Entretien avec l’Ambassadeur de France en Israël, M. Christophe Bigot, qui recevait jeudi dernier Gilad Shalit et ses parents lors d’une réception organisée en l’honneur de la fête nationale du 14 juillet, six mois après la libération de l’otage franco-israélien.

Pourquoi teniez-vous à inviter Gilad Shalit et ses parents à votre réception ? 

Gilad n’avait pas eu l’occasion de fêter sa libération avec le peuple français. Je l’ai invité avec ses parents, Noam et Aviva, pour célébrer sa libération à l’occasion de la fête nationale du 14 juillet. La famille Shalit a fait trois heures de route depuis sa maison de Mitzpe Hila au nord d’Israël pour pouvoir être avec nous. Je crois que Gilad avait vraiment envie d’être là.

L’Ambassadeur de France, Gilad Shalit au centre, et son père Noam Shalit à droite.

Comment avez-vous trouvé Gilad, six mois après son retour chez lui ?

Pour chaque Israélien, c’est un héros, mais également un objet de curiosité. Il m’a donné l’impression de supporter beaucoup mieux la pression. Il a beaucoup changé, tant physiquement que moralement. Il était en forme, disponible, ouvert et même souriant. Et surtout, très présent. J’ai appris à le connaître. Je me suis habitué à sa pudeur.

Je lui avais préparé une petite surprise. Il m’avait dit lors d’une précédente rencontre, que le Tour de France était l’évènement qu’il associait toujours au pays d’origine de ses parents.   Comme il ne pouvait pas se rendre sur l’une des étapes du tour cette année, nous l’avons déplacé en Israël! Notre chef cuisinier avait confectionné un gâteau représentant les différentes points du parcours. Nous avons également discuté de l’étape du jour, placée sous le signe de la force mentale. C’était très intéressant de pouvoir en discuter avec lui. Puis on a assisté au spectacle du feu d’artifice ensemble. 

Gilad Shalit et Christophe Bigot admirent le feu d’artifice du 14 juillet

Que représente la fête du 14 juillet ?

Le 14 juillet est une fête de liberté, d’égalité et de fraternité, trois valeurs universelles que nous avons portées tout au long de notre combat pour la libération de Gilad Shalit. L’Ambassadeur a tenu à rappeler le sort des civils syriens massacrés par le gouvernement.

Cette invitation était également importante pour vous sur le plan personnel ?

Je connais bien la famille Shalit. J’ai été en contact avec eux à plusieurs reprises lorsque j’étais l’adjoint de l’Ambassadeur, puis via le ministre des affaires étrangères à Paris. Je me suis rendu plusieurs fois à Mitzpe Hila, dans la maison de Noam et Aviva Shalit. Modestement, j’ai tout fait pour parvenir à sa libération. Il est important pour moi de garder contact.

Je crois que tout père et toute mère est sensible à l’engagement personnel et à la force dont les parents de Gilad ont fait preuve. Je me souviens avoir rendu visite à Noam et Aviva, en plein hiver, sous la tente qu’ils avaient planté devant la maison du Premier ministre à Jérusalem. Chacun d’entre nous peut s’associer au sort de ce jeune homme qui a passé les cinq plus belles années de sa vie dans un cachot.

Gilad Shalit avait été enlevé le 25 juin 2006 par des groupes armés palestiniens, lors d’une attaque menée sur une base de l’armée située du côté israélien de la clôture séparant la bande de Gaza d’Israël. Étant détenteur de la double nationalité française et israélienne, il faisait partie des 8 otages français retenus dans le monde à l’heure actuelle. L’organisation terroriste du Hamas qui le retenait en otage n’a jamais autorisé la Croix Rouge à lui rendre visite. Il a été libéré et rapatrié en Israël le 18 octobre 2011 au cours de l’Opération “Rachat du Premier-né”, après avoir été l’otage du Hamas pendant plus de cinq ans.

 

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