Pendant des millénaires, et dans toutes les civilisations, la femme a  toujours été considérée comme un accessoire nécessaire à la vie mais,  comme un accessoire tout de même : c’est-à-dire que c’était une  personne qui servait, certes, de compagne mais surtout elle était parée  d’un nombre incalculable de « casquettes » qui l’obligeaient à évoluer et à  exercer toutes les occupations du ménage, cuisine, pâtisserie,  ravaudage, assister les enfants dans leur apprentissage et leurs études,  de seconder ou même de diriger les affaires commerciales de la famille.

Jusqu’à présent, on ne considérait certaines femmes qui ont fait parlé  d’elles et ont laissé leur empreinte dans le domaine scientifique ou  politique que comme des cas d’exception. Comme par exemple Sara qui a eu le courage de dire à Avraham de renvoyer Hagar, Sara, qui a eu le courage de suivre son époux pour cette terre inconnue. Sara qui a accepté ce destin peu commun avec la confrontation avec cette femme  choisie par le patriarche et qui était une rivale et qui parvint à juguler un  litige. Après avoir traversé des épreuves immenses, c’est seulement en  apprenant qu’Isaac son unique enfant, était sorti indemne du sacrifice  que ses forces l’abandonnèrent et qu’ainsi elle rendit son âme au Créateur.

La sagesse de Sara réside en ces deux mots prononcés par Hakadosh  Baroukh Hou : shema bekola (écoute ce qu’elle te dit). Ce qu’il faut  retirer comme leçon de cela c’est que Avraham était en proie à des  remords car malgré tout Ishmaël était son fils et Hagar avait partagé son  intimité. Donc, lorsque Sara a dicté à Avraham ce qu’il devait faire, elle  obéissait à une certaine logique et une certaine intuition au contraire du  mari se laissant guider uniquement par ses sentiments. Ce qui ne veut  pas dire que la femme n’a pas de sentiments, seulement, pour la femme  emplie de sagesse, ce qui est plus urgent et prépondérant c’est la  finalité des actes.

Nous l’avons vu, le rôle de Myriam fut capital pour la naissance de  Moïse et son rôle : assister sa mère Yokhéved fut aussi très important  pour sauver des âmes pendant l’esclavage en Egypte puisque Shifra et  Poua les célèbres meyaldoth (sages-femmes) n’étaient autres que Myriam et sa mère.

Nous pouvons citer les rôles capitaux de femmes comme Esther la  reine, qui sauva le peuple juif et ceci se déroula pendant Pessah, ou Yéhoudith qui nous débarrassa de Holopherne.

Le destin peu commun de Ruth la Moabite dont nous parlons à  Shavouoth, est aussi l’illustration que l’intuition de la femme juive va  droit au but et souvent démontre de l’importance de l’acte par rapport à  la nation juive et au destin du judaïsme or, lorsque l’on voit avec quelle  détermination, Ruth s’est attachée à notre peuple et la récompense  qu’elle a eue, nous prouvons ainsi que le mépris qu’ont parfois les  hommes pour les rôles féminins est peu logique.

Longtemps les hommes ont méprisé la compétence des femmes pour  les matières intellectuelles ou halakhiques et pourtant : la femme de  Rabbi Méïr Baal Haness – grand talmudiste – était d’une grandeur  intellectuelle telle que de grands Hakhamim en but avec la halakha  demandaient souvent comment se sortir d’un problème et Brouryia,  épouse vertueuse du grand Tana, savait toujours dénouer les problèmes  et expliquer. Brourya faisait preuve d’une tsniouth (pudeur) surprenante  : elle ne cherchait pas à se montrer. Elle enseignait en parlant derrière  un rideau, sans que quiconque pût apercevoir quelque partie que ce fût  de son corps. Elle communiquait avec des rabbanim par de petits mots :  des p’takim. Souvent, elle entendait les problèmes soulevés depuis sa  cuisine et elle écrivait la réponse sur un petek et le mettait à la place de  celui qui se posait des questions.

