Le taux du Livret A, le produit d’épargne le plus populaire de France, sera ramené à 1,0%, un nouveau plus bas historique, à compter du 1er août pour tenir compte du ralentissement marqué de l’inflation. Il se situait à 1,25% depuis l’été 2013.

Le ministre des Finances Michel Sapin, qui a annoncé la décision jeudi, n’a pas suivi le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer qui proposait une baisse d’un demi-point, à 0,75%.

Michel Sapin a invoqué dans un communiqué la nécessité de trouver un « équilibre entre la juste rémunération de l’épargne des Français, l’attractivité du Livret A (…) et de préserver le coût des prêts aux organismes de logement social, qui dépend directement du taux du Livret A ».

Dans sa recommandation au gouvernement, Christian Noyer avait souligné que la formule utilisée pour le calcul de la rémunération du Livret A, qui prend en compte les taux du marché monétaire et l’indice des prix hors tabac -tombé à 0,3% en rythme annuel en juin, aurait théoriquement conduit à l’abaisser cette fois de 0,75 point, à 0,50%.

Mais il invoquait lui aussi « la perspective de préserver globalement le pouvoir d’achat des épargnants, compte tenu de la prévision d’une légère reprise de l’inflation d’ici la fin de l’année » pour proposer de s’arrêter à 0,75%.

L’évolution de la rémunération du Livret A, dont le nombre atteignait 63 millions à fin 2013, a toujours été un sujet politiquement délicat, même depuis le recours à une formule pour en calculer le niveau théorique, aucun gouvernement n’ayant à ce jour envisagé de renoncer à la fixer.

LA BDF POUR UNE FIXATION AUTOMATIQUE

L’absence de toute fiscalité, alors que les prélèvements sur les autres produits financiers ont fortement augmenté, a renforcé son attrait ces dernières années. L’encours total du Livret A et du Livret de développement durable, rémunéré au même niveau, s’élevait à 371 milliards d’euros à fin mai.

A 1,25%, leur taux se comparait très favorablement à celui des obligations de référence à dix ans de l’Etat français, actuellement juste au-dessus de 1,50%.

« Nous sommes dans une phase dans laquelle un retour si possible à une automaticité de la fixation serait sans doute bienvenue », a déclaré mercredi Christian Noyer lors de la présentation du rapport annuel de l’Observatoire de l’épargne réglementée.

Pour le gouverneur de la Banque de France, le maintien d’une rémunération trop élevée constitue un obstacle à la transmission à l’économie française de la politique monétaire de la Banque centrale européenne -qui a ramené son principal taux directeur à 0,15% le mois dernier.

Si l’on veut que l’économie en profite, « il faut que cette politique monétaire soit transmise, il faut que l’ensemble des taux des crédits reflètent ça, il faut que les taux des dépôts reflètent cette évolution à la baisse », a-t-il dit.

Il a ajouté qu’une baisse du Livret A profiterait également au secteur de la construction, aujourd’hui en panne, en diminuant les coûts de financement du logement social, qui est assuré par les fonds de l’épargne réglementée centralisés à la Caisse des dépôts.

http://www.capital.fr/

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