De nouvelles recherches menées à la Faculté de médecine Rappaport du Technion ainsi qu’au Rambam Medical Center cherchent à élaborer de nouvelles méthodes pour contrôler le développement du cancer. Elles pourraient conduire ainsi à des traitements permettant de faire passer le cancer d’une maladie mortelle à une maladie chronique.

En plaçant les cellules cancéreuses à proximité d’une population de cellules souches humaines, les scientifiques ont démontré que les cellules cancéreuses se développaient et proliféraient de façon plus importante lorsqu’elles étaient exposées à des cellules humaines que dans une boîte de Pétri ou dans un modèle de souris. La population de cellules cancéreuses serait également plus diversifiée que ce qui avait été précédemment établi. Maty Tzukerman, en charge de l’équipe de recherche, affirme que ce modèle permettra de faciliter la recherche de médicaments visant à bloquer le processus de réplication des cellules cancéreuses.

Des études antérieures ont établi que certaines cellules tumorales semblent être différenciées, tandis que d’autres conservent la propriété d’auto-réplication, ce qui rend le cancer si mortel. Selon le Professeur Karl Skorecki, directeur de la recherche et du développement médical au Campus Rambam Health Care, cette nouvelle étude tente de comprendre comment le cancer se développe afin de trouver des moyens d’arrêter le processus de réplication.

Afin de reproduire l’environnement du cancer humain aussi fidèlement que possible, l’équipe de recherche a développé un tératome – une tumeur faite d’un mélange hétérogène de cellules et de tissus – en permettant la différenciation des cellules souches embryonnaires en une variété de lignées cellulaires humaines naturellement présentes. Ils ont ainsi constaté que les cellules cancéreuses humaines croissaient plus vigoureusement quand elles étaient en présence du tératome que dans tout autre environnement où elles ont grandi, comme dans un muscle ou sous la peau d’une souris. Les scientifiques ont réussi à mettre en évidence six différents types de cellules qui s’auto-répliquent, sur la base de leur comportement – à savoir leur vitesse de développement, leur agressivité, ou comment elles se différencient – ainsi que sur leur profil moléculaire. Le fait qu’une tumeur puisse avoir une telle diversité de cellules ayant des propriétés de croissance différente, était jusque-là inconnu. Tzukerman explique que la croissance des sous-populations de cellules cancéreuses peut maintenant s’expliquer en fonction de leur proximité à l’environnement des cellules humaines.

Les chercheurs ont cloné et élargi les six populations distinctes de cellules et les ont injecté dans les tératomes de cellules souches humaines. Une observation clé est que certaines cellules, qui ne s’auto-répliquent pas dans les autres modèles, le font lorsqu’elles sont exposées à des cellules humaines. Skorecki a dit que, s’il n’a pas été surpris de constater que l’environnement humain affecte la croissance des cellules, il était en revanche surpris par l’ampleur de l’effet: « Nous savons depuis des années que les cancers sont des complexes, mais je ne pensais pas que l’effet de l’environnement sur les cellules souches humaines serait si important, que cela ferait une si grande différence selon la façon dont les cellules ont été cultivées.  »

Les chercheurs soulignent qu’ils ne connaissent pas encore les causes exactes qui contribuent à la prolifération du cancer, et l’équipe travaille actuellement sur l’isolement des facteurs qui favorisent les propriétés de plasticité et d’auto-renouvellement de ces cellules. Les scientifiques expliquent que cela pourrait éventuellement permettre aux médecins de gérer le cancer comme une maladie chronique: au lieu d’une seule thérapie contre la tumeur globale, les chercheurs pourraient développer une méthode permettant de distinguer les différentes lignées cellulaires d’une tumeur et de déterminer notamment ce qui permet à chacune d’elles de s’épanouir, pour ensuite attaquer ce mécanisme. Ainsi il serait possible de traiter de nombreuses formes de cancer comme des maladies chroniques contrôlables.

– Karl Skorecki, MD – skorecki@tx.technion.ac.il
– Article complet (en) : http://www.technioniit.com/2012_04_01_archive.html

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/70402.htm

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