On peut citer de nombreux cas de femmes qui se sont rendues célèbres  dans le judaïsme. Elles ont jalonné toute notre histoire. Ce qui n’a  jamais fait défaut à ces femmes c’est qu’elles se sont toujours  souvenues de leur rôle au sein de la famille. Du rôle qui leur a été confié  par D. de par sa conformation physique et de par ses aptitudes :  douceur, faculté d’adaptation etc…. et si justement les hakhamim ont  dispensé les femmes de certaines mitsvoth ce n’est pas parce qu’elles  n’en sont pas capables mais parce que les femmes ont une mission  emplie de kedousha. La femme est, en quelque sorte, la prêtresse du  foyer. C’est grâce à elle que le foyer juif tient debout. AMOUD Hatavekh  shel habayith zé haisha affirme-t-on dans le judaïsme : la pierre  angulaire du foyer est la femme. La femme que D a créée à partir d’un  côté de l’homme car la Tora nous dit que Homme et femme D les a créés  en même temps, un midrash nous démontre que c’est d’une côte de  l’homme que D a pris à l’homme que D a créé la femme pour qu’elle  sache rester tsenoua, pudique. Un autre midrash dit autrement :  l’homme et la femme ont été créés ensemble d’une manière égale car  l’homme et la femme sont égaux. Pourtant, la femme qui véhicule la vie  en elle-même n’est désignée que sous l’appellation le sexe faible. Ce qui  est totalement inexact car, s’il est vrai que la femme doit être multi  facettes et multi présente son rôle est si varié et si large que lorsque la  femme n’est pas là, le foyer va à la dérive. La présence féminine est un gage de stabilité, d’harmonie, d’amour, de compréhension et de bien  d’autres attributs aussi. La femme se doit d’être belle et douce, cultivée  un peu comme une geisha qui n’est pas ce que l’on croit car souvent on  pense que la geisha n’est qu’une femme de petite vertu sans savoir  qu’une geisha doit fournir un « certificat de virginité ». Mais elle doit  savoir comprendre un homme suffisamment pour pouvoir être pour  l’homme qui recherche sa compagnie à la fois une confidente, une amie,  une collaboratrice, une artiste capable de le détendre lorsqu’il est tendu,  pouvoir le masser sans y mettre une seule note d’érotisme simplement  pour qu’il se sente prêt à oublier ses soucis.

On cite souvent les filles de Rashi comme des femmes qui mettaient le  talith et les tefiline. Pourquoi en ce cas ne les met-on pas aujourd’hui ?

Parce que de la même façon que chaque homme dans une entreprise a  une responsabilité et un rôle, la femme a le sien. Elle est, de plus, assujettie à des considérations physiques qui peuvent l’empêcher de  mener à bien ses attributions et c’est justement ce que les khakhamim  ne souhaitent pas et c’est la raison pour laquelle il n’est pas souhaitable  que la femme prenne sur elle des attributions ou des rôles beaucoup  trop importants qui pourraient lui faire oublier son rôle principal. La  femme est le creuset de la famille nous l’apprenons d’une expression  tirée des noms des 4 femmes de Jacob : Bilha, Rahel, Zilpa et Léa =  barzel, le creuset dans lequel est fondée la famille.

C’est la raison pour laquelle, de manière à sauvegarder la pureté de  notre peuple, la femme se doit d’être pure, pudique, pour savoir avec  certitude d’où viennent les enfants dont elle est la mère.

La femme doit être la parure de son mari, elle doit être sa fierté et sa  référence. C’est elle en fait qui doit diriger la famille c’est parce que la  mère enseigne ses enfants : shema beni torat imekha ou : écoute mon  fils l’enseignement de ta mère, car, c’est elle qui va influencer ses  enfants par son nom et c’est pour cela que lorsqu’on doit calculer par la  cabbale à quel élément nous nous raccrochons que nous utilisons le  prénom de la personne augmenté du prénom de sa mère c’est ainsi que  l’on peut voir à quel point l’influence de la maison est importante pour  tout un chacun.

