PARASHAT REEH : vendredi 18 août  2017 – Horaires Ashdod : entrée : 18:51 – sortie : 19:59

La péricope s’ouvre sur une parole au singulier qui se poursuit par un pluriel ainsi est-il écrit dans le Deutéronome chapitre XI, verset 26 :

רְאֵה, אָנֹכִינֹתֵןלִפְנֵיכֶם–הַיּוֹם: בְּרָכָה, וּקְלָלָה.

Vois,  je vous propose en ce jour, d’une part, la bénédiction, la malédiction de l’autre.

(Reé, anokhi noten lifenékhem hayom : berakha oukelala).

De tous temps les Sages se sont interrogés sur la forme que revêt ce verset et la réponse est qu’en fait, D S’adresse à chacun d’entre nous (au singulier) pour nous signifier que nous ne sommes qu’une infime facette de tout un ensemble qui est le klal Israël et nous faire comprendre à nous, individus, que nos actions, notre façon de réagir et notre façon d’appliquer et d’observer ce que nous enseigne la Torah a une double portée : nos actions sont inscrites à notre actif/passif  mais ces actes sont l’indication de notre implication dans l’entité que représente tout le peuple d’Israël.

C’est la raison pour laquelle il est dit que : «  Israël est garant l’un de l’autre » : אל ערבים זה לזה Israël ârévim zé lazé.

Cette lecture hebdomadaire permet de recenser 55 mitsvoth énoncées dans ces chapitres. L’une d’elles est la tsedaka (« charité ») qui dans ce contexte revêt une importance particulière. En effet,  cette sidra se trouve généralement avant Rosh hodesh Eloul ou pour rosh hodesh Eloul ce qui signifie que l’on se trouve à une quarantaine de jours de Yom Kippour.

Le nom de ce mois, ELOUL, en hébreu : אלו »ל , est commenté de diverses façons dont celle-ci, traditionnelle : אני לדודי ודודי לי  Ani Ledodi Vedodi Li : Je suis à mon Bien-Aimé et mon Bien Aimé est à Moi.  Cette époque est celle des retrouvailles de l’époux et de son épouse (de manière allégorique D est l’Epoux et Israël l’épouse) c’est-à-dire qu’en ces jours de Selihoth,  Israël,  fait Teshouva et examine sa conduite en se rapprochant du Créateur pour pouvoir se rapprocher tout-à-fait pendant ces jours de pénitence se terminant par les dix jours « redoutables » de Rosh Hashana à Kippour.

Cependant il est une autre façon de commenter ce nom du mois Eloul : איש לרעהו ומתנות לאביונים  Ish Lerééhou Oumatanot  Laévyonim : Chacun vis-à-vis de son prochain et des offrandes pour les pauvres.

Dans les Proverbes de Salomon on trouve à deux reprises l’affirmation selon laquelle « faire la tsedaka sauve de la mort » ; Maïmonide lui-même consacre quelques chapitres aux règles de la parnassa et, les Hazal dans la guemara  de Baba Batra nous aident à mieux saisir le message :

Tout d’abord pourquoi Shlomo  HaMelekh insiste-t-il sur le fait que la tsedaka sauve de la mort  en inscrivant ces mots une deuxième fois ? C’est pour nous apprendre deux principes : lorsqu’un  quémandeur tend la main pour y recevoir la charité, cela le met mal à  l’aise et, en conséquence il faut répondre positivement et   généreusement sans avoir pour ceci à se soumettre à un effort  considérable (לפתוח את היד ובלי לאמץ את ליבו –לבבו- ou : ouvrir sa main sans faire  un effort) : en effet, lorsque l’on fait la tsedaka, il ne faut pas penser que l’on possède moins  d’argent après, car la récompense se calcule non pas seulement en argent mais encore en mérites.  D procure au donateur la possibilité de donner d’avantage d’argent et de recevoir des mérites qui se calculeront en années de vie par exemple.

A ce propos, il est bon de signaler que souvent dans la Torah,  D donne un commandement formulé par le double emploi d’un terme (forme emphatique) comme par exemple ici : Patouah tiftah, ou bien naton titen, héânek taânik  et bien d’autres encore c’est pour mettre l’accent sur la mitsva à faire, sans rechigner car, aller demander de l’argent à quelqu’un est humiliant et Rashi précise que le manque dont fait preuve le pauvre est suffisant, donc patouah tiftah eth yadekha nous enseigne qu’il faut donner et donner encore et même ne pas attendre qu’on nous demande mais aller au-devant et pourquoi insister sur le mot main ? C’est ici une allusion : lorsque la main est fermée, tous les doigts sont à la même hauteur alors que lorsque la main est ouverte la différence entre les cinq doigts est flagrante et c’est ce que nous ordonne la Torah : considère celui à qui tu donnes car ses besoins ne sont pas les mêmes que ceux d’un autre : à un ancien riche, il faut donner plus car il a été habitué à d’avantage.

Le pauvre a les yeux tournés vers le ciel en une supplique,  et le ciel considère celui qui donne généreusement, en se conduisant comme un frère envers celui qui est dans le besoin, comme quelqu’un qui peut être sauvé puisqu’il a tendu la main à son prochain.

La tsedaka sauve de la mort dit Shlomo HaMelekh car, si l’heure d’un homme est venue et qu’il ne veut pas mourir car il désire encore étudier ou faire des mitsvoth ou donner encore d’avantage de tsedaka, le seul procureur qui peut arriver à faire différer l’heure de la mort est la tsedaka, c’est la seule mitsva……….. Les autres seront prises en compte bien entendu mais celle-ci  a une double portée celle citée précédemment et aussi, celle d’éviter les jugements de la Géhenne (guéhinom).

Lorsque D a voulu créer l’homme, il est écrit dans le midrash que HaShem S’est entouré de l’avis des Anges du Service Céleste et en particulier : de la Vérité (Emet), de la Paix (Shalom) et de la Vertu (Hessed)  et de la Charité (Tsedaka). Il y eut deux voix pour et deux voix contre. Les deux voix contre étaient celles de la vérité et de la paix car la vérité a dénoncé le fait que l’homme saurait mentir et la Paix que l’homme serait querelleur. D  écarta la Vérité et, Il créa l’homme pour que celui-ci pratiquât la Tsedaka et se conduisît avec Hessed.

Pour en revenir au mois d’Eloul, il faut souligner que l’homme vertueux doit redoubler dans sa tsedaka de rosh hodesh eloul jusqu’après yom kippour car, cette mitsva indique que D est proche de Ses créatures encore bien plus que pendant les autres périodes de l’année comme le précisent les rabbins du Talmud : Pourquoi D n’a-t-IL pas fixé Rosh Hashana pendant la période des semailles et des différentes récoltes ? C’est parce qu’il aurait été préoccupé tandis qu’après les récoltes, il a tout le loisir de procéder à un examen de conscience et d’opérer en lui des changements dans son comportement et ses habitudes. Se concentrer sur l’esprit de la Tsedaka est important car il est écrit : וצדקה תהיה לנו כי…,  à la terminaison de ces quatre mots se trouvent les lettres du Tétragramme.

Le verset des tehilim :   אבן מה עשו הבונים הייתה לראש פנה    Les Hakhamim ont fait remarquer que les trois lettres du  mot “pina”    פנהsont les initiales des trois mitsvoth : « patouah  tiftah » de « naton titen » et de « haânek taânik »   ouvre ta main, donne et procure.  Les trois lettres du verbe « natan »   noun-tav-noun  faisant allusion au fait que nous sommes tous garants les uns pour les autres : nefesh tahat nafesh.

Caroline Elishéva REBOUH

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