A l’heure ou le virus du Covid19 sévit, des chercheurs travaillent jours et nuits pour créer un vaccin, pour sauver le monde. Qui mieux que Chaïm Weizman incarne cette ténacité dans la recherche.

Chaïm Weizman, un chercheur visionnaire. 
Chaïm Weizmann nait dans le petit village de Motal (Motyli) près de Pinsk en Russie blanche, le 27 novembre 1874 alors province de l’empire russe.

Plus tard, le jeune Chaïm étudie la chimie en Suisse et tout naturellement il se rend à Bâle au premier congrès sioniste aux côtés de Herzl. Agé à peine de 23 ans, il a déjà une vison très nette du sionisme, c’est le «sionisme pratique».

En dehors de Rosa sa femme et ses deux fils Benjamin (Bengy) et Michael, sa vie s’oriente dans deux domaines : la science et Israël, il parvient même à ce qu’ils se rencontrent.

Quelle énergie l’anime pour parvenir même à arracher un accord de paix au moment où les cris appelant à la guerre resonnent ? quelle confiance en l’avenir pour imaginer une industrie pour le futur état ?

Son idée du « sionisme pratique » se confirme lors de son premier voyage à Sion en 1907. Il en revient avec des idées révolutionnaires comme celle de créer une industrie moderne basée sur l’idée que la science doit servir la technique autrement dit l’industrie. Cet esprit anime encore aujourd’hui l’industrie high-tech d’Israël.

L’autre projet est la création d’une université à Jérusalem sur le mont Scopus.

Entre temps en 1904 il s’est installé en Grande-Bretagne, à Manchester où il enseigne la chimie, ce pays par sa puissance peut influencer la politique mondiale. Il intègre peu à peu la haute société anglaise qui prend conscience du problèmejuif.

En échange de son aide précieuse à l’effort de guerre grâce à sa découverte de l’acétone il obtient la «déclaration Balfour».

Elle constitue un virage historique dans l’histoire du sionisme et fait de lui un personnage incontournable du mouvement sioniste. En effet pour la première fois, un des pays les plus puissant, la Grande-Bretagne reconnaît le lien historique donc légitime des juifs avec cette région sans nom toujours aux mains des Turcs en 1917.

Son objectif maintenant est de concrétiser cette déclaration. Il se rend aussitôt en Palestine, il est alors président du comité sioniste pour la Palestine.

A ce titre il entame des discussions avec l’émir Faissal à Akaba où il arrache un accord de coopération pour le développement de la Palestine. L’émir se dit même favorable à la venue des Juifs en Palestine. Les espoirs mis dans cet accord s’envolent devant la vague de violence qui secoue Jérusalem.

Mais rien ne semble le décourager et c’est dans ce contexte de crise qu’avec Einstein il pose les bases de l’université hébraïque de Jérusalem sur le mont Scopus.

Pas à pas le sionisme pratique avance et une fois de plus ses deux passions se rencontrent. Encouragé par ce début prometteur, il entreprend une percée diplomatique au sein de la SDN (1921) en tant que président du congrès sionisme mondiale.

Il travaille en collaboration avec Churchill qui est secrétaire d’état aux affaires étrangères. Ainsi un an plus tard, la Grande-Bretagne obtient le mandat sur la Palestine pour créer un état juif. C’est une victoire diplomatique incontestable, tout devient alors possible sur le terrain.

Ainsi, en 1925 il inaugure en présence de Lord Balfour l’université hébraïque de Jérusalem.

Devant la montée en puissance du fascisme puis du nazisme, il s’inquiète tout particulièrement pour la communauté juive allemande, il faut les sauver. Il crée alors l’Agence Juive (1929) dont la mission est d’encourager l’alyah et de soutenir économique-ment les nouveaux immigrants. On comprend qu’en pleine crise économique elle constitue un outil indispensable.

Dans un premier temps il parvient à convaincre les savants juifs allemands de faire leur alyah et les intègre à l’institut de recherche Daniel Sieff qu’il a créé en 1934. Ce même institut deviendra le célèbre institut Weizman en 1949.

Son investissement dans l’aide aux réfugiés ne se limite pas aux savants, il collabore en tant que président du mouvement sioniste mondial (réélu en 1935) avec David Ben Gourion. Il faut sauver les Juifs d’Europe, ils s’opposent à la nouvelle politique anglaise, celle du “livre blanc “ qui limite l’immigration juive en Palestine.

Il déclare “ le monde se divise en deux, une partie où les Juifs ne peuvent pas vivre et une autre partie où ils ne peuvent pas entrer.”

La deuxième guerre mondiale éclate et la politique anglaise ne faiblit pas. Pourtant cela n’empêche pas Weizmann de remettre sur pied une légion juive intégrée à l’armée anglaise comme il l’avait réalisé en 1916. La brigade juive participe à de nombreux combats en 1944. Chaïm paye un lourd tribut dans cette guerre, en 1942 il perd son fils Michael pilote dans la royal air force.

Voyant que la politique anglaise mène à une impasse, il se tourne vers les Etats-Unis où il rencontre Truman.

“L’homme de compromis” comme on le surnomme, il use de ses talents de diplomate au sein de l’O.N.U. et obtient le vote du plan de partage de 1947.

Le sionisme qu’il définissait comme pratique a permis la création d’Israël en 1948. Il en deviendra le premier président et sa demeure à l’institut Weizmanà Rehovot devient la maison de la présidence.

Son institut de recherche s’est forgé une solide réputation à l’échelle mondiale.

Haïm Weizmann nous quitte le 9 novembre 1952.

Son neveu Ezer Weizmann perpétue l’esprit pionnier de son oncle en créant l’armée de l’air d’Israël, il deviendra à son tour président de l’état de 1993 à 2000.

  1. Weizmann est à tout point de vue un personnage hors du commun. Ses réalisations pour l’état d’Israël sont phénoménales ; quelques exemples la déclaration Balfour, la légion juive, l’agence juive, jette les bases d’une industrie moderne, la culture et le savoir avec l’Université hébraïque de Jérusalem. L’institut Weizman…brefqu’est-ce que ce visionnaire n’a pas réalisé ?

Elie Bensussan. Biographe.

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