PARASHAT AHARE MOTH KEDOSHIM 5780 – Shabbat du 01/05/2020 – horaires entrée 19 h 01 – sortie 20 h 02

AIMER SON PROCHAIN – Après le choc moral reçu par Aharon, Cohen Gadol,  qui reçut de plein fouet la mort brutale de deux de ses fils, la Torah poursuit l’énoncé des permissions et des interdictions.

Citer ces deux noms ensemble à cause des années où les deux parashot sont jumelées est une coutume pour faire cesser un bavardage ou de la médisance à propos de quelqu’un disparu voulant signifier que désormais, on évitera de faire de la médisance à propos d’un défunt qui ne pourra pas se défendre désormais.

Dans cette portion hebdomadaire de Torah il est question de la tâche du Cohen Gadol pour Kippour. La Guemara enseigne que de même que le bouc émissaire rachète les fautes de chacun d’entre nous jusqu’au soir (jusqu’à la fin de Kippour), ainsi la mort de Tsadikim rachète la faute du klal Israël (de tout le peuple) jusqu’au soir et, ainsi que le rapporte le Midrash, HaShem a déclaré que si nous ne faisions pas vraiment teshouva pour Yom Kippour, IL Se chargerait de faire « d’autres » Yom Kippour ! Comment ? En ramenant vers Lui des âmes nobles telles celles de Rabbins et de Talmidé Hakhamim !!!!  Frissons !!!! En ces temps troublés où l’humain se trouve menacé par un virus infiniment petit….. combien de rabbins ont-ils disparu ???  La communauté juive en France, en Amérique, en Angleterre en Israël, a vu de nombreux chefs de communautés regagner le Monde de la Vérité, le monde où tout est lumière où rien n’est caché…  HaShem a pitié de nous. HaShem nous envoie des simanim (signes) pour nous demander d’examiner nos actes, d’éloigner de nous la tentation de pratiquer le lashon hara (médisance) de devenir humble et surtout de faire Teshouva et d’étudier, de prier, d’aimer notre prochain et de faire du bien.

L’un des versets les plus célèbres de la Torah est celui qu’Hillel a « enseigné » à un homme venu le trouver en exigeant de lui qu’il lui enseigne toute la Torah le temps qu’il se tienne sur un pied et le célèbre Tana lui dit : « Aime ton prochain comme toi-même » c’est toute la Torah tout entière.

Ce verset figure en effet dans Kedoshim. Il est précédé d’un demi verset  et suivi d’un autre demi verset  qui semblent être un peu difficiles à comprendre :

לֹא-תִשְׂנָא אֶת-אָחִיךָ, בִּלְבָבֶךָ; הוֹכֵחַ תּוֹכִיחַ אֶת-עֲמִיתֶךָ, וְלֹא-תִשָּׂא עָלָיו חֵטְא. לֹא-תִקֹּם וְלֹא-תִטֹּר אֶת-בְּנֵי עַמֶּךָ, וְאָהַבְתָּ לְרֵעֲךָ כָּמוֹךָ: אֲנִי, יְהוָה.

Ne hais point ton frère en ton cœur: reprends ton prochain, et tu n’assumeras pas de péché à cause de lui. Ne te venge ni ne garde rancune aux enfants de ton peuple, mais aime ton prochain comme toi-même: je suis l’Éternel.

Effectivement, tout comme on place un joyau dans un écrin précieux, HaShem a disposé deux sentiments antagonistes de part et d’autre d’une mitsva sur laquelle IL tient à mobiliser notre attention : LA REPRIMANDE. Lorsque tu t’aperçois que ton prochain s’apprête à faire quelque chose de répréhensible/ dangereux…. Sache faire abstraction de tout sentiment qui aurait pu se faire jour en toi et…. Reprends le, réprimande le…

Que la haine ne t’aveugle pas. Agis seulement par amour pour ton prochain car c’est l’Eternel qui te le demande ! Car, toi, l’homme créé à l’image de D tu dois sublimer tes sentiments et t’élever vers les sphères supérieures, vers la Sainteté.

L’homme possède la faculté de réflexion. Il peut choisir entre le bien et le mal. Il peut guider aussi les autres et les entraîner vers le bien ou pas.

La Torah est comparée à l’eau nécessaire à la vie, à la lumière nécessaire à la vie. En observant la Torah nous recherchons cette lumière sans laquelle aucune vie n’est possible.

Lorsque nous parlerons des ascètes, (nazir), nous verrons que D recommande à celui qui veut faire preuve d’ascétisme de revenir bien vite au sein de la communauté. Nous lisons dans les Pirké Avot (II, 4)  « al tifrosh min hatsibour » c’est-à-dire : ne te sépare pas du public c’est-à-dire de ta communauté cela s’entend par une attitude ou une conduite différente de celle des autres.

Or, en faisant preuve d’ascétisme pour tenter de franchir des degrés de pureté et devenir « saint » il faut s’isoler mais surtout ne pas omettre de se faire pardonner pour s’être séparé du klal Israël sans lequel , on ne peut réellement pas accéder à une spiritualité extrême, tout simplement car l’homme a besoin des hommes, de tous les hommes quels que soient leur mérites ou leurs défauts.

C’est ainsi que le klal Israël est pardonné à Kippour : tout homme participe aux kapparoth de toute la communauté, peu importe quels sont les péchés commis par les uns ou par les autres mettant en exergue le fait que :

ישראל ערבים זה לזה

Ou bien que :

ישראל חברים זה בזה

Ce qui revient à dire que  dans son ensemble, le peuple d’Israël est engagé ou responsable ou lié l’un à l’autre. Et comme on le verra dans la sidra de kedoshim, la sainteté ne peut s’obtenir que tous ensemble car nous sommes solidaires les uns des autres.

C’est aussi lorsque l’on prie que même si l’une des personnes présentes ne prie pas, la prière est agréée pour tous.

Car nous constituons tous les maillons d’une même chaîne.

La sidra est dense. Elle contient de très nombreuses mitsvoth les unes sur notre mode de vie, y compris notre vie intime, sociale, notre hygiène… Près de 80 mitsvoth sont évoquées et HaShem nous recommande d’être saints car IL est Saint.

Caroline Elishéva REBOUH.