logo revue de presseSemaine du 21 au 25 octobre 2013

REGIONAL

RAPPROCHEMENT ISRAÉLO-SAOUDIEN SUR LE DOSSIER IRANIEN
Les médias israéliens ont commenté cette semaine une déclaration faite par le chef des renseignements saoudiens et ancien ambassadeur de l’Arabie Saoudite à Washington, le Prince Bandar Bin Sultan, à l’attention de diplomates européens.
D’après cette déclaration, rapportée par une source policière saoudienne, le Royaume envisagerait un changement majeur dans ses relations avec les Etats-Unis en signe de protestation face à l’inaction des Américains en Syrie et de leur
rapprochement avec les Iraniens. La presse israélienne a rapporté qu’Israël et l’Arabie Saoudite auraient décidé pour la première fois dans l’histoire de la région à faire front uni contre les Etats-Unis, notamment concernant le dossier iranien.

Ce rapprochement potentiel entre les deux pays n’a toutefois pas été confirmé par les officiels israéliens. Dans des articles plus factuels, la presse a rapporté la rencontre entre le secrétaire d’Etat américain John Kerry et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu qui s’est tenue à Rome mercredi. La rencontre, qui a duré sept heures, a porté sur les négociations israélo-palestiniennes et sur le nucléaire iranien. Alors que Kerry s’est félicité du changement de la rhétorique iranienne et de son ouverture diplomatique, Netanyahu a quant à lui rappelé la necessité de maintenir une ligne beaucoup plus dure et de ne pas accepter de lever les sanctions.

Selon des sources diplomatiques américaines non citées, rapportées par la presse israélienne, la position de Kerry lors de la réunion semblait s’être rapprochée de celle de Netanyahu. Toutefois, selon les médias, Netanyahu n’aurait pas été convaincu par le discours de Kerry : « L’absence d’un accord avec l’Iran est préférable à un mauvais accord, mais une solution diplomatique serait préférable pour tout le monde ».

QUAND L’ARABIE SAOUDIT E SOUTI ENT LES ALLI ES DES AMERICAINS / ARIE L BEN SALOMON – THE JERUSAL EM POST

L Arabie Saoudite napprécie guère les récents rapprochements ’ ’ américains avec les ennemis du Royaume à Téhéran et à Damas. Les Saoudiens souhaitent voir le Président Obama trancher entre réviser ses positions concernant la politique
régionale ou risquer une rupture de relations avec ses alliés. Les Saoudiens sont en train de tester Obama. Ils observent avec circonspection le changement de sa  politique étrangère notamment sur les dossiers syrien et iranien.
En Syrie, Obama tente de faire des compromis et de trouver des arrangements avec le président syrien, alors même qu’il y a deux ans, il appelait à la chute du régime d’Assad. Concernant l’Iran, Obama cherche un rapprochement  diplomatique avec le président Rohani malgré le fait que le pays finance des organisations terroristes, qu’il est impliqué dans les combats en Syrie et que sa politique nucléaire a vraisemblablement un but militaire et non civil.
Les Saoudiens commencent à envisager la révision de leur alliance avec les Etats-Unis. Le chef du renseignement saoudien, le Prince Bandar Bin Sultan a déclaré à des diplomates européens que Riyad était en train de s’éloigner des positions américaines concernant un éventail de sujets, notamment la Syrie et l’Iran. Ce message refléterait les opinions non seulement du Prince Bandar, un expert du Moyen-Orient et ancien ambassadeur à Washington, mais également celles du Roi Abdullah et du reste des leaders saoudiens.

D’après Michael Doran, chercheur au Centre Saban pour la politique du Moyen-Orient, les Saoudiens seraient mécontents qu’Obama ne soit pas disposé à prendre une position plus ferme contre l’alliance irano-syrienne. Le manque de soutien aux rebelles syriens a grandement influencé la position des Saoudiens qui voient également d’un mauvais oeil la politique régionale américaine semblant favoriser l’Iran aux dépens de ses alliés traditionnels.
Amir Rapaport, chercheur au Centre Begin-Sadat et rédacteur en chef du magazine « Israel Defense » a déclaré au Jérusalem Post : « Israël n’apprécie pas la nouvelle politique américaine qui ne ressemble guère aux positions que devrait tenir un allié.»

