Une étude réalisée en Afrique du Sud confirme l’efficacité de la circoncision pour réduire le risque d’être infecté

Une femme procède au dépistage du VIH, le 1er décembre 2010, pour le 22e journée mondiale du sida, en Afrique du Sud.
Une femme procède au dépistage du VIH, le 1er décembre 2010, pour le 22e journée mondiale du sida, en Afrique du Sud.

Des chercheurs français ont montré qu’elle pouvait réduire de 57 à 61 % le taux de nouvelles infections.

QUE MONTRENT LES ÉTUDES ?

C’est en 2005 qu’a été publiée la première étude montrant, en Afrique du Sud, que la circoncision (ablation totale ou partielle du prépuce) pouvait avoir un intérêt pour limiter le risque d’infection par le VIH, le virus du sida. Ce travail avait été réalisé par des chercheurs français de l’Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS), dont les résultats ont ensuite été confirmés par deux autres essais américains, conduits en 2007 au Kenya et en Ouganda. Ces travaux avaient alors démontré que le risque d’être contaminé était réduit de 50 % à 60 % chez les hommes circoncis.Il restait à démontrer l’intérêt de cette nouvelle approche de prévention « dans la vraie vie » et à une large échelle. C’est à cette mission que se sont attelés le professeur Bertran Auvert (hôpital Ambroise-Paré, Inserm)

avec des collègues français, américains et sud-africains. Entre 2007 et 2011, ils ont mis en place, dans un bidonville d’Orange Farm en Afrique du Sud, un programme visant à proposer une circoncision gratuite et médicalisée à tous les hommes volontaires, âgés de 15 à 49 ans. Au total, plus de 20 000 circoncisions ont été réalisées.

Les chercheurs ont ensuite constitué un échantillon de 3 300 hommes qui ont fait l’objet d’un suivi étroit. Dans une étude, qui vient d’être publiée dans la revue Plos Medicine, le professeur Auvert met en évidence une réduction de 57 % à 61 % du taux de nouvelles infections chez les hommes circoncis par rapport à ceux qui ne le sont pas. « L’étude confirme aussi que cette circoncision est très bien acceptée par les hommes et leur entourage », souligne le professeur Jean-François Delfraissy, le directeur de l’ANRS.

PAR QUEL MÉCANISME LA CIRCONCISION EST-ELLE PROTECTRICE ?

Le prépuce, cette surface de peau qui recouvre le gland, a une face interne très fine qui est une voie perméable au VIH. Le fait de l’enlever limite donc la possibilité pour le VIH de pénétrer dans l’organisme. « Après l’ablation du prépuce, il se produit aussi un épaississement du revêtement cutané qui va constituer une sorte de barrière mécanique contre le virus », souligne le professeur Delfraissy.

Selon lui, ces derniers résultats devraient conforter les autorités sanitaires mondiales (OMS, Onusida) qui, dès 2007, ont estimé que la circoncision adulte pouvait constituer une « stratégie de prévention additionnelle » dans les pays communautés fortement touchés par l’épidémie. Avec une réserve cependant : la circoncision ne protège pas à 100 % contre l’infection ; elle doit être promue, en complément d’autres méthodes de prévention, notamment la protection des rapports sexuels et la diminution du nombre de partenaires.

PIERRE BIENVAULT
http://www.la-croix.com

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