Va-Yiqra

Lévitique 1-5 fin

 L’ Éternel appela, va-yiqra,  וַיִּקְרָא Moshé, et lui parla, de la tente d’assignation, disant… Lévitique 1:1

 Genèse nous annonçait la Création du monde et du peuple juif. En Exode, le peuple est délivré et se constitue en nation en recevant la Thora. Un Tabernacle est construit, nous révélant la Volonté divine. Le troisième Livre de Lévitique va maintenant nous parler de la sainteté requise pour abriter Sa présence.

Moshé est appelé par D.ieu pour commencer à enseigner aux Bné Israël les lois complexes et mystérieuses des sacrifices. Ces sacrifices occupent une place prépondérante dans le culte rendu à D.ieu. Il était recommandé, dans la tradition juive, de commencer l’enseignement de la Thora aux enfants par le livre de Lévitique car la pureté et la sainteté qui s’en dégagent produisent un effet bénéfique sur leurs jeunes âmes.

Le mot sacrifice en hébreu, qorban, קָרְבָּן vient de la racine, qarov קרב qui signifie « être proche ». Le sacrifice établit un rapprochement entre D.ieu et l’homme et une réconciliation.

Nous allons un peu étudier les différents sacrifices dont il est question dans notre Paracha.

L’holocauste, olah, עֹלָה de la racine signifiant « élever ». C’est une offrande volontaire offerte quand un péché a été commis en pensée ou involontairement. Selon les moyens financiers, le sacrifice pouvait être celui d’un bœuf, d’un agneau, d’une chèvre, d’une tourterelle ou d’un pigeon. Le plus pauvre pouvait offrir à la place des animaux, une offrande de farine, appelée min’ha.

Ce sacrifice de olah est mentionné le premier car il est supérieur à tous les autres, la racine du mot « élevé » y fait allusion. D’autre part c’est un sacrifice entièrement consumé par le feu (1:9) en raison de la contamination provoquée par les péchés commis en pensée qui exigent un déracinement total. Tout notre être, corps- âme- esprit doit être consacré au Créateur. 

Mise à part l’offrande volontaire pour s’élever vers D.ieu en purifiant les pensées,  un holocauste était offert matin et soir sur l’autel, d’une bonne odeur à l’Eternel et aucune de ses parties n’était consommée par les Cohanim, ce sacrifice étant entièrement offert à D.ieu. Il rappelait le sacrifice de Yits’haq qui, s’offrit sans hésiter, nous montrant par là le chemin de l’obéissance inconditionnelle. Jusqu’à ce jour, la prière du matin rappelle son acte de foi devenu la pierre de fondation du Judaïsme.

Le second sacrifice dont il est question dans la Paracha, parle de l’offrande du plus pauvre. Ce sacrifice a l’honneur d’occuper tout le second chapitre. C’est celui de l’oblation de farine, min’ha, מִנְחָה. Le min’ha est aussi un présent, un tribut et les enfants d’Israël sont comparés à un présent aux yeux de D.ieu : Et ils amèneront tous vos frères, d’entre toutes les nations, en offrande, min’ha מִנְחָה à l’Eternel, sur des chevaux, et sur des chars, et dans des voitures couvertes, et sur des mulets, et sur des dromadaires, à ma montagne sainte, à Jérusalem, dit l’Eternel, comme les fils d’Israël apportent l’offrande dans un vase pur à la maison de l’Eternel. Esaïe 66:20 

La quantité offerte correspondait à un dixième d’épha, soit 1,8 kg, quantité moyenne de consommation quotidienne. Lorsqu’un pauvre offrait son sacrifice, il offrait en fait sa ration de nourriture du jour, ce qui équivalait à un jour de jeûne pour lui ! C’est pour cette raison que cette offrande occupe une place d’honneur dans la Paracha. De plus, double honneur, c’était la même que celle offerte par le Cohen Gadol (Lévitique 6:13) et D.ieu nous enseigne par-là que le repentir et l’élévation sont accessibles à tous, sans acception de personnes. 

Le troisième sacrifice est le sacrifice rémunératoire, shlamim, שְׁלָמִים. Ce mot est semblable à shalom, paix, et à shalem, complet, payé. C’est une expression de gratitude, un vœu offert à D.ieu. Il est encore offert à la fin d’une période de naziréat. Ces sacrifices étaient censés apporter la paix dans le monde et devaient être consommés en famille avec des invités car il ne devait y avoir aucun reste. C’est une réjouissance qui se célèbre dans la communion : Et Shlomo se réveilla, et voici, c’était un songe. Et il vint à Jérusalem, et se tint devant l’arche de l’alliance de l’Eternel, et offrit des holocaustes, et offrit des sacrifices de prospérités, shlamim שְׁלָמִים, et fit un festin à tous ses serviteurs. 1 Rois 3:15 

Dans le chapitre consacré au sacrifice de reconnaissance,  il nous est également ordonné expressément de ne jamais consommer ni sang ni graisse. 

