Netanyahu reconnaît pour la première fois le génocide arménien, le Mouvement arménien appelle à une reconnaissance officielle d’Israël

Première reconnaissance publique par un Premier ministre israélien

Lors d’un podcast animé par le présentateur arméno-américain Patrick Bet-David, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a déclaré, pour la première fois, reconnaître le génocide arménien perpétré par l’Empire ottoman au début du XXᵉ siècle
Interrogé sur les raisons pour lesquelles aucun dirigeant israélien n’avait encore franchi le pas, il a répondu sans détour :

“Je viens de le faire. Voilà.”

Cette affirmation, bien qu’elle marque une avancée symbolique, ne correspond pour l’instant à aucun acte officiel pris par l’État d’Israël ou ratifié par la Knesset.

Pourquoi cette reconnaissance a-t-elle longtemps été différée ?

Israël n’a jamais officiellement reconnu le génocide arménien — principalement pour préserver ses relations géopolitiques avec la Turquie. La reconnaissance aurait pu compromettre ces liens, de même qu’avec l’Azerbaïdjan, autre allié stratégique.
Cependant, le climat politique a évolué ces dernières années, notamment avec la suspension des relations tendues avec la Turquie et la fin des hostilités avec Gaza et l’Iran, renforçant l’argument pour une reconnaissance morale et historique.

Le contexte international : une reconnaissance courante ailleurs

La reconnaissance du génocide arménien n’est pas rare à l’échelle mondiale : une trentaine de pays, dont les États-Unis, la France, l’Allemagne ou le Canada, ont déjà officiellement reconnu ce drame historique.
Aux États-Unis, en 2021, le président Joe Biden a formellement utilisé le terme « génocide » — une première à la Maison-Blanche.

Argumentaire de Netanyahou et portée symbolique

Si l’on se fie aux déclarations de Netanyahou, sa reconnaissance semble souligner une volonté de justice mémorielle. Il s’agit d’un pas symbolique, sincère pour certains, potentiellement politique pour d’autres, dans un contexte géopolitique régional complexe.

En parallèle, plusieurs responsables israéliens de divers horizons politiques avaient déjà exprimé leur soutien à la reconnaissance, dont l’ancien président Reuven Rivlin ou encore le président de la Knesset qui en 2016 avait orienté le sujet vers la commission de l’Éducation. Mais aucune reconnaissance législative n’a été adoptée jusqu’ici.

Conclusion : une reconnaissance publique, mais encore informelle

La prise de position de Benjamin Netanyahou représente un moment inédit dans l’histoire politique israélienne. Toutefois, sans acte officiel ni résolution parlementaire, elle reste symbolique. Le Mouvement Arménien, en réclamant une formalisation au nom de l’État, appelle à ce que cette parole forte se transforme en geste institutionnel et unificateur, capable de rétablir justice mémorielle et de nourrir un partenariat durable entre Arméniens et Israéliens.

Ashdodcafe.com
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