Yael German, ancienne députée du parti Yesh Atid, a été nommée mardi nouvelle ambassadrice d’Israël en France par le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid. Elle remplacera à ce poste Daniel Saada, ambassadeur par intérim.

Longtemps maire de la ville de Herzliya, de 1998 à 2013, elle a laissé le souvenir d’une maire populaire, qui a amélioré la qualité de vie des habitants. Pendant son mandat, elle a notamment combattu l’installation d’antennes cellulaires dans les zones résidentielles, a entamé un développement massif de la ville, a favorisé l’harmonie entre les populations, et a été la première maire israélienne à soutenir la communauté LGBT.

Elle était alors membre du Meretz, classé à gauche – un parti sioniste, socialiste, laïc, écologiste et porté par des valeurs sociales. Avant son élection à la mairie, elle avait, pendant cinq ans, était membre du Conseil municipal.

Après avoir démissionné de son poste de maire pour se lancer dans la politique nationale, elle a rejoint le parti Yesh Atid et a été élue députée en février 2013. Elle a aussitôt été nommée ministre de la Santé, du 18 mars 2013 jusqu’à sa démission le 4 décembre 2014, après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu eut congédié le ministre des Finances Yair Lapid et la ministre de la Justice Tzipi Livni – cette crise politique a causé la dissolution du gouvernement d’alors, et de nouvelles élections ont été organisées en mars 2015, lors desquelles German a été réélue députée sur la liste Yesh Atid.

Elle a été réélue députée au sein des 21e et 22e Knesset, en avril et septembre 2019, alors que son parti Yesh Atid avait fusionné avec celui de Benny Gantz, Kakhol lavan.

Elle ne s’est pas représentée au scrutin de mars 2020 et a pris sa retraite de la Knesset après un « léger accident vasculaire cérébral ».

Pendant son mandat de députée, German a travaillé pour une meilleure intégration de la population non-juive d’Israël et a créé une vive polémique après avoir comparé en 2018 la loi sur l’État-nation du peuple juif au silence des Polonais face aux atrocités de l’ère nazie.

« Après une visite au camp de concentration de Majdanek, j’ai compris que l’on ne peut rester silencieux face aux injustices à l’encontre des minorités », avait alors déclaré Mme German.

La même année, elle a parrainé un projet de loi visant à étendre les lois sur la gestation pour autrui (GPA), un texte rejeté par la Knesset qui aurait permis aux couples de même sexe d’utiliser la procédure pour avoir des enfants. Elle s’est également engagée pour l’interdiction de la publicité pour le tabac.

Pendant son mandat de ministre de la Santé, elle a notamment œuvré à ce que les homosexuels aient le droit de donner leur sang, elle s’est opposée aux thérapies de réorientation sexuelle, et a également amélioré le traitement des patients dans les hôpitaux publics, y injectant un milliard de shekels et interdisant les soins privés dans ces établissements.

La nouvelle ambassadrice a obtenu un certificat d’enseignement, puis un Bachelor of Arts en histoire à l’université de Tel Aviv. Elle a plus tard eu son Master of Business Administration à l’université de Herzliya. Elle parle hébreu, anglais et français.

Avant ses mandats politiques, elle a été directrice de l’école pour adulte Tehila à Herzliya dans les années 1980, et manager d’une firme de consulting politique dans les années 1990.

Née à Haifa en 1947, German fêtera ce 5 août son 74e anniversaire.

Fille d’un père businessman très érudit d’origine roumaine et d’une mère professeur de poésie d’origine polonaise, elle a grandi à Ramat Gan.

Dans un texte publié en 2010 par Calcalist, elle explique être devenu sioniste à l’âge de 9 ans, quand sa famille a déménagé à Istanbul pendant un an.

Élève au couvent Notre-Dame de Sion, elle indique y avoir découvert l’antisémitisme, ce qui a développé son patriotisme.

Yael German s’est mariée à l’âge de 19 ans à Yosef (Osika) German, ingénieur et fondateur et dirigeant de la société GG Electronics. L’homme est décédé l’an dernier après une crise cardiaque.

Ensemble, ils ont eu une fille et deux fils, dont l’un, Eyal, a été tué lors d’un exercice pendant son service militaire en 1987.

Yael German explique avoir été inspirée dans sa vie par deux phrases de son père : « La vision mène à la réalité » – « d’abord, il doit y avoir une vision, et la réalité suivra », a-t-elle expliqué. La deuxième est : « La solution naît avant le problème. » « La solution existe déjà, croyez-le, et vous ne pourrez que la trouver. »