Brandon Friedman, professeur à l’Université de Tel Aviv et chercheur au Centre Moshe Dayan pour les études africaines et moyen-orientales, a déclaré au Jérusalem Post que « les Saoudiens ne peuvent rien faire, hormis montrer leur
extrême mécontentement. »

INTERIEUR

ELECTIONS MUNICIPALES : ENTRE CORRUPTION ET ABSTENTIONNISME
La presse israélienne a cette semaine largement commenté les résultats des élections municipales qui se sont déroulées ce mardi 22 octobre en Israël.
Le faible taux de participation nationale (40%) et notamment dans les principales grandes villes – 36% à Jérusalem et 31% à Tel Aviv – a témoigné du désintérêt des Israéliens pour la vie politique locale. De nombreux commentateurs ont déploré ce faible taux de participation et ont attribué cet abstentionnisme au fait qu’outre les minorités arabe et ultra-orthodoxe votent pour leur élections locales, les Israéliens ont du mal à saisir l’importance du vote local et ne parviennent pas à faire le lien entre les élections municipales et son influence sur leur qualité de vie.

Les campagnes de Tel Aviv et Jérusalem ont été largement analysées par la presse. Pour les deux villes, les maires en poste, Ron Huldai à Tel Aviv, et Nir Barkat à Jérusalem, ont été réélus. La défaite du candidat à la mairie de Jérusalem, Moché Léon a été perçue comme l’échec personnel d’Arié Déri du parti Shass et de son ami Avigdor Liberman, président d’Israël Beitenou, qui l’ont soutenu lors de cette campagne. Léon, décrit par la presse comme étant le pantin de deux hommes, n’a pu recueillir les voix des religieux et des russes, pourtant promises et censées le faire remporter le suffrage.

La presse israélienne a également commenté la réélection par une majorité du public des maires de Bat Yam, Nazareth Illit, et Ramat Hasharon, à qui la Haute Cour de Justice avait ordonné de démissionner, en raison d’actes d’accusation déposés contre eux, tout en les autorisant à se représenter aux élections. La presse israélienne a estimé que ces trois candidats seront de nouveau disqualifiés par la Cour dans les prochaines semaines. Ces réélections ont suscité un débat en Israël notamment sur la confiance des israéliens en la Haute Cour de Justice.

ENTRE APATHIE ÉLECTORALE ET APOLOGIE DE LA CORRUPTION/EDITORIAL – HAARETZ

Il existe une corrélation négative entre les élections législatives de la Knesset et les élections municipales. A la Knesset, les problématiques de première importance sont à l’ordre du jour – paix et sécurité, société et économie, religion et Etat.
Cependant, malgré la gravité de ces questions, l’influence des électeurs reste limitée : ils sont démunis de leur pouvoir, lequel se trouve confié aux représentants élus qui s’unissent à coup d’alliances politico-stratégiques. Lors des municipales, les électeurs ont la possibilité d’avoir une réelle influence, de par leur vote pour un maire et un conseil municipal. En l’absence d’une représentation régionale au sein de l’assemblée, c’est au niveau local que la majorité des contacts entre citoyens et élus a lieu.
On pourrait alors penser que les électeurs seraient plus intéressés par les élections locales que législatives, cependant, la participation aux municipales est bien plus faible que lors des législatives. Ceci est loin d’être un triomphe de la démocratie, c’est un mélange d’apathie conjuguée à de l’indifférence.
La nouvelle de la réélection des maires de Bat Yam, Nazareth Illit, et Ramat Hasharon est affligeante. Ils ont été démis de leur fonction sur ordre de la Haute Cour de Justice juste avant les élections parce qu’ils étaient inculpés de corruption.
Shlomo Lahiani, Shimon Gapso, Yitzhak Rochberger ne sont pas les suspects principaux d une enquête de police ou en attente d un procès ’ ’ censé juger leur culpabilité. Des accusations ont été portées contre eux et la Cour les a contraints à
démissionner.
L’aspect le plus troublant de cette affaire n’est pas leur désir égoïste et naturel de retourner à leur poste. Bien plus grave, il s’agit du fait que beaucoup considèrent que ces accusations ne justifient pas leur démission. La base de ce problème étant la tendance à favoriser le confort personnel à la morale et à l’éthique.
Toute personne ayant été accusée de corruption, que ce soit à l’échelle locale ou nationale, ne devrait pas pouvoir obtenir de passe-droit. De tels problèmes sont du ressort de la Cour et non pas des électeurs. Si de nouvelles lois sont nécessaires afin d’éviter qu’une telle situation ne se reproduise, alors le Ministre de la Justice et le Ministre de l’Intérieur se devront de les proposer immédiatement.

