Lorsque le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza en 2006, le responsable du Hamas, Nizar Rayyan a proclamé “la fin de la laïcité et de l’hérésie sur son territoire.” Le Hamas s’est rapidement mis au travail afin de façonner la société à son image à travers l’application de sa charte, inchangée à ce jour, qui appelle à la soumission rigoureuse à la loi islamique. Dès lors, le Hamas a été accusé, à Gaza comme sur ​​la scène internationale, d’établir un état taliban sur son territoire.

Que signifie le terme “talibanisation” ?
Le professeur Francesca Giovannini de l’Université de Berkley en Californie explique dans son livre The Fundamentalist City ?: Religiosity and the Remaking of Urban Space (2011) que la talibanisation est un terme qui “implique un certain nombre de conditions: des réglementations strictes envers les femmes, l’interdiction de divertissement, y compris la musique, les films, la danse ou la télévision […] l’obligation de se conformer à une apparence religieuse spécifique […] l’application agressive des réglementations concernant la conduite personnelle […] l’oppression des minorités musulmanes y compris les chiites, la mise en place d’une milice islamique […] et la dernière condition mais non la moindre, la discrimination contre les non-musulmans.”

Les conditions de talibanisation que développe le Professeur Giovannini n’ont pas été écrites en fonction du Hamas, et pourtant, le groupe terroriste qui sévit à Gaza remplit la quasi-totalité de ces discriminations énumérées.

Le droit des femmes à Gaza
L’application par le Hamas de sa vision extrémiste de la société est particulièrement discriminatoire envers les femmes. La “police de la moralité” du Hamas a puni des femmes pour plusieurs comportements communs : faire de la trottinette derrière un homme, fumer des cigarettes ou le narguilé en public, laisser ses cheveux découverts, porter des vêtements “inappropriés” (c’est à dire des habilles de style occidental ou près du corps, tels que les jeans ou les T-shirts ), ou encore danser dans des événements publics. D’autre part les femmes célibataires accompagnées par des hommes dans la rue peuvent être arrêtées par des policiers en civil, séparées et interrogées afin de déterminer s’ils sont mariés.

Durant l’été 2009, une «campagne de vertu» a été lancée afin d’inciter les femmes à porter le voile intégral et pour appeler à moins de mixité homme-femme dans les lieux publics. Récemment, l’Université Al-Aqsa, une lieu publique de la bande de Gaza, a présenté un code vestimentaire islamique pour les femmes. Les étudiantes d’Al Aqsa, université longtemps considérée comme une bulle de diversité politique et intellectuelle, doivent maintenant suivre un code vestimentaire strict, y compris porter une abaya (manteau) et le hijab (voile) sur le campus.

En avril dernier, le marathon qui devait avoir lieu a été annulé par l’UNWRA et le sponsor qui organisaient l’évènement. Cette décision a été prise suite à l’interdiction faites aux femmes de pouvoir y participer édictée par le Hamas

Les hommes aussi sont soumis à la volonté du Hamas de façonner la société à son image. Le Hamas a décidé d’interdire les pantalons tailles basses et les coupes de cheveux de type occidental. La décision est dirigée contre les jeunes hommes gazaouis, que du Hamas accusent d’avoir trop bercé dans les valeurs occidentales par le biais de la télévision et d’internet.

Être Chrétien à Gaza

Suite a la mise en place d’un gouvernement islamiste totalitaire, les chrétiens de Gaza ont rapidement été pris pour cible. Le 19 Juin 2007, des hommes masqués ont pillé et incendié le couvent et l’école des sœurs du Rosaire. Suite à cette attaque, les citoyens chrétiens de Gaza ont exprimé leur crainte d’être pris pour cible physiquement. Un chrétien de Gaza a déclaré: «Nous avons peur d’être attaqués […] Si j’ai la chance de quitter le territoire, je n’hésiterai pas à le faire. Un membre des Forces exécutives [du Hamas]  a brisé le crucifix de mon cou, en disant: «C’est interdit». Puis il a ajouté: «L’islam est la solution».

Ces craintes étaient fondées puisque quelques mois plus tard Rami Ayyad, propriétaire de la seule librairie chrétienne de Gaza, a été assassiné. Depuis l’arrivée au pouvoir du Hamas, le libraire avait régulièrement reçu des menaces de mort. Le 10 Octobre 2007, il a été enlevé, a reçu une balle dans la tête et a été jeté dans une rue de Gaza.

Plus récemment, la petite communauté chrétienne par la voix des hauts membres de l’église, se sont plaints des conversions forcées opérées dans la bande de Gaza. Les plaintes concernent également les discriminations contre les chrétiens du fait de l’application stricte de la charte islamique du Hamas comme la nouvelle loi obligeant à séparer les filles et les garcons à l’écoles, ou l’interdiction de la vente publique d’alcool dans la bande de Gaza.

La place de l’art dans la bande de Gaza

L’art, élément essentiel de l’expression personnelle, doit passer à travers le filtre islamiste du Hamas. Les livres qui sont jugés immoraux ne sont pas autorisés à être vendus dans les magasins et peuvent être confisqués. Le Hamas a mis en colère de nombreux Palestiniens en 2007 quand il a interdit dans les écoles de Gaza le livre “Speak, Bird, Speak Again“, un recueil de 45 contes populaires palestiniens. L’interdiction a ensuite été levée face à cette levée de bouclier populaire. En outre, les films réalisés dans la bande de Gaza doivent passer devant le ministère de la Culture avant qu’ils ne soient présentés au public, et le contenu doit être conforme aux exigences du Hamas.

SpeakBirdSpeakAgain
Couverture du livre “Speak bird, speak again” interdit par le Hamas.

Avant que Mohammad Assaf, un jeune palestinien de 23 ans, ai capté l’attention des Gazaouis en remportant le programme télévisé très populaire «Arab Idol», le Hamas avait censuré ce type de programme américain. En 2011, le premier épisode de la version palestinienne de l’émission “Nouvelle Star” a été enregistré dans la ville de Gaza, avec la participation de 120 candidats qui se sont présentés aux auditions. Toutefois, le Hamas a interdit le programme. Hasan Abu Hashish, qui dirige le bureau des médias dans le gouvernement du Hamas, a déclaré que le programme était «indécent», et a ajouté que le chant n’intéressait pas la majorité de la communauté de Gaza.

L’instrumentalisation du mot “démocratie”

Même si le Hamas se considère démocratique puisqu’il est arrivé au pouvoir suite à des élections, il viole quotidiennement l’esprit de la démocratie et des droits de l’homme. Il arrive que le Hamas cèdent parfois à la pression populaire et annule certaines de ses restrictions, comme cela a été le cas avec l’interdiction de fumer en public pour les femmes, mais peu après, il remplace la restriction levée par une autre, donnant aux habitants de gaza l’idée de ce que lui réservera le groupe terroriste dans le futur.

Source tsahal.fr

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