Hébron, cité antique passée sous domination de plusieurs empires et abritant les lieux saints des trois religions monothéistes, cristallise les tensions et les violences entre Israéliens et Palestiniens. La proximité géographique entre les deux populations y est unique ce qui rend la mission de Tsahal dans la région périlleuse mais obligatoire. Maintenir le calme, contenir les manifestations et assurer la liberté de culte de toutes les religions composent les grandes lignes du devoir des soldats de Tsahal engagés à Hébron. Afin de mieux comprendre la situation du terrain, loin des clichés et des préjugés, plongez au coeur de la brigade Givati qui a assuré le bon déroulement de la fête musulmane de l’Aïd al-Adha le mois dernier à Hébron.

Vue du Pillbox Nord surplombant Hébron
Vue du Pillbox Nord surplombant Hébron

La sécurité, une priorité au quotidien

Le 14 octobre dernier, veille de la fête de l’Aïd al-Adha, l’une des plus importantes dates du calendrier musulman, les soldats de la brigade Givati se préparent à assurer la sécurité et le calme dans la ville de Hébron. Il est 16h30 et comme tous les jours, des soldats partent en Jeep militaire faire une patrouille dans la ville et les alentours. La fin d’après-midi et le début de soirée constituent la période durant laquelle les risques d’affrontements entre les populations juive et musulmane sont les plus présents. Le but de cette patrouille : limiter les violences et veiller au calme. Quotidiennement, les Palestiniens profitent de cette période d’affluence sur les routes pour provoquer des accidents à l’aide de jets de pierres et d’autres violences contre les civils israéliens. Il y a encore quelques mois, durant les fêtes de Souccoth en septembre dernier, un soldat de Tsahal, Gabriel Kobi âgé de 20 ans, a été tué par des tirs palestiniens à Hébron.

Durant la patrouille, le commandant de compagnie, le major Lior Lieberman, arrête la patrouille au niveau d’un point surplombant la ville de Hébron depuis le nord. C’est ici que se trouve un poste d’observation, ou Pillbox, composé de quelques soldats se relayant 24h/24 pour assurer la sécurité de la ville.

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Quatre Pillbox ont été construits pour permettre aux soldats de pouvoir surveiller chacune des parties de la ville et assurer ainsi au mieux la sécurité de tous. Ils ont été mis en place suite à un événement tragique survenu à Hébron le 26 mars 2001. Un sniper palestinien tira en direction d’un civil israélien depuis une petite maison du centre de la ville. La balle toucha son pied puis continua sa trajectoire en frappant sa fille à la tête. Shalhevet Pass, bébe de 10 mois, mourra sur le coup ce qui provoqua un choc sans précédent pour les Israéliens vivant dans le quartier juif de la ville. Depuis cette attaque terroriste, le besoin de prévenir les violences a motivé la construction de ces points d’observation directement implantés dans la ville.

“Vous devez vous tenir prêts, vous êtes les yeux de Tsahal au sein de la ville de Hébron”, insiste le major Lieberman qui organise alors un exercice aux soldats présents dans la tourelle.

“Votre position est stratégique et si vous observez un incident ou si vous êtes pris pour cible, vos connaissances du terrain et vos réflexes peuvent sauver de nombreuses vies”. Surplombant la ville, le commandant fait un bref tour d’horizon qui rappelle aux soldats la complexité du terrain.

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Assurer la liberté de culte pour Juifs et Musulmans

Un soldat de la brigade Givati, le caporal-chef Yehochai Yehoshua, explique que les populations sont vraiment imbriquées dans cette ville unique. Leurs maisons sont placées côte à côte, leur lieu de culte sont proches et même parfois dans un quartier de l’autre religion. “Il existe des lieux de culte juifs dans un quartier musulman. Tous les Shabbat, des Israéliens traversent le quartier musulman, accompagnés de soldats, pour pouvoir aller y prier comme ils le souhaitent.”

Malgré ces défis constant, les soldats ne perdent jamais de vu leur mission : assurer la sécurité et la liberté de culte dans cette ville sainte pour Juif, Chrétiens et Musulmans. Le 15 octobre dernier, les Palestiniens ont fêté l’Aïd al-Adha, la fête dite du sacrifice dans le monde musulman. Pour leur permettre de célébrer cette fête, le Caveau des Patriarches a été fermé aux Juifs afin qu’ils puissent y venir prier sans possibilité d’affrontements ou de provocations. En raison de la fête, des forts mouvements de population se sont déroulés et avec eux, le risque que des violence éclatent. C’est pourquoi une unité supplémentaire de la brigade Nahal a été mobilisée pour assurer la sécurité de la ville. “S’il se passe quelque chose, si une manifestation venait à se déclencher, il faut plus de soldats pour mettre fin aux affrontements et c’est pour ça que nous sommes là”, précise l’un de ces soldats.

Alors que les 3000 fidèles musulmans sortaient du Caveau des Patriarches suite a la prière du matin, le lieutenant-colonel Avi Biton explique : “aujourd’hui, seuls les Musulmans ont accès au lieu saint. Notre rôle est de nous assurer qu’ils puissent venir prier à leur aise dans la sécurité et le calme.” Bien que plus de soldats soient mobilisés, il précise : “avec la fête, nous sommes beaucoup plus souples et moins contraignants avec les Musulmans qui viennent prier. C’est un jour saint pour eux, c’est important. Nous restons cependant très vigilants.”

Des soldats connectés au lieu

La présence de Tsahal à Hébron est vécue par les soldats sur place comme d’une importance indiscutable. Un soldat de la brigade Givati servant à Hébron, Avichay, raconte le lien particulier qui existe entre lui et la région.

“J’ai de la famille qui habite à Hébron. Je comprends vraiment au jour le jour l’importance de notre rôle, de notre position ici dans cette ville. Je vois au quotidien qui je protège : ma famille, mes amis.”

Le caporal-chef Geoffrey Mouly ajoute : “c’est la région où j’ai servi dans laquelle j’ai le plus ressenti au quotidien que je veillais directement sur des civils. Ici, lorsqu’on fait des patrouilles dans les quartiers, on entend tout, on voit tout, c’est comme si nous faisions partie de leur famille. Il nous arrive d’être très fatigués, mais cela se dissipe très vite lorsque nous pensons aux civils israéliens que nous défendons ici.”

Tsahal au plus près des civils

Les civils israéliens sont très reconnaissants de la présence de l’armée israélienne à Hébron et ne cachent pas leur soutien à chaque occasion. Ils apportent régulièrement des boissons et de la nourriture aux soldats passant lors de patrouilles ou avant qu’ils ne commencent leur garde. D’autres habitants décident quant à eux de venir jouer de la guitare et chanter aux portes d’une base militaire dans le but de réjouir les soldats et que ces derniers passent ainsi une meilleure journée.

Point de repos crée par des israéliens vivant a Hebron pour les soldats

Point de repos crée par des israéliens vivant a Hebron pour les soldats

Servir à Hebron est source de tension et de fatigue mais pour les soldats de la brigade Givati, ce qui différencie leur brigade d’une autre, c’est l’atmosphère et l’ambiance en son sein. “Nous sommes tous frères, il y a toujours une bonne ambiance, nous partageons tous les moments ensemble, en équipe. C’est vraiment quelque chose de spécial”, raconte l’un des soldats. “Les gens sont simples. Ils sont ma “famille”.”

Hébron, cité antique passée sous domination de plusieurs empires et abritant les lieux saints des trois religions monothéistes, cristallise les tensions et les violences entre Israéliens et Palestiniens.

tsahal.fr

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