Torah en un temps record  aidé en cela par un miracle suscité par le Créateur. Non seulement il  l’écrivit כתב mais encore il l’enseigna אותה לימד.

Au chapitre XXXII des versets 44 à 47, nous relevons six fois le mot כל ou  provenant de la racine כל. Le mot כל est composé des initiales כ de כתבו et de ל provenant du verbe « enseigner » ללמד….. Et, ce que le texte veut  nous faire comprendre c’est que si nous n’écrivons pas la Torah et si  nous ne l’enseignons pas (allusion à la Torah écrite et à la Torah orale),  alors, nous risquons de nous trouver dans la position que décrit le verset

une pas est’n – Torah cette –car כי לא דבר ריק הוא מכם כי הוא חייכם : 47 chose vide elle est votre existence. C’est-à-dire que, lorsqu’il nous est conseillé de choisir la vie, c’est-à-dire la Torah, nous considérons que par  notre choix/action/modus vivendi d’après la Torah, en l’écrivant et en  l’enseignant, nous donnons son plein sens non seulement à la Torah mais  à la vie elle-même.

En consacrant un peu de temps à l’étude et un peu de notre temps à nous  rapprocher de D, nous nous éloignons de la faute et, nous participons  activement à la finalité de l’homme juif.

Moïse s’adresse à tout le peuple une dernière fois, en déclamant un  cantique de 42 vers (versets). Pourquoi ce chiffre ? L’intention du  prophète est d’utiliser ce NOM divin en 42 lettres évoqué dans « Ana  Bekoah », poème liturgique dans lequel sont mêlés tous les attributs  d’HaShem. Rabbi Nehouniya ben HaKana composa ce poème si puissant.  Qui était ce Sage ? Il fait partie des maîtres du Talmud de la deuxième  génération bien qu’il se soit démarqué de ses contemporains (1) par le fait  qu’il était entièrement absorbé par le côté mystique de la Torah (Cabbale)  ou « nistar » (sens caché) davantage que par l’aspect « nigla » (de ce qui est  dévoilé).

Le cantique de 42 versets fut composé par Moïse de manière à mêler les  mondes supérieurs aux inférieurs et tout ce qui les compose pour  imbriquer toutes les composantes de l’Univers.

Caroline Elisheva REBOUH 

1 – Rabban Gamliel de Yavné, Rabbi Yéhoshoua ben Hananya, Rabbi Eliezer ben Hourkanos, Rabbi Eliezer  ben Arakh, Rabbi Yéhouda ben Théma étaient les tanayim contemporains de Rabbi Nehouniya ben  HaKana.

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