Avant Kippour, nous procédons à une très longue confession qui s’appelle VIDOUYE HAGADOL –la grande confession –  VIDOUYE provient du verbe reconnaître LEHODOTH et de la reconnaissance de nos fautes( HODAAH) mais, pour les francophones on pourra utiliser un moyen mémo-technique en pensant que nous «  Vidons » nos consciences et nos cœurs. Vidons nos sacs !

Le Cohen Gadol en vêtements d’apparat, priait, pour l’ensemble du peuple (pour le klal Israël) et il prononçait le vidouyhagadol à la veille de kippour, il le faisait aussi bien en son nom qu’au nom de chacun d’entre nous car, nous fautons tous et, même si nous pensons que personne ne nous a vus la Tradition nous dit : le carnet est ouvert et une main écrit, enregistre. En prononçant ce grand vidouy, le Cohen Gadol met en pratique le fait que nous sommes tous :    « ISRAEL AREVIM ZE LAZE » Israël est responsable (garant) l’un de l’autre. Et, lorsque l’un de nous faute,  c’est le klal Israël qui faute, si l’un de nous ne fait pas shabbat, alors, cette absence d’observation sera imputée à l’ensemble d’Israël c’est la raison pour laquelle expliquent nos Sages, le Mashiah n’est pas encore là parce que nous devons tous ensemble être unis dans nos pensées, nos actions et dans l’observance de nos mitsvoth.

De même,  au sujet des kapparoth  auxquelles le klal Israël participait financièrement – entre autres par le biais du demi-shekel  de façon individuelle au temps où le Temple existait – ces sacrifices servaient à expier pour le Klal Israël dans son intégralité et aussi pour les fautes commises individuellement. Chacun d’entre nous est l’un des éléments qui forment cette entité qu’est le Peuple où chacun prie pour soi mais aussi pour son prochain, où le cohen reçoit une bénédiction du Ciel mais la retransmet sur chacun d’entre nous.

Ce mois-tampon  qu’est Eloul entre l’été et l’automne, entre l’insouciance de l’été, des vacances, et de la détente, la liberté et la gravité des jours où le monde entier (pas seulement les Juifs) va être jugé, ce mois est devenu l’emblème ou le symbole de la teshouva. Eloul  est l’acronyme de Ani Ledodi Vedodi Li  « j’appartiens à mon bien aimé et lui m’appartient » moi c’est le moi-individu et c’est le moi peuple ; mon bien aimé c’est Lui : Lui qui m’aime et qui désire que je sois tout près de Lui, Lui qui désire que je Lui appartienne de « tout mon cœur, de toute mon âme et de toutes mes forces » (shémâ Israël). Et, comment puis-je appartenir à mon époux, à mon bien-aimé, si je ne Lui ressemble pas et si je ne fais pas le nécessaire pour cela et pour faire ce qu’Il attend de moi ?

Dans le langage actuel hébraïque, on emploie une terminologie particulière pour désigner le fait que l’on se rapproche de la pratique ou que l’on s’en éloigne :  lahzorbiteshouva ou lahzorbeshééla : en français = faire teshouva  ou s’éloigner. La tournure hébraïque est bien plus significative : faire teshouva signifie en quelque sorte « avoir trouvé une réponse » alors que s’éloigner c’est : « recommencer à se poser des questions ».  Si l’on veut on pourrait schématiser les choses ainsi : dès le moment où l’on est conscient de notre façon de vivre ou d’exister et que l’on se remet en question, et que l’on décide de ne plus vivre comme précédemment mais de suivre ce que la Torah nous enseigne c’est que nous avons trouvé une réponse à notre malaise et qu’à chaque fois, nous nous promettons de mieux être. Mais, à partir du moment où  rien ne va plus, on recommence à se poser des questions sur le pourquoi  faire ceci et comment faire cela, on passe et on repasse indéfiniment par les cases départ et les rouages de  notre esprit s’encrassent et nous avons besoin d’appuyer sur le « bouton refresh » et faire une sorte de vidange spirituelle au cours de  laquelle, nous allons « vider » notre sac, vérifier, nettoyer et graisser nos rouages spirituels pour permettre à notre personnalité de mieux fonctionner en tant que Juif fidèle à son Créateur et en Lui accordant une crainte révérencielle c’est-à-dire une crainte empreinte d’amour et de respect……….. C’est à cela que sert la période d’Eloul. Nous cherchons un nouveau et un meilleur départ.

  1. est avec nous dès avant notre conception et tout au long de notre périple. Il est comme un père en chair et en os qui veille sur les premiers pas de son enfant et qui garde toujours un regard sur cet enfant qui restera toujours « son petit » même après qu’il sera devenu, lui-même,  père de famille et toujours avec une main tendue pour le secourir et l’aider quoiqu’il lui arrive. Voici une parabole :

Un homme arrive devant le Tribunal Céleste. Il revoit toute sa vie : il est enfant et gambade, il est heureux et grandit et tout en continuant de gambader sur un rivage il s’aperçoit qu’à côté de l’empreinte de ses pas se trouvent d’autres empreintes sans qu’il ne sache à qui appartiennent ces pas. Puis, il continue à grandir et à évoluer et de gros nuages lourds se dessinent à l’horizon, il fait froid et il pleut, il a faim et il s’aperçoit que seules les empreintes de deux pieds apparaissent et non plus quatre, il pleure et puis le soleil réapparaît  et à nouveau il voit quatre empreintes sur le sable mouillé. Et ceci se reproduit tout au long du parcours. L’homme a terminé sa rétrospective et s’adressant au Créateur il demande à qui étaient les autres empreintes ?  L’Eternel lui répond ce sont les miennes ! Je ne comprends pas dit l’homme lorsque j’étais heureux Tu cheminais avec moi et à chaque fois que j’ai été malheureux j’étais seul et abandonné puisqu’il n’y avait plus que deux empreintes au lieu de quatre ?  Tu fais erreur lui répondit l’Eternel :  à chaque fois que tu as été malheureux c’est Moi qui t’ai porté sur Mes épaules : ces deux seules empreintes n’étaient pas les tiennes mais les Miennes !

Rappelons-nous ce qu’a écrit Salomon dans le Cantique des Cantiques : שובי שוביהשולמית

Reviens ! Reviens Shulamith !!!!

Caroline Elishéva REBOUH

MA Hebrew and Judaic Studies
Administrative Director of Eden Ohaley Yaacov

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