PARASHAT VAYESHEV 5782 – vendredi 22 Kislev 5782 – le 26 novembre 2021

Chaque personne doit faire rentrer Chabat avec les horaires de sa communauté
JERUSALEM Entrée : 15h55• Sortie :17h15
PARIS- IDF:16h41•17h52
Ashdod/Tel-Aviv 16h17 •17h17
Marseille 16h52•17h56
Lyon – 16h42. 17h49

UNE SUITE D EVENEMENTS ATTRISTANTS
Ceci est le moins que l’on puisse dire : en effet, dans la précédente sidra de vayishlah, nous nous sommes attardés sur la rencontre entre les deux frères ennemis, ces deux frères ou peuples devrait-on dire plutôt, et la lutte avec l’ange et le changement de nom du patriarche de Jacob en Israël, celui-ci, assiste impuissant au viol de sa fille Dina et à l’expédition punitive de Simon et Lévy contre la population de Shekhem (Naplouse) et la naissance de Benjamin provoquant la perte de Rahel, désormais ensevelie seule sur la route de Beith Léhem en Judas.

Le patriarche vieilli, continue à chérir l’aîné de son épouse désignée : il faut rappeler que dès son arrivée chez Laban, le troisième de nos patriarches avait demandé la main de Rahel à Laban et donc, celle-ci était son épouse désignée. Lorsqu’il fut contraint d’épouser Léa par tromperie, Jacob éprouva une certaine aversion envers cette tromperie mais il aima, néanmoins, cette femme bien qu’il aimât davantage Rahel, la sœur cadette.
On ne peut comprendre pour quelles raisons Rahel qui transmit les secrets (les codes secrets de reconnaissance confiés par Jacob à Rahel) à sa sœur pour lui éviter d’être démasquée cette femme eut un destin si tragique : elle, qui, renonça pour une soirée à l’amour de sa vie, fut-elle stérile et ne put enfanter que deux enfants à cet homme qu’elle aima du premier regard. Pourquoi n’eut-elle que deux enfants tout comme les deux concubines ?

En réalité, cette miséricorde et cette douceur dont elle usa envers sa sœur sont des qualités qui lui ont permis de jouir d’une « voix » auprès d’HaShem lorsqu’elle sait que le peuple juif est en difficulté ses pleurs atteignent le Trône divin et elle implore ainsi l’Eternel lorsque cela est nécessaire.

Le texte de notre parasha insiste sur le fait que Yossef colportait des nouvelles sur ses frères. Du lashon hara ou de la médisance. Il rapportait à son père le fait que ses frères prélevaient sur des bêtes vivantes des morceaux qu’ils mangeaient contrevenant de la sorte aux 7 commandements noahides. Il confia aussi à son père le fait que ses frères (les fils de Léa), méprisaient les fils des concubines (fils de Zilpa servante de Léa et de Bilha servante de Rahel) et qu’ils pratiquaient aussi des relations intimes interdites. Aussi, dans ce chapitre 37 verset 14, Yaakov charge-t-il Yossef de trois missions : לך-נא, ראה שלום אחיך ואת שלום הצאן והשיבני דבר : vas s’il te plaît voir tes frères et voir le bétail et renseigne moi. Dans ces trois verbes sont inclus les trois fautes dont Yossef avait incriminé ses frères : les relations interdites, le mépris des fils de Léa concernant les fils des concubines, et le prélèvement d’organes sur des bêtes vivantes.

En quoi consistait cette faute concernant les fils des servantes ? Les fils de Léa pensèrent que les deux seules épouses de leur père étaient donc Léa et Rahel, méprisant ainsi le statut des deux autres femmes. Or, au décès de Rahel, lorsque Yaakov transposa sa couche de la tente de Rahel à celle de Bilhah Réouven, fils aîné de Léa pensa qu’il était indécent de laisser la couche du Patriarche dans la tente de Bilha et il voulut faire respecter sa mère épouse de Yaakov ! Il fallut donc que le Patriarche mît les choses au point auprès de Réouven et lui signifia que les deux servantes étaient des épouses au même titre que Rahel et Léa. En réalité, les dix autres frères de Yossef pensèrent qu’il s’agissait de médisance tandis que Yossef était sincèrement persuadé qu’en fait il était possible de réparer les fautes commises au moyen de légères remontrances ou d’un complément d’information tel que le fut le fait que Yaakov informa les fils de Léa qu’il avait bel et bien épousé les quatre femmes de manière tout-à-fait égale et licite.