MAIRES, RAPPELEZ- VOUS POURQUOI VOUS AVEZ ÉTÉ ÉLUS / DRAVIAD COHEN – ISRAEL HAYOM

Les élections municipales sont derrière nous, il est temps à présent d’en analyser les résultats. Comme ce fut le cas lors de précédentes élections, les campagnes furent menées avec beaucoup d’intensité par les candidats et leur staff. Le public, quant à lui, est resté en grande partie spectateur.
Les candidats ont dépensé des dizaines de millions de shekels pour leurs campagnes ; de l’argent principalement financé par le public. A présent, il ne nous reste plus qu’à espérer des autorités locales qu’elles régissent de façon plus efficace
la vie publique et qu’elles fournissent de meilleurs services à leurs villes, en s’impliquant davantage dans le quotidien de leurs citoyens avec moins de corruption et plus d’honnêteté.
Le droit de voter tout comme celui de figurer sur un bulletin de vote est garanti par une loi fondamentale. Toute démocratie digne de ce nom possède ce principe de base. Mais en Israël, ce n’est pas seulement un droit, c’est également un devoir. Un devoir civique qui n’intéresse vraisemblablement guère les Israéliens. Le taux de participation aux élections locales est incroyablement bas, dans certaines localités.
Seulement 40% des électeurs ont, cette année, exercé leur droit. Le jour de vote des élections municipales n’est désormais plus un jour férié. Et à juste titre. Cela pourrait peut-être expliquer la baisse de la participation électorale, en
plus de la paresse et l’apathie dont font preuve les israéliens.

Il existe différentes excuses pouvant expliquer ce comportement: La population a très probablement perdu tout espoir de voir de véritables changements se concrétiser. L’abstention peut également être un choix politisé. Des centaines de
milliers d’Arabes de Jérusalem-Est choisissent de ne pas exercer leur droit de vote, sans doute pour signifier leur refus de la domination israélienne. Certains électeurs se désintéressent même totalement de la vie politique. Cependant, ces excuses ne peuvent constituer des motifs valables. La décision de se retirer du processus démocratique peut avoir une influence sur des milliers de personnes, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire.
Les candidats n’ont pas fourni beaucoup de détails sur la façon dont ils allaient améliorer la vie publique de leur localité. Ils ont préféré parler de ce qu’ils considéraient comme «primordial» : l’avenir d’une Jérusalem unie, l’expulsion des
immigrés africains etc. Cependant, les autorités locales n’ont concrètement qu’une influence quasi-nulle sur ces dossiers. La possible division de Jérusalem ainsi que la politique d’immigration sont des problématiques qui ne peuvent être traitées qu’à la Knesset.

La qualité de vie ne repose pas sur des ronds-points qui fleurissent les mois précédents les élections. Souvent, ces fleurs se flétrissent dès que les votes ont été exprimés. Les maires, qui ont été élus ce mardi, doivent impérativement avoir, au
sommet de leur agenda, et bien ancré dans leur esprit, le bien-être de leurs électeurs. Pas seulement au cours du mois qui suivra les élections, mais tout au long de leurs cinq années de mandat.

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