Dans un rapport publié lundi 4 mars, l’ONU souligne combien l’éducation des femmes contribue largement au combat contre la faim et la malnutrition dans le monde

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« Le partage du pouvoir avec les femmes est un outil indispensable de la lutte contre la faim et la malnutrition », indique le Rapporteur des Nations unies pour le droit à l’alimentation Olivier De Schutter dans un rapport publié lundi 4 mars qui sera remis à la Commission des droits de l’homme de l’ONU à Genève. « C’est aussi la démarche la plus efficace pour la réalisation du droit à l’alimentation », ajoute l’expert des Nations unies. Pour lui comme pour l’équipe ayant travaillé sur ce rapport, plus les femmes sont instruites et leurs droits reconnus, moins les enfants ont faim.

DES PROGRÈS À LA SUITE DE L’AMÉLIORATION DU STATUT DE LA FEMME

« Des recherches ont montré que les chances de survie d’un enfant augmentaient de 20 % lorsque la mère contrôle le budget de la famille »,note l’expert, tandis que la moitié des progrès enregistrés dans la lutte contre la malnutrition peut être imputée à l’amélioration du statut des femmes. « Améliorer le niveau d’instruction des femmes, et par conséquent leurs perspectives économiques (…), constitue l’un des facteurs déterminants de la sécurité alimentaire ».

Une étude comparative de plusieurs pays en développement sur la période 1970-1995 a montré, selon Olivier De Schutter, que la réduction de la faim pouvait être attribuée pour 43 % à l’amélioration du niveau d’instruction des femmes, « presque autant que l’augmentation de la quantité de nourriture disponible (26 %) et l’amélioration des conditions sanitaires (19 %) prises ensemble ».

Le rapporteur ajoute « qu’étant donné qu’une réduction de la faim de 12 % supplémentaires peut être attribuée à l’allongement de l’espérance de vie des femmes, ce sont au total 55 % des progrès de la lutte contre la faim enregistrés ces vingt-cinq dernières années qui découlent de l’amélioration de la situation sociale des femmes ».

LUTTER CONTRE LES DISCRIMINATIONS

Dans cette perspective, Olivier De Schutter demande qu’il soit fait « sans délai, obligation aux Etats de lutter contre la discrimination » dans les lois et coutumes locales et dans les normes sociales. Cette discrimination s’exerce en particulier dans « l’inégalité d’accès aux ressources productives, par exemple la terre », ainsi que dans l’inégalité dans l’accès à l’instruction et l’emploi.

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), quelque 870 millions d’humains souffrent de la faim dans le monde. Ils sont même plus de 1,5 milliard en comptabilisant le déficit en éléments nutritionnels essentiels, estime Olivier De Schutter.

Dorian MALOVIC (avec AFP)

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