La graisse assoupit et endort le corps, et le sang échauffe ses passions. D’autre part la Parole nous dit que dans le sang est l’âme de la créature ; D.ieu nous a donné l’autorité sur le corps de l’animal pas sur son âme. 

La peine la plus dure est réservée à ceux qui consomment le sang, celle de retranchement de l’âme, karet, כרת : Et quiconque de la maison d’Israël ou des étrangers qui séjournent au milieu d’eux, aura mangé de quelque sang que ce soit, je mettrai ma face contre celui qui aura mangé du sang, et je le retrancherai, hikhati הִכְרַתִּי du milieu de son peuple ; car l’âme de la chair est dans le sang ; et moi je vous l’ai donné surl’autel, pour faire propitiation pour vos âmes ; car c’est le sang qui fait propitiation pour l’âme. Lévitique 17:10-11 

Le commandement est réitéré  plus loin et mentionne  des conséquences pour nos enfants : Seulement, tiens ferme à ne pas manger le sang, car le sang est la vie ; et tu ne mangeras pas l’âme avec la chair. Tu n’en mangeras pas, tu le verseras sur la terre, comme de l’eau. Tu n’en mangeras pas, afin que tu prospères, toi et tes fils après toi, parce que tu auras fait ce qui est droit aux yeux de l’Eternel. Deutéronome 12:23-25 

Il y a là un mystère, cette loi est encore une ‘hoq, dont le sens est voilé comme celle de la vache rousse, des mélanges interdits. 

Le quatrième sacrifice est celui d’expiation, ‘hatat, חַטָּאת mot signifiant« manquer le but ». Il est offert en cas de péché involontaire commis par mégarde par un particulier, un chef, un roi, un responsable du Sanhédrin ou par le Cohen Gadol lui-même. 

Dans le chapitre consacré à ce sacrifice, le peuple entier est concerné et l’offrande apportée est liée au degré de responsabilité de celui qui apporte l’offrande. 

Le Cohen Gadol est tenu d’apporter un sacrifice plus important et cela nous parle de la responsabilité du chef spirituel dont la faute rejaillit sur la communauté entière. 

Enfin le dernier sacrifice mentionné est celui de culpabilité, acham, אָשָׁם offert en cas de péché commis d’une façon involontaire ou par négligence. L’idée étant que même une erreur involontaire porte une part de responsabilité et qu’elle nécessite un pardon. 

Cette offrande était aussi apportée dans les cas suivants :

Deux cas de vol : 

Premièrement, le crime de sacrilège contre une nourriture sacrée ou un objet sacré (5 :14). Le mot acham signifie également, d’après Nahmanide, désolation ou damnation.

L’offense d’avoir tiré profit ou bénéfice d’un objet appartenant au Temple était jugée suffisamment grave pour qu’un sacrifice soit apporté en plus d’un cinquième de la valeur de l’objet en question.

Deuxièmement, dans le cas du vol d’un bien ou de l’argent appartenant à autrui et le faux serment consécutif à ce vol.  Le sacrifice était apporté en plus d’un cinquième de la valeur de l’objet volé.

Par ces deux types de vol, D.ieu montre qu’Il abhorre la rapine et le vol, reprenant les septièmes et huitièmes commandements.

La première des choses que D.ieu a ordonnée avant les directives de la construction du Michkan, ce fut d’apporter une offrande, qui d’ailleurs Lui appartenait. 

Les autres cas d’offrande de culpabilité sont :

– la faute commise avec une esclave cananéenne à moitié affranchie

– pour le nazir devenu impur

– pour le lépreux purifié de sa lèpre 

Il y aurait tant de choses à dire sur ces sacrifices qui nous enseignent à L’honorer : 

Un temps pour l’adoration et la relation intime avec le Qadoch Baroukh Hou, afin de laisser notre âme s’élever à Son contact et raviver la flamme de l’autel de notre vie jour et nuit… 

Un temps pour apporter la modeste mais précieuse offrande de la confession de notre faiblesse et de notre « pauvreté » du moment… 

Un temps enfin pour apporter des sacrifices de reconnaissance des miracles qu’il opère chaque jour.

Que Son Nom soit béni. 

Orah Sofer, Guide touristique licenciée
054 720 00 18 

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