PARASHAT TAZRIYA  METSORA – Shabbat du 25/04/2020 – horaires entrée 18 h 56 – sortie 19 h 56

Le mois de Nissan se termine et celui d’Iyar fera son entrée ce shabbat pour la parashat tazriya metsora.

Souvent ces sidrot sont jumelées. Ces péricopes traitent en réalité de l’impureté provoquée chez l’homme par un contact avec la mort véritable et, avec ce qui est apparenté à la mort au figuré.

Le texte de ces lectures commence par évoquer l’état d’impureté d’une femme après un accouchement d’un garçon ou d’une fille. Plus loin, dans la partie de « metsora » sera traité les différents cas d’impureté causés par un « flux ».

Aujourd’hui, nous bénéficions de confort sanitaire (douches, bains etc…) aussi, certaines personnes  éprouvent une réticence à observer une séparation sous « prétexte d’impureté » car cela leur semble, intellectuellement parlant, inacceptable aujourd’hui la médecine ayant progressé depuis que la Torah a été transmise » au peuple juif.. Or, justement, les progrès de la médecine ont conduit les scientifiques à des constatations surprenantes : l’organisme féminin programmé pour la procréation peut se protéger lui-même sous certaines conditions.

Sont envisagés dans cette parasha couplée,  deux cas distincts celui de la femme accouchée devant observer une séparation lors de l’évacuation des lochies et celui de la femme à chaque mois devant le tribut féminin courant. Après l’accouchement d’une fille la période de séparation est double de celle qui est indiquée après l’accouchement d’un garçon. Les scientifiques expliquent que la raison est sans aucun doute le fait que l’embryogénie d’une fille est le double de celle d’un mâle : en effet l’embryon masculin devient fœtus au bout de 40 jours tandis que l’embryon féminin met 80 jours pour devenir fœtus : la Torah a raison une fois de plus !

La femme reçoit ses menstrues lorsqu’elle n’a pas été fécondée alors que, normalement, elle aurait dû/pu l’être et ce sang s’écoulant montre, en quelque sorte, que la vie n’a pas été transmise… l’écoulement (flux) est la marque d’un manque de procréation donc, d’un manque de vie. L’organisme, pendant ces jours va créer une nouvelle protection pour tout l’appareil génital à tel point que d’éminentes études médicales et scientifiques ont statué de manière irréfutable que les personnes observant une séparation de facto pendant les jours de règles sont protégées du cancer (femmes et/ou hommes).

Il est évident que d’être séparés pendant 12 à 15 jours par mois n’est pas chose aisée c’est la raison pour laquelle les rabbins ont détaillé les actes quotidiens effectués par les membres d’un couple et préconisé des mises en garde pour rendre les choses plus faciles.

La personne qui pour une raison quelconque doit se « purifier » doit s’immerger dans un mikvé ou bain rituel. Ici encore on rétorquera qu’aujourd’hui on peut se baigner chez soi avec des bains moussants, des sels parfumés et autres et que ce sera beaucoup plus hygiénique que d’aller s’immerger dans une piscine ou d’autres femmes se sont déjà trempées et se tremperont le même soir. Seulement voilà : il faut savoir déjà qu’avant de s’immerger la femme devra procéder à une toilette très précise car le bain rituel n’est pas un acte hygiénique mais plutôt un acte à signification d’un niveau spirituel. On ne se trempe pas au Mikvé pour être propre mais pour dépasser nos limites.

L’impureté se communique et l’eau sert à nous en débarrasser sous certaines conditions. L’impureté peut atteindre notre âme et, lorsque l’on observe les règles édictées dans la Torah tant sur le plan alimentaire que de contacts physiques en nous abstenant, nous contribuons à sauvegarder notre âme de toute atteinte. Si, à D ne plaise, nous nous laissions fléchir et que nous nous laissions tenter par une nourriture  ou une relation interdites, nous entraînerions des « bleus à l’âme » (si je puis me permettre l’emploi de cette formule). La réparation de ces blessures devra se situer à un niveau spirituel.

Lorsque nos mains sont souillées nous les lavons avec de l’eau et du savon (ou de l’alcoogel!!!) mais comment réparer notre âme ? Avec des prières, de l’étude ? Certes mais l’immersion qui ne dure que quelques minutes est un acte qui sert à nettoyer notre esprit et donc notre âme.

