Ce jeudi 30 octobre, un rassemblement de très grande ampleur est prévu à Jérusalem : près d’un million de membres de la communauté ultra-orthodoxe israélienne (haredi) sont attendus pour protester contre la conscription obligatoire des étudiants des yeshivoth.
Quelles sont les raisons de cette mobilisation ?
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Fin d’une exemption historique : Pendant des décennies, de nombreux hommes de la communauté haredi bénéficiaient d’une exemption de service militaire afin de se consacrer à l’étude religieuse. Cette exemption est remise en cause depuis que la Cour suprême d’Israël a déclaré en juin 2024 que le statu quo n’était plus compatible avec le principe d’égalité.
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Ordres de convocation massifs : Suite à cette décision, des milliers d’avis de convocation ont été envoyés à des jeunes de la communauté haredi. Le nombre très limité de réponses (quelques pour cent seulement) provoque une forte tension.
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Crainte d’une érosion de l’identité religieuse : Beaucoup dans la communauté craignent que le service militaire — avec ses valeurs, sa mixité et son mode de vie — ne remette en cause leur engagement à l’étude et à la vie communautaire traditionnelle.
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Ressentiment vis-à-vis de la société plus large : À l’arrière-plan, certains considèrent l’effort demandé à d’autres pans de la population israélienne (réservistes, etc.) comme étant plus lourd que celui exigé jusqu’ici des haredim, ce qui alimente un sentiment d’injustice.
Pourquoi cette manifestation prend-elle une dimension « explosive » ?
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Plusieurs slogans virulents circulent déjà, parmi lesquels : « Nous préférons mourir plutôt que d’être enrôlés ». Ce type de langage extrême souligne l’ampleur de l’émotion et de la rupture ressentie par une frange radicale de la communauté.
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Des incidents antérieurs témoignent de la colère : intrusion dans des bases militaires, blocages de routes, heurts avec la police.
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La manifestation se tient dans un contexte de guerre prolongée pour Israël, ce qui rend toute mobilisation sociale particulièrement chargée en enjeux et en symboles.
Quelles sont les implications pour l’État-hébreu ?
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Le gouvernement est pris entre deux feux : d’un côté, l’impératif de garantir que tous les citoyens participent à l’effort national de défense, et de l’autre, le besoin de préserver la cohésion sociale avec un secteur important de la population.
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Le départ ou l’affaiblissement des partis ultra-orthodoxes de la coalition pourrait fragiliser la majorité gouvernementale. Cela a déjà commencé à se dessiner.
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Le dilemme est aussi financier et démographique : la part de la population haredi augmente, et leur non-participation au service militaire est de plus en plus perçue par certains comme une charge disproportionnée sur les autres.
Ce rassemblement à Jérusalem ne sera pas simplement une manifestation parmi d’autres : il est porteur d’un tournant majeur dans la relation entre l’État israélien et une communauté ultra-orthodoxe qui exige une reconnaissance particulière. La détermination affichée, les slogans extrêmes et l’ancienneté du conflit rendent la journée très sensible. Le cours des événements pourrait avoir un impact significatif sur l’équilibre politique, social et démographique du pays.
Ashdodcafe.com
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