Dans un discours enflammé au rassemblement en hommage à Rabin, l’ex-président fustige ceux qui « gèrent le conflit » avec les Palestiniens. S’exprimant lors de la 19e commémoration de l’assassinat d’Yitzhak Rabin, samedi soir à Tel Aviv, l’ancien président Shimon Peres a émis une critique acerbe de la manière dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu gère le processus de paix et le conflit avec les Palestiniens.

« Il y a ceux qui ont fait du mot ‘paix’ un terme péjoratif, et il y a ceux qui considèrent les ‘partisans de paix’ comme des gens qui délirent », a déclaré Peres.

« Je le dis clairement aujourd’hui : ce sont ceux qui ont renoncé à la paix qui délirent. Ceux qui ont abandonné la paix et ont cessé de l’espérer. Ce sont eux les naïfs, qui ne sont pas patriotes », a ajouté Peres à l’événement de Tel Aviv, qui s’est tenu sur la place qui porte le nom du Premier ministre Yitzhak Rabin qui s’est fait assassiné le 4 novembre 1995.

« Nous avons toutes sortes de gens soi-disant intelligents qui parlent de ‘gérer le conflit’ au lieu de la paix. Regardez ce qui est arrivé à Gaza durant l’été et ce qui se passe à Jérusalem dernièrement. C’est à cela que ressemble ‘la gestion du conflit’ », a accusé l’ex-président, devant une foule de milliers de personnes.

« Où est l’initiative de paix israélienne ? », a-t-il demandé, ajoutant qu’une paix imparfaite était préférable à un conflit intense. « Les accords de paix avec la Jordanie et l’Egypte nous ont appris qu’une paix froide est préférable à une guerre ‘chaude’ ».

« L’Etat d’Israël renonce à son avenir s’il maintient le statu quo et demeure sans paix », a averti Peres.

Les négociations de paix entre Israël et les Palestiniens, par l’intermédiaire des Etats-Unis, ont échoué en avril après neuf mois d’efforts.

L’Autorité palestinienne a blâmé la poursuite de la « colonisation » par le gouvernement Netanyahu, alors que Netanyahu a déclaré qu’il ne négocierait pas avec un gouvernement qui comprend un groupe terroriste, après que l’AP ait signé un pacte d’unité avec le Hamas, le même mois.

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées pour la 19e cérémonie commémorative – selon le calendrier hébraïque – de l’assassinat de Rabin.

La cérémonie, intitulée « Retourner sur la place, restaurer l’espoir » a commencé à 19h30 Place Rabin – lieu où Rabin a été assassiné par l’extrémiste de droite Yigal Amir. Le site, à l’origine appelé Place des Rois d’Israël, a été renommé Place Rabin après l’assassinat.

Le président Reuven Rivlin, qui assistait à l’événement, doit prendre la parole au cours d’un autre hommage, samedi prochain, intitulé « Se souvenir de l’assassinat, lutter pour la démocratie », organisé par divers mouvements de jeunesse.

Le fils de Rabin, Yuval Rabin, s’est également adressé à la foule samedi, appelant les Israéliens à faire tout leur possible pour que l’espoir de la paix devienne réalité.

« Les jeunes Palestiniens méritent également un avenir différent », a-t-il pointé, ajoutant qu’il a reçu une lettre du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, dans laquelle le dirigeant palestinien déclarait qu’un accord de paix porterait un coup critique aux organisations terroristes.

Rabin a ajouté que les Israéliens doivent voir les Palestiniens comme des voisins avec lesquels ils ont des différends, et non comme des ennemis.

En référence à l’Initiative de paix arabe lancée par l’Arabie saoudite, Rabin a affirmé qu’il serait « heureux de venir à vous pour présenter l’initiative de paix israélienne ».

Dans une interview avec le Times of Israel cette semaine, Yuval Rabin a affirmé que les efforts de négociation d’un traité de paix bilatéral entre Israël et les Palestiniens ont échoué et doivent être remplacés par une approche multilatérale basée sur l’Initiative de paix arabe.

Les organisateurs de l’événement de samedi, l’Association d’Initiative de paix israélienne, ont affirmé que le message sous-jacent du rassemblement était de demander au gouvernement Netanyahu de mener une initiative de paix israélienne.

Rabin était chef d’état-major au cours de la guerre des Six-Jours en 1967. Il fut ensuite ambassadeur aux Etats-Unis, ministre de la Défense et Premier ministre à deux reprises.

En 1994, il a reçu le prix Nobel de la paix – avec le ministre des Affaires étrangères d’alors, Shimon Peres, et Yasser Arafat, l’ancien président de l’OLP – pour son rôle dans la signature des accords de paix d’Oslo un an plus tôt.

http://fr.timesofisrael.com/

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