La période d’abstinence qui intervient chaque mois chez les couples qui respectent les lois de « pureté familiale » contribue de l’avis de tous les couples, des psychothérapeutes/psychologues, à raviver la flamme de l’amour et du désir entre les membres d’un couple. Le fait de se retrouver après une séparation de quelques jours aiguise les sens. L’eau est un facteur d’apaisement, de purification.

Maïmonide explique cet acte d’immersion comme quelque chose d’irrationnel sans doute pour l’esprit de l’homme mais cette immersion, encore une fois, n’est pas destinée à nettoyer nos corps mais : une préparation psychologique (et sentimentale ajouterai-je) pour élever le niveau de l’acte charnel à un niveau spirituel où l’épouse de son côté, avant de se baigner dans la piscine rituelle, et tant qu’elle est « vêtue » va élever une prière profonde destinée à son époux et à elle-même ainsi que pour ses enfants.

La piscine rituelle est construite selon certains critères qui se trouvent tous détaillés dans la Guemara. L’approvisionnement en eau se fait aussi selon critères.

Dans certaines contrées/régions où n’existent pas de mikvé, les femmes allaient se baigner dans la rivière ou dans la mer avec beaucoup de précautions pour préserver la pudeur de l’épouse ou de la fiancée. En Russie, parfois les femmes entreprenaient des déplacements pour arriver à un lieu où elles pourraient procéder à cette purification.

Certains couples de personnes âgées, après la ménopause, ont continué à observer cette période de « nidda » pour retrouver encore tout l’élan de la jeunesse et redonner du punch à leur relation de couple.

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La lèpre dont il est question dans la Torah est une maladie qui n’a existé qu’au temps où le Temple existait. METSORA. Les exégètes mettent en relief le fait que la lèpre biblique n’existait que pour mettre en relief le fait que de la médisance avait été faite. La médisance, enseignent nos Maîtres « TUE » 3 personnes : celle au sujet de laquelle est faite la médisance, celle qui lance la médisance et celle qui entend cette médisance. Médire. Au Moyen-Âge on disait maldire (d’où maudire). Le mot METSORA suit le même cheminement de l’esprit : METSO  RA  soit il a trouvé (quelque chose de) mauvais. Or, me ferez-vous remarquer METSO doit s’écrire מצוא avec un alef…..!!! Exact seulement voilà א est le symbole de HaShem et l’Eternel ne peut S’associer à une action qui vise à mal, qui vise à faire du mal, à « tuer » quelqu’un.

Dès le moment où l’on a l’intention de nuire à quelqu’un et dès le moment où l’on passe à l’acte, HaShem S’absente et la Metsora s’installe.

Témoins deux faits précis se trouvant dans la Torah le premier étant provoqué par une médisance pas clairement exprimée et le deuxième, en revanche, très explicite.

Lors de l’épisode du buisson ardent, HaShem interpelle Moïse pour lui confier la délicate mission de la sortie d’Egypte… Agissant en homme humble attachant peu d’importance à lui-même et, fort de l’expérience qui eut lieu en Egypte lorsque fut tué l’égyptien, le futur grand prophète émit un doute sur la confiance que lui accorderaient ses frères réduits en esclavage. C’est à la suite de ce doute, nous mettent en garde les commentateurs que l’Eternel ordonna à Moïse de plonger sa main en son sein et il l’en ressortit couverte de lèpre.  L’instant d’après il replongea la main lépreuse en son sein pour l’en ressortir totalement guérie ! (Exode IV, 6 et suivants).

Etant chargé d’une mission si immense et devant sans cesse être en « communication » avec HaShem, Moïse comprenant que désormais il devait se mettre au service divin de manière constante (ininterrompue), il décida donc de se séparer physiquement de son épouse. Myriam et Aharon se gaussèrent de leur frère. L’Eternel Se courrouça et donna un avertissement cinglant à Myriam, sur sa propre personne, en la frappant de lèpre à la suite de quoi Moïse et Aharon prièrent pour leur sœur. (Nombres chapitre XII).

Nous comprenons donc ainsi que l’impureté peut atteindre notre corps et  notre âme et qu’il est indispensable de préserver l’un comme l’autre.

Caroline Elishéva REBOUH