Ala Wahib est né d’un père syrien et habite à Reineh en Israël, un village abritant 17.000 habitants, dont 80% de musulmans. A 32 ans, il est aujourd’hui l’officier musulman le plus gradé de l’armée israélienne.

«Enfant, on m’enseignait que les Juifs ont volé la terre de Palestine et qu’ils sont cruels», raconte Ala Wahib, 32 ans,  aujourd’hui responsable des opérations dans une base de formation de Tsahal de première importance, et l’officier musulman le plus haut gradé dans l’armée israélienne.

Le réveil

À l’âge de 18 ans, Wahib se fait embaucher dans une usine de fabrication d’équipement de défense : il entend et parle pour la première fois l’hébreu et découvre un nouveau monde.

Ala Wahib, offcier musulman le plus haut gradé de Tsahal

“Je suis en charge des opérations terrestres des forces de Tsahal dans la base d’entraînement à Tze’elim. Je suis en quelque sorte  le père et la mère de cet endroit. Malheureusement je n’ai personne avec qui partager ma joie. Alors parfois, je me tape sur l’épaule et me félicite en silence ‘mon pote, tu es génial. Regarde où tu es arrivé.”

Un combat contre les siens

Depuis des années, Wahib se bat  sur le terrain mais aussi contre les habitants de son village qui le considèrent comme un traître, et contre l’armée elle-même qui peine parfois à comprendre ses motivations.

«Chez moi, on ne comprend pas que je veuille protéger un pays qui n’est pas le mien. A l’armée, les gens qui ne me connaissent pas ne savent pas comment se comporter avec moi », dit-il.

Beaucoup d’Arabes israéliens voudraient s’engager mais ont peur du jugement de leur entourage. C’est pour ça que je partage mon parcours et mon expérience, pour qu’ils sachent que c’est possible. “

Arabe, Israélien et sioniste

Wahib débute son service militaire en pleine intifada. C’est une période sensible en Israël, dans les villages arabes de Galilée et dans le village de Wahib où de violentes émeutes éclatent.

“J’ai beaucoup douté, j’avais peur de rentrer chez moi en uniforme”

«Mes supérieurs m’avaient conseillé de retirer mon uniforme avant d’arriver au village mais je refusais de cacher la vérité. Des enfants me suivaient en m’appelant le ‘Juif’ ou le ‘traître’.”

En uniforme, Wahib évite les rues principales et les commerces de son village et attend souvent la nuit pour rentrer chez lui.

 Wahib est tout sauf un “planqué”

Au fil des années, Wahib multiplie les postes à risques dans les zones sensibles. Il est aussi à plusieurs reprises en contact direct avec les populations arabes sur le terrain.

Pendant le retrait de la bande de Gaza en 2005, Wahib est commandant des opérations de la brigade de Gaza. “J’étais devant des Juifs, et ils refusaient de croire que j’étais là pour les protéger. C’était une situation très compliquée à gérer. “

Puis, il commande des forces en Judée-Samarie. “Pour la première fois dans ma carrière, j’ai senti que mes origines étaient un plus.  Je réussissais mieux que tous les autres à prévoir et comprendre les réactions de la population arabe ».

Ala Wahib

«Un jour j’ai été appelé en urgence à un ckeckpoint parce qu’une femme arabe avait tenté de poignarder un soldat. A mon arrivée, elle a fondu en larmes.  Son corps était couvert de marques noires et bleues. J’ai tout de suite compris qu’elle avait été battue et qu’elle préférait commettre un crime et être enfermée dans une prison israélienne plutôt que de rester chez sa famille.”

Wahib devient ensuite commandant du bataillon Karakal, dont les soldats opèrent le long de la frontière israélo-égyptienne.

Aujourd’hui

Depuis 2009, il commande le centre de formation au combat en milieu urbain de l’armée israélienne où toutes les unités, régulières, de réserve et d’élite sont entraînées. En d’autres termes, Wahib a désormais une incidence sur la formation de chaque soldat israélien.

Le Centre d’Entraînement au Combat Urbain s’étend sur plus de 41 000 mètres carrés et comprend plus de 600 structures telles que des mosquées, des immeubles et des passages souterrains. Cet espace, unique au monde, permet aux soldats de s’entraîner à combattre les terroristes cachés en zone urbaine en épargnant les populations civiles impliquées malgré elles.

Et quel avenir se dessine ?

Wahib reste positif. “Deux peuples vivent ici. J’aime à croire que le chemin que j’ai choisi est la preuve qu’il existe d’autres alternatives.

Source: Israel Hayom et http://tsahal.fr

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