Le mois de Sivan est le 3ème mois de l’année juive l’appellation de sivan étant un nom d’origine babylonienne. La Tradition fait ressortir que la symbolique du chiffre 3 est très forte puisqu’il est dit qu’un lien triple ne peut jamais se défaire et donc on remarquera qu’il y eut 3 patriarches, que Yokhéved eut 3 enfants (Myriam, Aharon et Moïse) que c’est justement son 3ème fils qui fut le libérateur d’Israël et le plus grand des prophètes, et c’est au 3ème mois que fut donnée la Torah !

Le don de la Torah eut lieu dans un décor désertique sur un territoire n’appartenant à aucune nation pour qu’aucun peuple ne puisse se réclamer être le « propriétaire » de cette loi et en interdire l’accès à quiconque. L’Eternel eut soin de proposer la Torah à de nombreux peuples mais chacun questionna « et, qu’y a-t-il dans cette Loi ? » Lorsqu’il leur était dit : « ne pas voler, ou ne pas tuer…. » Les nations une à une refusèrent prétextant qu’il s’agissait là de l’essence-même de leur raison d’être !!! Lorsqu’HaShem proposa à Israël de recevoir la Torah, Israël ne chercha pas à savoir ce qu’elle contenait mais ils dirent d’une seule voix : « nous ferons et nous écouterons » (na’assé venishmâ נעשה ונשמע) c’est-à-dire que nous ferons tout d’abord ce que Toi HaShem Tu exiges de nous et nous chercherons après à comprendre ce qu’il faut faire..

Instant d’émerveillement suprême. A telle enseigne que les Anges pourvus de brassées de couronnes déposèrent sur les têtes de tous ceux qui venaient d’être sauvés d’Egypte deux couronnes ! L’instant fut pratiquement éphémère puisque 40 jours plus tard, une partie de ceux qui avaient fait serment d’observer la Torah s’abîmaient devant une statue et, nous enseigne le midrash, certains anges en colère accoururent pour arracher ces couronnes…..

Le Midrash poursuit en spécifiant qu’en quelque sorte, l’esclavage avait peaufiné les âmes et dès lors les enfants d’Israël auraient pu recevoir techniquement la Torah mas HaShem avec cette Mansuétude qui est la Sienne, préféra attendre pour leur offrir la Torah, que tous les bleus à l’âme s’estompent que toutes les blessures physiques (mains, corps, jambes) causées par l’esclavage disparaissent afin, que tous, en parfaite santé, puissent accueillir et apprécier pleinement ce merveilleux cadeau que leur faisait le Maître de l’Univers.

Le mont Sinaï sur lequel nous a été dédiée la Torah s’appelle ainsi en souvenir du buisson ardent : « Sené habo’er »  sené signifie buisson mais pas n’importe quelle sorte de buisson il s’agit de ronces. Des ronces, qui malgré cet aspect sauvage et abrupte de ronces, d’épines, de sécheresse produit tout de même des fruits délicieux : des mûres de ronces ! Ce qui laisse place à une parabole selon laquelle le peuple juif sous des aspects revêches est un peuple plein de douceur[1]. Le Sinaï est aussi appelé Mont Horeb c’est ainsi que cette montagne est désignée en deux endroits dans la Torah. Ce lieu, en dehors du fait qu’il est situé en plein désert a été choisi par HaShem pour être le théâtre de la dédication de la Loi car c’est le seul lieu qui ne fut pas consacré à une idole par les peuplades locales.

Abraham Ibn Ezra pense que les deux noms : Sinaï et Horeb ont été donnés à la même montagne car il y aurait deux sommets de même importance.

La fête de Shavouoth est célébrée le 6 du mois de Sivan. Cette fête est également désignée sous d’autres noms tels que Hag HaAtséreth car la fête tombe le 50ème jour après Pessah donc la supputation du Ômer et la célébration clôture ce décompte. La fête est appelée aussi Hag Matan Torah puisqu’on y célèbre le don de la Torah et on y lit ce jour-là, les Dix Paroles[2].

Au temps où le Temple existait, on présentait et offrait  au Temple les prémices des récoltes (fruits céréales) c’est pourquoi cette fête porte aussi le nom de Hag HaBikourim (fête des prémices).

En dehors d’Israël, la fête dure deux jours.

Dans la plupart des communautés on a coutume de manger des mets lactés au moins à un repas sur deux car le lait symbolise la Torah.

On a coutume dans la plupart des communautés de décorer les synagogues avec des plantes vertes, des fleurs et/ou des arbrisseaux d’ornement.

On lit ce jour de Shavouoth la Meguila de Ruth la Moabite riche en enseignements et porteuse de l’espoir de la venue du Messie à la fin des temps. L’attitude exemplaire d’une Moabite qui  décide d’adopter le judaïsme alors qu’elle est d’origine païenne, a toute sa place lors d’une célébration d’adoption de la Loi donnée au peuple juif. D’après la Tradition, la meguila de Ruth fut écrite par le prophète Samuel.

Ruth la Moabite, fille du roi Balak de Moav, devint l’ancêtre du roi David en donnant un descendant à Boaz. David, qui composa de sublimes poèmes à D, est né et décédé un jour de Shavouoth. De par sa conduite exceptionnelle Ruth eut le mérite d’être la « mère » de tous les Rois de Judas et donc du Roi Messie.

Caroline Elishéva REBOUH.
MA Hebrew and Judaic Studies
Administrative Director of Eden Ohaley Yaacov

 

[1] Depuis l’Indépendance d’Israël, les natifs sont appelés « tsabarim » ou cactus ou figues de barbarie malgré les épines dont la plante et les fruits sont pourvus en abondance, les fruits sont délicieux.

[2]  Dix Paroles ou Dix Commandements. Dans certaines communautés on donne à de jeunes garçons devant célébrer prochainement leur Bar Mitsva l’honneur de lire en judéo-arabe le commentaire des dix paroles ou Dissertation Homilétique.