De plus en plus de thérapeutes proposent à leurs patients une «promenade» dans la nature. Elle serait efficace pour surmonter l’anxiété ou la dépression ainsi que pour retisser les liens du couple ou réorienter sa vie professionnelle.

Marcher pour la psychologie :

La psychanalyse a pour vocation d’accompagner la personne dans un rapport au monde plus naturel. Jean Bernard Gauci (psychanalyste et philosophe) propose des « promenades thérapeutiques » d’une heure. Ce concept « walk and talk » est né en 2005 aux Etats unis le jour ou le psychologue Clay Cockrell suggéra a un patient surbooké un rendez vous en marchant. « C’était dynamique, il était plus concentré, énergique et plein d’espoir » raconte t’il au Sunday Times. La relation patient –thérapeute est désacralisée.

En effet des patients témoignent que c’est comme mettre sa tête sur l’épaule d’un proche, qu’ils ont trouvé leurs réponses à travers l’écoute du psychologue et qu’il est plus disponible qu’au cabinet.
L’empathie demeure le pacte implicite privilégié, elle s’instaure plus rapidement au rythme des pas puisque l’empathie c’est se reconnaître en l’autre.
Or, il y a un mimétisme qui s’opère dans la progression physique. A deux on marche de concert et cote à cote. Le regard du psychologue qui n’est plus de face se révèle moins intimidant.
Un patient raconte : « J’avais l’impression que les arbres me protégeaient et je me suis permis d’aller plus loin dans la parole. » L’inconscient s’évade.
Et les silences sont moins pesants, les paroles se dissolvent dans le bruissement des feuilles ou le chant des oiseaux. La nature est le terrain neutre par excellence. Le patient et le psychologue dans ce décor se retrouvent sur un même pied d’égalité qui favorise encore l’empathie.
Tous deux sont invités par la nature dont le cadre est par essence changeant, non maîtrisable et universel et qui évoque souvent le terrain de jeu de l’enfance.

Aussi il existe une relation décalée avec le thérapeute et le parcours inconnu car la balade thérapeutique s’appuie sur la déstabilisation. Elle fait écho aux mouvements des pieds qui durant la marche se posent l’un après l’autre sur le sol après un temps suspendu de déséquilibre. En se réactivant le corps physique renoue avec le corps vécu pétri d’émotions et de pensées. Pour Fabrice Feron, gestalt thérapeute, qui propose de «cheminer en marchant» la marche est un outil métaphorique mais ancré dans le réel. Aussi il avance que focaliser son attention sur la nature décentre la personne de sa souffrance. Et Jean Giono écrivait : « Si tu n’arrives pas à penser, marche ; si tu penses mal, marche encore ».

Marcher pour le judaïsme :

Dans le psaume 86 de David nous lisons « D. je marcherai dans ta vérité… »Qui mieux que le Roi David pour nous enseigner la emouna ? On dit généralement que le juif croyant marche dans les voies de D. Cette notion de marche exprime le fait de suivre les voies de D. mais aussi d’être toujours en mouvement de ne jamais s’arrêter sur le chemin trace par Ashem.

Rony Akrich, professeur d’Histoire Juive, nous renseigne plus amplement sur cette idée. Pour la Thora la vie sainte correspond a cela : « C’est l’Eternel votre D, qu’il faut suivre, c’est lui que vous devez craindre, vous n’observez que ses préceptes, n’obéirez qu’a Sa voix, a lui votre culte, a lui votre attachement ! »(Deut .13.5) c’est-à-dire « marche derrière D. Le sens métaphorique ou sens profond de la marche des justes est une évolution morale, lente, mais préservant sans cesse sa constance. Noah (genese6.9) se conduisit selon D. c’est à dire marcha avec. D. Cette marche tentait de s’améliorer en fonction d’une réalité morale adéquate à la génération de son temps. Ce qui veut dire aussi évoluer en conformité avec les idéaux et les aspirations divines relatifs a cette période.

Quant à Abraham (genèse 17.10) marchait devant D. Abraham chercha a réanimer l’Humanité toute entière, il la voulait intègre saine et sainte .Il marchait devant D.car il aspirait a organiser le monde pour pouvoir recevoir la Lumières de la Thora .Nos sages écrivent qu’il accomplissait la Thora bien avant qu’elle ne fut donnée. Aujourd’hui il nous serait quasiment impossible de parvenir à un tel état d’éveil transcendant, sans avoir, d’abord et avant tout, corrige nos défauts et affirme notre identité morale. Donc nous ne pouvons pas être de ceux qui marchent avec D. et certainement pas de ceux qui marchent devant D.Il ne nous reste plus qu’a espérer d’être de ceux qui marchent derrière D. Ceci, en attendant que la vérité, la Thora se fonde au sein d’un monde tout a fait prêt a se conjuguer avec elle.

Que les lumières de Hanoukka qui ont resplendi dans nos maisons éclairent le monde ! .

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