Le débat autour du procès de Benyamin Netanyahou connaît un tournant inattendu. Alors que les partisans du camp « Tout sauf Bibi » espéraient que la justice mettrait fin à sa carrière politique, l’idée d’une grâce présidentielle conditionnée à un retrait de la vie politique refait surface – signe que le procès n’a pas produit les effets escomptés.

Depuis le début de cette affaire, la dimension politique du dossier ne fait plus de doute. Les chefs d’accusation pour corruption ont perdu de leur consistance, et les juges eux-mêmes ont recommandé l’abandon de certaines charges. Netanyahou, malgré les audiences, continue de gouverner, de mener des opérations régionales complexes, et de négocier des accords sensibles – au grand dam de ses opposants, dont l’espoir d’un retrait forcé s’éloigne.

Le succès stratégique d’Israël en Iran a ravivé des voix appelant à mettre un terme à ce procès, non pas au nom de la justice, mais au nom d’une solution politique habillée en « compromis national ». Parmi elles, l’ancien président de la Cour suprême, Aharon Barak, qui a publiquement soutenu en janvier 2023 un accord de plaidoyer incluant une période de retrait politique de sept ans et des travaux d’intérêt général. Aujourd’hui, il va plus loin : il évoque la possibilité d’une grâce.

Mais cette proposition, comme les précédentes, reste conditionnée à une seule exigence : que Netanyahou se retire définitivement de la vie politique. Une position qui souligne, une fois encore, que le but de l’ensemble du processus judiciaire – enquêtes, actes d’accusation, campagnes médiatiques – n’a jamais été uniquement légal ou éthique, mais éminemment politique.

Les manifestations passées, les caricatures outrancières, les mises en scène de Netanyahou en prisonnier, tout cela témoigne d’une volonté claire : non seulement le faire partir, mais l’humilier publiquement. Et voilà que certains, réalisant que l’objectif de condamnation n’est pas atteint, proposent de « se contenter » d’une grâce, à condition qu’il parte.

Reste à savoir si cette dernière carte – celle de la grâce présidentielle – est autre chose qu’un ultime aveu d’échec d’un système judiciaire et politique qui n’a pas su faire tomber Netanyahou par les voies démocratiques.

En attendant, le Premier ministre continue d’exercer ses fonctions, fort du soutien de ses électeurs et de la légitimité des urnes. Il reste encore de longs mois de témoignages, des pauses judiciaires et des rebondissements à venir. Mais pour certains, la grâce n’est plus qu’un geste symbolique proposé par ceux qui ont perdu la bataille politique sur le terrain démocratique.

Ashdodcafe.com
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