1p-quinquas-ado

Un demi-siècle pour l’état civil, mais ados dans leurs têtes… Les quinquas se sentent désirables, et entendent croquer la vie avec une certaine légéreté, enfin débarrassées de leurs complexes et surtout convaincues qu’elles font 13 ans de moins que leur âge, si l’on en croit l’observatoire des quinquas.

Dans son dernier rapport paru en novembre, l’ardeur de vivre de ces femmes qui se disent plus heureuses qu’à 20 ans se décline en chiffres ébourriffants. Désormais 68 % veulent « avant tout à se faire plaisir ». S’amuser (88 %), sortir avec leurs amies (75 %), danser (61 %). Elles se décrivent joyeuses (87 %), gourmandes (88 %) et même blagueuses (70 %). Et surtout, l’envie de plaire reste une préoccupation majeure pour 68 % d’entre elles.

Beaucoup de quinquas vivraient une « nouvelle adolescence », constatent aujourd’hui les psys. Là où le syndrome du nid vide sonnait le glas d’une époque heureuse, c’est une nouvelle ère, bien moins cafardeuse, qui semble s’ouvrir désormais. Toutes ces mères ont de grands ados, moins demandeurs d’attention, à la maison. C’est plus gai qu’une maison désertée. Mais c’est aussi le signe qu’une autre histoire commence.
La corvée des samedis au square, les retours ventre à terre du bureau et les négociations ardues pour avoir le droit d’aller à la gym, tout cela est fini. Et elles n’en éprouvent aucune nostalgie.

« C’est plutôt le sentiment enivrant de légèreté et de liberté retrouvées qui prédomine ! », constate la coach de vie Patricia Delahaie. S’occuper de soi sans une once de mauvaise conscience, comme les teenagers le font si naturellement, quoi de plus exaltant… « On peut même parler de « renarcissisation » vers la cinquantaine, confirme notre experte. Aujourd’hui, on est souvent presque plus en forme – voire en beauté – à 50 ans qu’à 35 ans, où l’on n’a pas une minute, entre bébés et bureau, pour penser à sa petite personne… » La femme de 50 ans réinvestit donc le territoire de la séduction avec plaisir.

18 ans dans sa tête, mais plus riche et plus audacieuse

À nouveau 18 ans dans sa tête ! Mais en plus riche – le slim en cuir n’est pas dans les moyens des teenagers – et en plus audacieuse. Dans les nailbars, qui donc tente les derniers prunes glitter ou les gris clairs fashion ? Ce sont les mères, rarement leurs filles de 15 ans ! Quant à la mode actuelle – boots à talons hauts, sac griffé et blouson en cuir classy –, plutôt rock et chic, et onéreuse, elle est plus souvent portée par des quinquas que par des lycéennes, cramponnées à leur parka kaki et aux diktats de leur tribu. Le renversement des rôles est parfois comique. Certaines mères de 50 ans se font morigéner par leur progéniture (« Tu ne vas pas aller à la réunion parents-profs habillée comme ça ! »). Cette sensation étrange d’être l’ado de la famille confrontée à des censeurs ennuyeux ne s’arrête pas là.

Le droit à l’insouciance

L’absence bien connue d’intimité des appartements citadins, particulièrement manifeste quand on a des 13-18 ans chez soi, redonne un parfum d’interdit juvénile aux ébats les plus conjugaux. Et celle qui sort un soir de la semaine avec ses amies, c’est encore cette chère maman – qui n’a pas de contrôle de maths le lendemain, elle ! Cette nouvelle mère ne s’oblige plus forcément à se lever à 7 heures pour presser des oranges. Tout comme elle remplit parfois moins le frigo et ne trie plus le linge, arguant avec insolence qu’elle a mieux à faire…
« Les mères quinquagénaires ont le sentiment d’avoir à nouveau droit, peut-être pas pour longtemps, à une forme d’insouciance, explique Patricia Delahaie. La période semble magique. Comme suspendue entre un passé assez sacrificiel et un avenir qui peut le redevenir. » Une poussée d’égocentrisme passager qui indigne vaguement les vrais teenagers de la maison, pourtant experts… Et c’est là sans doute le meilleur !

Les do et les don’t

Do :

Prêter des habits à sa fille.
Porter des leggings en cuir.
Être amie avec sa fille, comme Andie MacDowell.
Acheter les collections capsules H&M.
Trouver Benjamin Biolay sexy.
Revoir les Nuits de la pleine lune, de Rohmer.
S’offrir une veste de treillis revisitée chic.
Se jeter sur sa tablette après le dîner.

Don’t :

Emprunter les habits de sa fille.
Concurrencer sa fille avec une jupe plus courte, comme Demi Moore.
Porter des leggings en vinyle.
Acheter des trucs qui brillent chez H&M.
Trouver les One Direction sexy.
Revoir Mary à tout prix.
Acheter une veste de treillis dans une friperie.
Se jeter sur sa tablette pendant le dîner.

http://madame.lefigaro.fr

LAISSER UN COMMENTAIRE

Poster votre commentaire!
Entrer votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.