Le Mossad a apporté des échantillons de vaccin chinois contre le coronavirus en Israël ces dernières semaines afin d’étudier et d’en tirer des leçons, a rapporté la Douzième chaîne lundi.  Plusieurs sources gouvernementales ont indirectement confirmé le rapport. Bien que des centaines de milliers de Chinois auraient reçu la vaccination, les essais requis ne sont pas encore terminés et on ne sait toujours pas dans quelle mesure le vaccin chinois est efficace.

Le rapport intervient alors que des pays et des entreprises du monde entier se précipitent pour développer un vaccin, avec des cyberattaques et de l’espionnage signalés contre un certain nombre de développeurs.

Israël tente de conclure des accords pour acheter des vaccins contre le coronavirus à plusieurs autres développeurs potentiels, selon un haut responsable du ministère de la Santé qui est au courant.

«Il y a plusieurs efforts diplomatiques en cours dans les coulisses», a-t-il déclaré  lors d’un briefing privé. «Nous faisons tout ce que nous pouvons pour nous assurer que les citoyens israéliens ont accès à un vaccin dès que possible.»

Cependant, on ne sait pas pourquoi le Mossad est spécifiquement impliqué par opposition au ministère des Affaires étrangères et au ministère de la Santé.

Le ministère des Affaires étrangères et le ministère de la Santé ont refusé de commenter ou renvoyé la question au cabinet du Premier ministre. Le cabinet du premier ministre n’a toujours pas répondu à cette heure.

Un rebondissement dans l’histoire est que de février à fin mai, le directeur du Mossad, Yossi Cohen, a dirigé les efforts internationaux du pays pour acquérir des masques, des kits de test, des appareils respiratoires et d’autres équipements médicaux pour lutter contre le coronavirus.

En mai, le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est mis en quatre pour remercier publiquement Cohen d’avoir dirigé le centre de commande conjoint des achats, avant son transfert au ministère de la Santé.

Pendant qu’il dirigeait le centre de commandement, Cohen était agressif dans l’achat de quantités massives de fournitures médicales et d’équipements de protection individuelle à un moment où ces fournitures étaient rares et où la concurrence était rude entre les pays pour acheter rapidement des fournitures avant que les autres ne le puissent.

Cependant, alors même que Netanyahu a transféré l’autorité de Cohen au ministère de la Santé, il a déclaré: «Nous ne savons pas ce que le jour suivant, ou le mois prochain, apportera. Puisque vous avez acquis l’expérience, souvenez-vous-en, nous en aurons peut-être à nouveau besoin. »

Une partie des prémisses de l’implication du Mossad au printemps était que certains achats avaient été effectués auprès des Émirats arabes unis et d’autres pays du Moyen-Orient avec lesquels Israël n’avait pas encore de relations diplomatiques.

Le Mossad pouvait alors s’occuper de mener tranquillement des questions de commerce et de transport sans que cela ne se sache.

En revanche, Israël entretient de solides relations diplomatiques avec la Chine qui sont généralement gérées publiquement par le ministère des Affaires étrangères.

Bien qu’aucun responsable n’ait été enregistré, il a été entendu que la question de l’achat public d’un vaccin en Chine pourrait compliquer les relations avec les États-Unis à un moment où Washington et Pékin sont au milieu d’une guerre commerciale et d’une guerre verbale qui est désormais également liée profondément dans la crise du corona.

On s’inquiète également en général en Occident de savoir si le vaccin chinois est sûr, car il n’a pas subi de tests aussi approfondis que ceux exigés dans certains pays occidentaux.

D’un autre côté, puisque le coronavirus est originaire de Chine, il a été le premier pays touché et a une longueur d’avance sur la recherche d’un vaccin.

En outre, la Chine aurait commencé à experimenter largement son vaccin dans certaines franges de la population, ce qui peut presenter un danger pour ces dernières, mais également lui permettre de résoudre divers problèmes plus rapidement que dans les pays occidentaux où de grands groupes ne peuvent pas tester leurs vaccins. Ils ne peuvent effectuer ces tests que sur de petits groupes, au fil du temps.

Tout cela pourrait être une incitation à des achats discrets via le Mossad, même si dans ce cas, il est surprenant que l’accord ait été divulgué aux médias.

Dans le même temps, l’Institut israélien de recherche biologique a annoncé dimanche qu’il commencerait les essais humains la semaine prochaine de son vaccin contre le coronavirus, Brilife. Le vaccin a reçu toutes les approbations nécessaires du ministère de la Santé et du Comité d’Helsinki pour des expériences médicales sur l’homme.

Le directeur de l’institut, le professeur Shmuel Shapira, a déclaré qu’il avait confiance dans le vaccin développé par Israël. «J’y crois et en la capacité des scientifiques de l’institut qui l’ont développé, et je suis convaincu que nous apportons un très bon vaccin, efficace et sûr», a déclaré Shapira. Plus tôt cette année, Shapira a déclaré qu’il était convaincu qu’un vaccin pourrait être produit en Israël.

«Nous avons la capacité et les connaissances nécessaires pour développer un vaccin pour tous les citoyens de l’Etat d’Israël. Nous parlons d’une portée de 10 à 15 millions de doses » a déclaré Shapira au gouvernement en août.

«C’est une journée d’espoir pour les citoyens d’Israël», a déclaré le ministre de la Défense Benny Gantz. «Il y a à peine deux mois, j’ai reçu le premier flacon de vaccin. Aujourd’hui, nous en avons déjà 25 000 doses. »

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