Au lendemain de la faute commise par Réouven, Yaakov transposa le droit d’aînesse sur Yossef, or, à présent, que va-t-il se produire après que la vente de Yossef fût évidente ???
L’aînesse devait-elle donc retourner chez Réouven ? Dans cet acte que fut la vente de Yossef étaient réellement impliqués seulement 9 frères de Yossef car, Réouven en cet instant s’était éloigné de ses frères car c’était, pour lui, le moment de se rendre auprès du patriarche pour le servir : lui préparer son repas et le lui présenter, entre autres. Or, dans cette affaire : les dix frères jalousaient Yossef et le haïssaient, en général parce qu’il était perçu comme le préféré du père et à cause des songes qu’il leur avait racontés. Cependant, Réouven avait déjà préconisé de ne pas le tuer mais de l’éloigner pour éviter qu’il ne fût de nouveau l’objet d’un amour paternel démesuré. Judas (Yéhouda) aussi partageait la même opinion : en conséquence le jeter dans un puits leur sembla être une excellente opportunité : il n’y avait dans ce puits-là pas d’eau. Ainsi, s’il n’y pas d’eau, il ne risquerait pas de se noyer pourtant l’eau est-elle le seul danger à craindre dans une région chaude ? Ne doit-on pas craindre d’autres dangers ? Des serpents ? Des scorpions ? Si Réouven affirme qu’il n’y a pas d’eau cela signifie-t-il qu’il a vérifié qu’il n’y avait point d’autres dangers tapis ?

Pour ceci nous devrons citer deux opinions dont tiennent compte nos Sages : le puits était d’une profondeur de 20 coudées cette profondeur ne permettait pas de distinguer les choses avec précision d’autant que les serpents et les scorpions se protègent de la chaleur en se réfugiant dans les moindres fissures d’un revêtement en glaise s’il n’y a pas d’eau. La seconde opinion est qu’il existe autant d’opinions qu’il y a de personnages présents c’est la raison pour laquelle pendant la lecture de la sidra Nasso tout comme lors des 8 jours de Hanoucca seront lus les versets des sacrifices offerts par les présidents de chaque tribu bien qu’il s’agisse du même texte répété 12 fois car nous disent nos sages chacun présentait son sacrifice avec des pensées totalement différentes tant dans leur cœur que dans leur mental.

Nous avons émis plus haut le fait qu’il suffit, parfois, de se repentir pour rattraper ou racheter une faute commise. Le Rama de Pano rapporte l’histoire d’une femme vertueuse dont le sort fut de revenir sur terre sous une identité différente : elle s’appelait Miriam et avait 7 fils tout aussi vertueux que leur mère et, il arriva que l’empereur romain qui persécuta cette famille, exigea que ces 7 hommes juifs se convertissent au christianisme et devant leur refus d’obtempérer, ils furent exécutés un par un. Avant que ne fût tué le dernier et plus jeune fils, Miriam demanda à l’empereur d’embrasser son fils et de lui parler une dernière fois. Elle demanda à son fils que lorsqu’il arriverait « en haut », qu’il se présente à Abraham Avinou en lui disant que sa mère avait largement expié la faute qu’elle fit un jour….. De quoi s’agissait-il ? Le grand sage italien explique que cette Miriam était la réincarnation d’Amtelay bat Karnévo, mère d’Abraham. Que s’était-il donc passé ?

Lorsqu’Abraham fut jeté dans la fournaise à Our Kasdim , Amtelay s’était vivement opposée car elle craignait bien évidemment de perdre son fils. Cette réincarnation fut son « tikoun » c’est-à-dire la réparation de ce « refus ».
Réouven et ses frères bien qu’ils aient respecté leurs parents n’ont pas pensé outre mesure au fait de la souffrance qu’ils infligeraient à leur père.
Cette péricope nous enseigne, entre autres choses que nous devons réagir positivement à tout ce que nous faisons car, nos actes servent d’enseignement à tous ceux qui nous observent.
Caroline Elishéva REBOUH.