L’année 2016 a été particulièrement rude pour les grands artistes des années 1980…

La disparition de Leonard Cohen, à 82 ans le 10 novembre 2016, a entraîné d’innombrables hommages et messages de chagrins, notamment dans les grands médias internationaux. La tristesse des journalistes et chroniqueurs est d’autant plus sincère que la plupart d’entre eux font partie de la génération X. Ces personnes nées, en gros, dans années 1960-1970, après le baby-boom, ont découvert puis adulé Leonard Cohen qui a accédé au statut de star en 1988 avec l’album I’m Your Man.

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                          Le chanteur et poète Leonard Cohen, en concert à Bercy à Paris, en 2013. – SADAKA EDMOND/SIPA

La mort d’un souvenir
Ils étaient aussi fans de David Bowie, Michael Jackson, Prince…
Ho ho… On dirait bien que toutes vos idoles sont mortes, les vieux. Toutes ? Non, bien sûr, il en reste. Pourtant, la terrible année 2016 semble accélérer l’inéluctable disparition des grandes stars des années 1980.

La mort de Michael Jackson avait déjà laissé un grand vide. Celle de Prince a replongé dans le chagrin toute une génération de fans de musique. Celle qui a découvert le rock dans les années 1980, celle qui a pleuré les disparitions tragiques de Freddie Mercury etKurt Cobain avec des yeux d’adolescents. Pour autant, leur tristesse n’a pas grand-chose à voir avec la musique.

Leonard Cohen, David Bowie, Prince… La génération X, orpheline de ses idoles

La disparition de Leonard Cohen, à 82 ans le 10 novembre 2016, a entraîné d’innombrables hommages et messages de chagrins, notamment dans les grands médias internationaux. La tristesse des journalistes et chroniqueurs est d’autant plus sincère que la plupart d’entre eux font partie de la génération X. Ces personnes nées, en gros, dans années 1960-1970, après le baby-boom, ont découvert puis adulé Leonard Cohen qui a accédé au statut de star en 1988 avec l’album I’m Your Man.

Ils étaient aussi fans de David Bowie, Michael Jackson, Prince…
Hoho… On dirait bien que toutes vos idoles sont mortes, les vieux. Toutes ? Non, bien sûr, il en reste. Pourtant, la terrible année 2016 semble accélérer l’inéluctable disparition des grandes stars des années 1980.

La mort d’un souvenir

La mort de Michael Jackson avait déjà laissé un grand vide. Celle de Prince a replongé dans le chagrin toute une génération de fans de musique. Celle qui a découvert le rock dans les années 1980, celle qui a pleuré les disparitions tragiques de Freddie Mercury etKurt Cobain avec des yeux d’adolescents. Pour autant, leur tristesse n’a pas grand-chose à voir avec la musique.

« On enterre sa jeunesse quand on enterre une idole, analyse Jeanne Pommard, programmatrice sur Radio 3 Couleur. Pourtant, même les plus grands fans de Leonard Cohen n’ont pas nécessairement écouté son très bon dernier album. C’était la même chose avec David Bowie. Son avant-dernier album était passé relativement inaperçu. La plupart des gens arrêtent de découvrir de nouvelles musiques vers leurs 30 ans. A partir de cet âge, ils se contentent de réécouter leurs albums préférés, à quelques exceptions près. Quand Michael Jackson est mort, ses fans quadragénaires n’attendaient plus rien de lui musicalement. En revanche, à la mort de Lemmy, de Motorhead, les fans étaient tristes parce que les groupes de hard rock ou de heavy metal continuent de faire la même musique en 2016 qu’en 1986 »

Le deuil d’une génération désabusée

Il y a quelques semaines, Leonard Cohen avait de nouveau fait parler de lui. Non pas à cause de son dernier album mais suite au Nobel de littérature décerné à son collègue Bob Dylan. De nombreux représentants de la génération X s’étaient émus que l’honneur d’un Nobel transgressif, pour la première fois remis à un musicien, ne revienne pas plutôt à Leonard Cohen. On pourrait gloser sur leurs mérites respectifs, sur leur proximité plus ou moins grande avec la poésie non lyrique. Mais ce débat montrait surtout que, bien que son cadet de sept ans, Bob Dylan était moins populaire que Leonard Cohen dans la génération des quadras.

« J’ai découvert Leonard Cohen dans le film Pump Up The Volume dont la chanson Everybody Knows était sur la BO, explique Hervé Marguin, 42 ans et directeur de la salle de spectacles du Gesu, à Montréal. C’est aussi avec ce film que j’ai découvert Sonic Youth d’ailleurs. » Dans ce film de 1990, Christian Slater incarne un lycéen animateur d’une radio pirate et devenu le porte-voix d’une jeunesse paumée et désabusée. En réalité, dans le film, c’est une reprise de Leonard Cohen par Concrete Blonde qui apparaît. N’empêche,ce film à la BO culte accompagnera le succès de Leonard Cohen dans la frange la plus jeune de la génération X, cette génération qui inventa puis enterra le mouvement grunge en moins de dix ans.

Génération X large

Là où les Beatles et les Rolling Stones sont clairement identifiés comme des groupes à baby-boomers, tout comme Johnny Hallyday et les yé-yé en France, Leonard Cohen avait ainsi la vertu de faire le pont entre deux générations. « On a écouté I’m You Man en boucle pendant des mois avec ma mère. C’était l’un des deux premiers CD qu’on avait », explique Lise, archéologue née en 1980. « Aux repas de famille, mon père et mes oncles passaient des heures à débattre du sens des paroles de ses chansons, j’adorais ça et j’ai vite voulu participer aux discussions », raconte Samuel, professeur d’Anglais né en 1979. Avec ses sonorités très (trop ?) ancrés dans les années 1980 et ses textes toujours aussi puissants évoquant le meilleur du folk des années 1970, Leonard Cohen rassemblait plusieurs générations derrière lui.

C’est donc une génération X XL qui dit adieu à ses idoles….

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Ce n’est pas un hasard si Leonard Cohen a demandé au chœur de la synagogue de Montréal de l’accompagner dans You Want it Darker, le morceau le plus connu de son dernier album qui passe d’ores et déjà pour son testament musical. Car le chanteur se sentait profondément juif. Ses grands-parents étaient ultra-orthodoxes et il a, dans sa jeunesse, longuement étudié les saintes écritures ainsi que les préceptes de cette religion.

«C’était un gars un peu spécial, du genre renfermé avec une vie intérieure intense, raconte le chanteur israélien Matti Caspi, qui l’a fréquenté. Il se savait juif et vivait le judaïsme à sa manière, hors des sentiers battus. En tout cas, il ne voulait pas qu’on l’emmerde à tout bout de champ avec ça, parce que sa judéité faisait partie de son intimité. Il refusait d’en faire un argument de vente ou un sujet de débat.»

Liberation

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