« Les intellectuels juifs de 1945 à nos jours »
Sandrine Swarc aux
éditions Le Bord de l’eau, Lormont, 2013
Précisons-le d’entrée, il s’agit des intellectuels juifs en France entre 1957 et 2000.
Plus particulièrement de ces célèbres
« Colloques des intellectuels juifs de langue française »
Pendant quasiment 50 ans, la fine fleur des penseurs juifs français put s’exprimer librement lors de ces colloques.
« Ses animateurs discutaient des thèmes liés à l’actualité à la lumière des sources juives et de leurs questionnement devant un public de perplexes », selon l’expression d’Edmond Fleg.
Parmi les membres fondateurs de cette extraordinaire aventure intellectuelle, citons : Edmond Fleg, André Neher, Eliane Amado-Valensi, Vladimir Jankélévitch, Emmanuel Lévinas, Jean Wahl, Jean Halpérin et Léon Achkenazi.
(Signalons à nos lecteurs qu’une journée d’études et de témoignages sera consacrée à Ashdod, à Léon Achkénazi(zil), journée organisée par l’Espace Francophone.)
Dans ces années 1950-1962, comment « penser dans la tradition d’Israël et la tradition juive des réponses à la destruction des juifs d’Europe. »
Les différentes sessions de ces colloques accueillirent des hommes et des femmes aux origines et aux pensées fort éloignées les unes des autres.
De Raymond Aron à Jean-Marie Domenach ; de Robert Misrahi à l’historien israélien Elie Barnavi…
Le dialogue judéo-chrétien était souvent au centre de leurs préoccupations.
À l’échelle européenne, voire mondiale, ces colloques en terre de France permirent à tous ces judaïsmes de pouvoir s’exprimer et d’achopper avec une science juive universitaire.
Cette richesse de la pensée juive était relayée par les nombreux centres communautaires qui recevaient des participants à ces colloques.
La plupart des actes de ces colloques ont été publiés et sont encore disponibles.
Nous aurions aimé en savoir un peu plus sur le public juif ou non juif de ces colloques.
Il reste que si l’aventure de ces colloques appartient à l’Histoire, Sandrine Swarc pense à juste raison qu’ « une dynamique telle qu’elle fut développée est à relancer. »
Le travail de cette jeune historienne est à saluer.
Comme le fait que les responsables de « Actualité juive » lui confient les pages culture de l’hebdomadaire.
Chose rare pour le dire haut et fort.
Norbert Bel Ange pour Ashdod Café, le 6 juin 2013