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Des scientifiques israéliens ont approfondi une recherche datant d’une dizaine d’années, démontrant que les fumeurs développent une forme de protection contre la maladie de Parkinson.

Ce fait est connu depuis la parution en 2001 d’un article publié dans le journal Epidemiology. Il fut évoqué que les fumeurs ont 60% moins de chance d’être victime de la maladie de Parkinson et que même un ancien fumeur bénéficierait de 25 ans de protection contre celle-ci. Ce mois-ci, une équipe dirigée par le Dr. Lior Greenbaum de l’Université Hébraïque de Jérusalem et le Prof Benjamin Lerer, directeur du laboratoire de biologie psychiatrique de l’hôpital Hadassah Ein Karem, a réussi à identifier le mécanisme génétique qui protège les fumeurs de la maladie de Parkinson ouvrant ainsi la voie à un possible traitement.

La maladie de Parkinson est un des désordres du système nerveux les plus fréquents. Se manifestant souvent après l’âge de 50 ans, elle est associé a une perte graduelle des neurones, causant divers troubles moteurs. Sa prévalence (proportion dans une population à un instant donné) dans les pays occidentaux est d’environ 0,3% de la totalité de la population. Elle augmente avec l’âge, atteignant 1% chez les plus de 60 ans, et jusqu’à 4% chez les plus de 80 ans.

L’équipe israélienne a dévoilé les résultats de tests génétiques conduits sur des échantillons sanguins provenant de 677 patients italiens atteint de la maladie de Parkinson dont 438 n’avaient jamais fumé et 239 étaient fumeurs ou ex-fumeurs. Parmi les gènes étudiés, le CHRNB5, CHRNB4 et le CHRNB3 ont présenté la particularité intéressante d’être à la fois altérable par la nicotine et d’avoir la capacité d’empêcher le processus menant a la maladie de Parkinson.

Les cellules nerveuses neuronales utilisent un élément chimique appelé la dopamine, qui participe au contrôle des mouvements musculaires. Un patient est atteint de la maladie de parkinson, lorsque les cellules nerveuses produisant la dopamine se désagrègent. Cette découverte permettra de cibler l’action de la nicotine et le mécanisme par lequel elle préserve les cellules productrices de dopamine, protégeant ainsi un individu de la maladie de Parkinson.

Peut être dans le but de ne pas entraîner un tabagisme généralisé et décomplexé, le Dr. Lerer prévient tout de même que « les risques liés au tabac sont bien plus important que les bénéfices que le corps peut en retirer; la cigarette est néfaste à la santé d’un individu ». Le but avoué de cette recherche est ambitieux: « L’identification des gènes impliqués dans la protection par la nicotine de la maladie de Parkinson rend théoriquement possible le développement d’un traitement dirigé vers ces gènes spécifiques ».

Cette étude, fruit d’une collaboration israélo-italienne, a été publiée dans le journal Parkinsonism and Related Disorders1. Les chercheurs annoncent de futures expérimentations se basant sur un échantillon plus large pour confirmer la validité des résultats.

Ce travail est financé par la fondation établie en 2000 par l’acteur Michael J. Fox qui souffre de la maladie de Parkinson depuis plus de 20 ans.

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