La mère juive va être fière de ses enfants mais il faut aussi que les  enfants soient fiers de leur mère et de leur père bien sûr. C’est la mère  juive qui est encensée chaque vendredi soir avec le chant ESHET HAYIL  qui vante la femme vertueuse. C’est en général ainsi qu’on traduit eshet  hayil. En fait il n’y a dans ce poème que l’illustration exacte d’une femme  qui n’est autre que chef d’entreprise : elle mène sa maison de main de maître ainsi que ses employés, elle mène aussi ses affaires et procure  du nahat à son mari. Ce nahat qu’elle va donner à son mari nahat = 458,  lui est permis si elle se conduit vraiment comme le tavekh de la maison,  amoud hatavekh = 546 pilier ou pierre angulaire

Tavekh = 432

Nahat/bonheur = 458 la différence en guematria entre amoud hatavekh  et nahat c’est 26 c’est-à-dire que sans le concours et la bénédiction  d’Hakadosh baroukh Hou il ne peut y avoir d’harmonie complète et  d’entente c’est aussi ce que l’on dit lorsqu’un couple se marie et si la  shekhina ne réside pas entre les deux membres du couple, il ne peut y  avoir 15 (yah ou nom de D) et il ne restera que le feu (esh1).

Aujourd’hui, la femme a le droit d’étudier les textes sacrés, seuls  certains rabbanim continuent à enfermer et à limiter le rôle de la femme  dans l’ignorance. Or, si rabbi Akiva est devenu ce qu’il est devenu c’est  grâce à sa femme qui a préféré continuer à vivre dans le dénuement  plutôt que son mari ne soit un désoeuvré. Elle l’a poussé à devenir un  talmid hakham. Aujourd’hui la femme a un rôle important pour la suite  des générations c’est de pousser son homme et ses enfants à étudier à  fixer des temps pour la Torah. Un adage très populaire dit : « derrière  un homme qui réussit, cherchez la femme »

On compare souvent le don de la Tora à un mariage : l’alliance de D  avec sa bien aimée Israël et la Tora est la houppa ou la ketouba. Mais,  qu’à D ne plaise, que se passe-t-il lorsque le mari et la femme ne se  plaisent pas ou ne s’entendent pas ? Le divorce ! La guemara raconte  que lors d’un divorce les pierres du temple pleurent. Si Israël n’était pas  fidèle à D qu’arriverait-il ? Un divorce ? Comment et sur quel plan ?

Que nous ne connaissions pas de triste destin pour notre peuple, mais, nos actions engagent notre devenir. Nous devons en être conscients  pleinement.

Nous ne devons pas ressembler à des couples infidèles.

Des couples polygames. Pourquoi la polygamie n’existe-t-elle pas  aujourd’hui ?

A cause de la takana de Rabbenou Guershon Meor Hagola mais, non  pas seulement…… On considère que de la même façon que D n’a donné  qu’une seule Torah à Israël, il ne peut y avoir qu’une seule épouse à  chaque homme. Et pourtant me direz-vous Avraham a eu plusieurs  femmes ainsi que Jacob ?…. Oui mais, Avraham n’a pris Hagar que  parce que Sara était stérile et de même pour les servantes de Léa et  Rahel qui n’ont été prises que parce que Rahel ou Léa ont été stériles à certains moments.

Il ne faut donc pas considérer que la femme n’a pas de grand rôle dans  le judaïsme car c’est sans aucun doute à la femme qu’HaShem a confié  le rôle le plus important : éducation, enseignement, transmission et le  tout dans l’amour et l’harmonie.

Caroline Elishéva REBOUH

1/ Le mot homme se dit ish (alef-youd-shine) le mot femme se dit isha (alef-shine-hé) donc si le youd  qui est dans le mot ish rejoint le hé qui est dans le mot isha cela forme l’un des noms de D mais, si l’homme et la femme ne s’entendent pas le youd et le hé s’envolent et il ne restera plus que le alef et  le shine qui forment le mot esh ou feu qui les dévorera