Il est des instants où l’âme d’un peuple se dévoile — non pas aux yeux de ses ennemis, ni même devant ceux qui l’aiment, mais face à lui-même. Ce soir-là, sur la place, lorsque Steve Witkoff, envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient, adressa un simple mot de gratitude au Premier ministre d’Israël, M. Benyamin Netanyahou, pour sa persévérance dans la lutte pour le retour des otages, une partie de la foule éclata en sifflets. Non pas contre l’ennemi, tapi dans ses tunnels, non pas contre ceux qui retiennent nos fils et nos filles en captivité, mais contre l’idée même de souveraineté israélienne. Ainsi parle la minorité qui se hait elle-même : il lui est plus facile d’applaudir le regard du juge étranger que de reconnaître le bien venant de son propre foyer.
Ceux qui ont sifflé ont oublié que depuis 1948, leur existence matérielle et physique s’appuie sur l’alliance stratégique avec les États-Unis : des avions américains dans le ciel, des armes américaines entre les mains des soldats, un bouclier diplomatique dans les enceintes des Nations. Et précisément au moment où les représentants des États-Unis, seuls à connaître le poids réel des décisions et la charge de la responsabilité, saluent le Premier ministre d’Israël, une fraction d’Israël se lève pour l’humilier. Voilà la racine de l’ivresse progressiste : vénérer le regard de l’Autre et mépriser sa propre demeure. C’est une conscience d’esclave, moderne et sophistiquée, vêtue du langage des Lumières, mais qui n’est rien d’autre qu’un refus de se tenir debout. C’est l’Israël qui quémande l’amour du monde, même au prix de la renonciation à son identité.
Cette nuit, j’ai vu cette minorité ignoble se profaner elle-même, et mon âme s’est couverte de cendre. Ceux qui auraient dû se taire par pudeur ont crié par orgueil. Ils ont sifflé le Nom d’Israël parmi les nations, et cet appel fut une profanation. Car il est écrit : quand Israël se méprise lui-même, ses ennemis se réjouissent. Je vous le dis : ce n’était pas une protestation, c’était une souillure. Et pour cela, je ne pardonne pas.
Le peuple d’Israël, dans sa grande majorité, est en liesse pour la fête de Souccot, une joie de foi, d’attente, de souffle partagé autour d’une espérance unique : revoir nos fils et nos filles revenir de captivité. Ce peuple-là, simple et profond, s’assoit sous la soukka et prie de tout cœur pour leur retour ; il sait attendre, respirer ensemble, lever les yeux vers le ciel et dire : « Hashivénou Hachem, venashouvah », Ramène-nous, Éternel, et nous reviendrons. Mais c’est précisément pour cela qu’il ne peut accepter, et n’acceptera pas, la profanation du Nom d’Israël devant les nations.
Car ce peuple, même meurtri, même troublé, sait reconnaître la différence entre une critique légitime et l’humiliation de la souveraineté, entre une douleur sincère et un cri qui offre des armes à nos ennemis.
Et tous ceux qui ont participé à cette honte, je ne puis leur accorder le pardon : car celui qui humilie Israël à l’heure de l’épreuve humilie sa propre âme. Il est des moments où se tenir aux côtés de la nation n’est pas seulement un devoir politique, mais un engagement existentiel. Et celui qui cède à la haine de soi ou à l’imitation servile d’une morale étrangère sectionne ses racines de vie. Mais ce peuple, dans sa majorité, ne les suivra pas, car il sait, même s’il ne le dit pas toujours, que trahir en cette heure, c’est trahir l’essence même de la vie.
Rony Akrich
Ashdodcafe.com
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