Résultats après le dépouillement de 99,5% des voix :

Likoud: 30 sièges, Union sioniste: 24, Liste arabe unie: 14, Yesh Atid: 11,Koulanou: 10, Foyer juif: 8, Shas: 7, Judaïsme de la Torah: 7, Yisrael Beiteinou:6, Meretz: 4

Le Likoud disposerait de 29 sièges au sein du futur Parlement, cinq de plus que le camp travailliste d’Isaac Herzog, qui a reconnu sa défaite. «Bibi» entame en position de force les négociations en vue d’une coalition avec l’extrême-droite et les ultraorthodoxes.

Benyamin Nétanyahou, qui a jeté ces derniers jours toutes ses forces dans la bataille des législatives et n’a reculé devant aucun expédient pour assurer sa survie politique, a largement remporté son pari. Le premier ministre sortant, qui au regard des sondages sortis des urnes semblait faire jeu égal avec son adversaire travailliste, affiche mercredi matin une nette avance. Après décompte de 99% des bulletins, le Likoud dispose de 29 sièges, soit cinq de plus que le «Camp sioniste». Un résultat qui lui permet d’aborder en position de force les négociations pour former une coalition intégrant l’extrême droite et les partis ultraorthodoxes.

«Contre toute attente, nous venons de remporter une grande victoire pour le Likoud, le camp national et pour notre peuple, a-t-il lancé mardi soir à la foule de ses partisans. Je suis fier du peuple d’Israël, qui a reconnu ce qui est important et s’est mobilisé pour la véritable sécurité, l’économie et le bien-être social que nous nous sommes engagés à faire respecter. Maintenant nous devons former un gouvernement fort et stable.» Selon Silvan Shalom, candidat du Likoud, les discussions ont déjà commencé et devraient aboutir «dans les prochains jours». L’ex-ministre Moshe Kahlon, qui a quitté le Likoud pour former son propre parti et vient de remporter une dizaine de sièges, tiendra à coup sûr un rôle crucial dans ces discussions.

«Bonne chance»

Mercredi en début de matinée, Isaac Herzog a appelé Benyamin Nétanyahou pour le féliciter de sa victoire et lui souhaiter «bonne chance». La veille au soir, il avait appelé à attendre les résultats définitifs avant de tirer des enseignements du scrutin. «Je vais tout faire pour former un vrai gouvernement social en Israël», avait-t-il lancé dans son quartier général à Tel Aviv. Sur la base des sondages sortis des urnes, il ne semblait en effet pas totalement exclu que le Camp sioniste parvienne à réunir une majorité avec le soutien extérieur des partis arabes, arrivés en troisième position de ce scrutin. Mais cette hypothèse est devenue un peu plus théorique à mesure que le centre gauche a vu son score s’éroder.

Dos au mur, le chef du gouvernement sortant a mené une campagne éclair pour conjurer sa défaite annoncée. Se présentant comme le seul «adulte responsable » en mesure de protéger Israël contre les menaces qui l’entourent, il a dramatisé le scrutin et appelé les électeurs de droite à empêcher une victoire du «Camp sioniste ». Comme il l’avait fait avec succès, en 1996, face à Shimon Pérès, il a semé la peur parmi ses électeurs en accusant Isaac Herzog de vouloir diviser Jérusalem et céder la Cisjordanie. Lundi, il a même promis de s’opposer à la création d’un État palestinien – alors qu’il s’y était déclaré favorable en 2009 dans son discours des Bar Ilan. À quelques heures de la fermeture des bureaux de vote, enfin, il a dénoncé la forte mobilisation des électeurs arabes, qu’il a accusés de vouloir chasser la droite du pouvoir avec la complicité de mystérieux intérêts étrangers.

Les négociations s’annoncent délicates

Yuli Edelstein, le président (Likoud) du Parlement sortant, a reconnu mardi soir que cette fin de campagne s’est déroulée dans une atmosphère exécrable. «Je n’en ai jamais vu d’aussi médiocre », a-t-il commenté, regrettant que les sujets de fond n’y aient pas davantage été abordés et accusant la gauche d’avoir transformé les élections en référendum contre le premier ministre sortant. Les négociations en vue de former une coalition s’annoncent, dans ce contexte, délicates. Le président Reuven Rivlin, qui doit désigner le prochain premier ministre, a mis en garde: «Seul un gouvernement d’unité peut prévenir la désintégration rapide de la démocratie israélienne et la tenue de nouvelles élections dans un futur proche.»

Dans le quartier résidentiel de Katamon (Jérusalem), où réside une classe moyenne nombreuse, les opposants à Benyamin Nétanyahou s’étaient mobilisés tout au long de la journée, mais beaucoup semblaient guettés par un mauvais pressentiment. «Je suis très inquiète », confiait Rachel Margalit, quelques instants après avoir glissé dans l’urne un bulletin pour le Camp sioniste  d’Isaac Herzog. «Nous avons pourtant besoin de passer à autre chose, soupirait la septuagénaire. Après ces six années perdues à dilapider l’argent des Israéliens pour entretenir les colonies et acheter toujours plus de missiles, il est temps qu’un gouvernement s’occupe de nos vrais problèmes.

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