Des chercheurs de l’Université de TelAviv ont développé un cocktail d’anticorps pouvant être utilisé comme médicament pour les patients et comme traitement préventif pour les populations à risque. Le cocktail d’anticorps est naturel et a été isolé dans le sang de patients atteints du coronavirus en Israël.

Ø Selon les chercheurs: « Ces anticorps étant stables dans le sang, toute injection préventive de ce type peut offrir une protection contre le coronavirus pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois ».

Ø Les chercheurs ont démontré l’efficacité du cocktail d’anticorps dans des cultures cellulaires, et la prochaine étape de l’étude sera les essais cliniques chez l’homme.

Ø L’étude montre également que les patients bénins ou asymptomatiques développent une moins bonne réaction par anticorps et sont donc susceptibles d’être réinfectés. En revanche dans le sang de tous les patients qui ont été sévèrement atteints, on a trouvé des anticorps neutralisants les protègeant probablement d’une seconde infection.

Ø L’Université de Tel-Aviv par l’intermédiaire de Ramot, sa société de commercialisation, a déposé une demande de brevet pour tous les anticorps trouvés dans l’étude.

Succès pour la science israélienne :
Des chercheurs de l’Université de Tel-Aviv ont réussi à séquencer des milliers d’anticorps produits en réponse à l’infection chez des patients atteints du coronavirus en Israël. Ils ont pu ainsi isoler six anticorps prélevés dans le sang de deux patients gravement malades définir leurs caractéristiques, et prouver que la combinaison de trois d’entre eux constitue un cocktail efficace contre le coronavirus, capable de fournir une protection naturelle contre l’infection pendant plusieurs semaines, voire des mois.

Les chercheurs ont découvert que la source de la capacité de neutralisation du covid-19  dans le sang des malades graves se trouve dans diverses sortes d’anticorps qui attaquent simultanément différentes zones du virus, et qu’un cocktail de plusieurs d’entre eux s’avère très efficace pour le neutraliser. L’efficacité de ce cocktail d’anticorps été démontrée dans des cultures cellulaires, et l’étude passe à présent à une phase d’expérimentation humaine qui devrait prendre plusieurs mois.

Cette percée dans la recherche a été réalisée dans le laboratoire d’étude des anticorps humains du Dr. Natalia Freund, de la Faculté de médecine Sackler de l’Université de Tel-Aviv en collaboration avec le doctorant Michael Mor. Les résultats de l’étude sont en cours de publication dans la revue PLOS Pathogens.

L’étude a commencé avec l’éruption de l’épidémie en Israël, en avril de cette année. Le Dr. Freund et son équipe ont recruté 18 participants parmi les premiers malades du coronavirus en Israël, 10 d’entre eux asymptomatiques ou présentant des symptômes très légers les 8 autres étant des patients sévèrement atteints qui ont dû être hospitalisés et même mis sous respiration artificielle dans les hôpitaux Ichilov et Kaplan. Tous les patients de l’étude se sont rétablis de leur maladie.

«Nous voulions comprendre la réaction des anticorps qui se développent suite à l’infection par le virus», explique le Dr. Freund. «Entre autres, nous voulions voir s’il existait une différence entre les malades légers et les malades graves dans le développement des anticorps qui les protégeraient d’une seconde infection, à la fois au niveau de la quantité et de la qualité. Pour ce faire, nous avons séquencé des milliers d’anticorps provenant du sang de tous les participants, les avons reproduit en laboratoire et avons vérifié lesquels d’entre eux étaient efficaces pour neutraliser le virus. Nous avons trouvé une différence statistique significative dans la capacité des anticorps à neutraliser le coronavirus entre les deux groupes de participants à l’étude: seule une petite proportion de patients bénins a développé une réaction neutralisante par anticorps contre le virus et, dans certains cas, ces patients n’ont même pas développé d’anticorps du tout. On peut donc supposer que les personnes qui ont été infectées par le virus et ne sont pas tombées malades ou qui ont contracté une maladie très bénigne peuvent être à nouveau infectées. En revanche, dans le sang de tous les patients graves, on a trouvé des anticorps neutralisants qui les protégeront probablement d’une seconde infection, même si on ne sait pas encore clairement combien de temps ces anticorps restent dans le sang, c’est-à-dire si la protection est à long terme ».

Dans la deuxième phase de l’étude, le Dr. Freund et son équipe ont pris tous les anticorps séquencés et ont essayé d’isoler ceux qui empêchent spécifiquement le virus de se lier à la cellule et de se répliquer à l’intérieur. L’équipe de chercheurs de l’université de Tel-Aviv a réussi à isoler six anticorps différents, prélevés sur deux patients gravement atteints ayant participé à l’étude, et à prouver leur efficacité à la fois pour le traitement du virus et pour la prévention de l’infection.

«Ce sont six anticorps différents qui se lient à différentes zones cibles sur le virus», explique le Dr. Freund. «Il n’existe pas de mécanisme unique, mais ensemble, ces anticorps détectent différents points faibles du virus, s’y fixent et le neutralisent. Nous avons testé ce cocktail d’anticorps dans des cultures cellulaires sur le virus vivant lui-même, et avons constaté que les anticorps se lient au virus d’une manière qui l’empêche d’entrer dans la cellule. Ce cocktail pourrait à l’avenir être utilisé comme médicament pour les personnes qui ont déjà été infectées et ont contracté le coronavirus,  à l’instar du cocktail expérimental administré au Président Trump, et également pour la prévention de la première infection, pour les populations à risque et le personnel médical, jusqu’au développement du vaccin souhaité. Il faut comprendre ce n’est pas un cocktail que nous avons développé, mais qu’il s’est développé naturellement au sein du système immunitaire des patients, et son utilisation est donc sûre. Dans la mesure où ces anticorps sont stables dans le sang, toute injection préventive de ce cocktail peut fournir une protection contre une infection par le coronavirus pendant une période de plusieurs semaines, peut-être même plusieurs mois ».

Ramot, la société de commercialisation de technologie de l’Université de Tel-Aviv, a déposé une demande de brevet pour tous les anticorps trouvés dans l’étude.

L’étude est le fruit de la collaboration entre de nombreux organismes : les patients ont été recrutés en collaboration avec le Dr. David Hagin du service d’immunologie de l’hôpital Ichilov et le Dr. Oren Zimhoni, Directeur de l’unité des maladies infectieuses de l’hôpital Kaplan. Le séquençage des cellules immunitaires des patients a été réalisé en collaboration avec la start-up israélienne Immunai et le Dr. Gur Yaari de l’Université Bar Ilan.

Les anticorps ont été caractérisés en collaboration avec le Prof. Johnny Gershoni et le Dr. Oren Kobiler de l’Université de Tel-Aviv. Les tests de neutralisation sur le pseudo-virus ont été menés en collaboration avec le Dr. Meital Gal-Tanamy et le Dr. Moshe Dassau de la Faculté de médecine de la Galilée de l’Université Bar Ilan, et les tests de neutralisation du virus vivant par le Dr. Ben Crocker de l’Université de Californie à San Diego

Service communication Université de Tel-Aviv