Parashat Vayehi – Vendredi 17 Décembre 2021-Yom Chichi 13 Tevet 5782

Ashdod/Tel-Aviv 16h19 •17h21

Chaque personne doit faire rentrer Chabat avec les horaires de sa communauté
JERUSALEM Entrée : 15h57 • Sortie :17h18
PARIS- IDF : 16h36 • 17h50
Marseille 16h46 • 17h53
Lyon – 16h39 . 17h49


Cette semaine le dernier volume de Bereshit arrive à sa fin et c’est ainsi que se termine l’histoire des derniers patriarches. Dès la semaine prochaine, les Juifs commencent  l’histoire du PEUPLE JUIF ou de l’entité des BENE ISRAEL.

DE LA LUEUR DE L’ESPOIR A LA LUMIERE ECLATANTE.

Avec cette dernière sidra de Bereshit, nous voici à la fin de l’existence des patriarches prestigieux et des non moins merveilleuses matriarches.

Nous savons que lorsqu’un texte commence par Vayehi va s’en suivre un malheur et ici la Torah conte les dernières années de Yaacov. La valeur numérique de Vayehi est de 34 ce qui nous fait comprendre que sur les 147 ans de la vie du patriarche, seules 34 années ont été pour lui merveilleuses : les 17 premières années de la vie de Joseph que celui-ci vécut auprès de son père et les 17 dernières années que Jacob vécut auprès de ce fils tant aimé qui lui rend tout le bien que le père lui avait fait.

La plupart des exégètes classiques reprennent cette thèse. Cependant que tous s’interrogent sur le fait surprenant suivant : à peine arrivé et installé dans sa tente sur le territoire de Goshen, Jacob convoque Joseph et lui demande de prêter serment à propos de son ensevelissement. Pour quel motif, Jacob est si pressé de faire s’engager son fils sur l’endroit de sa sépulture ?

Le sens prophétique dont jouissait Jacob toute sa vie s’est éloigné de lui du moment où Joseph fut « vendu » et éloigné de son père. Ce sens revint partiellement lorsque la Torah révèle « qu’il vit » que l’on vendait du blé en Egypte. Mais, en arrivant en Egypte le sens prophétique revient totalement et, Jacob prend conscience du fait que dès la disparition du vieillard, Joseph ne saurait rester tout au long de sa vie à un poste aussi élevé qu’il l’était en cette période et il craignit que les conditions « politiques » ne permettent pas à ses fils de l’ensevelir dans le caveau familial. Ceci se confirma d’ailleurs dans le texte (Bereshith chapitre 50 verset 4 et suivants) car, le moment venu, Joseph se rendit auprès du Pharaon pour demander l’autorisation de s’absenter pour les jours du deuil suivant l’inhumation du chef de famille.

Jacob, au cours de différents évènements, a émis des paroles que nous reprenons chaque jour entre autres, soit lors de la lecture du shema avant de nous endormir soit, après avoir prononcé la prière de la route (hamale’akh hagoel[1] = l’ange qui délivre (bereshit 49,16)  ainsi que chapitre 49 verset 18 : lishouatekha kiviti[2] = j’espère, mon D en Ton secours).

Jacob prononce des bénédictions mais aussi des remontrances à ses douze fils.

Selon les années, le mois de Téveth réunit la fin du volume de Béreshit et le début de Shemoth. Téveth est mois dans lequel n’apparaît aucune festivité mais un jeûne et deux dates rappelant des faits tragiques : en effet, la guemara Ta’anith évoque trois mois peu fastes et peu agréables : Tamouz, Av et Téveth[3].  Les mois de l’année et les signes du zodiaque sont attribués aux 12 tribus des fils de Jacob et les 3 fêtes de Pèlerinage sont rattachées aux 3 Patriarches. Or, le mois de Teveth est rattaché à la tribu de Dan et le signe du zodiaque est guedi (capricorne) גדי    et le capricorne est assimilé au bouc (comme le bouc émissaire (séîr) qui lui-même s’assemble à Esaü.

En fait cette période a toujours été très dure pour notre peuple surtout les 7,8 et 9 teveth dates (dans l’ordre) de la traduction dite des septantes, de la disparition d’ Ezra et de Néhémia sans parler du 10 date de la 1ère brèche des murailles – cette 1ère brèche des murailles n’est autre en quelque sorte que celle faite dans l’unicité de notre peuple.

Les Patriarches et leurs descendants n’ont pas toujours vécu sous les mêmes cieux. Il en résulte un mérite accru pour Isaac qui est né en Canaan y a vécu et y est mort. Je vous propose un petit tableau comparant les destinées de chacun.

NOM PERSONNAGES LIEU NAISSANCE A  VECU EN EXIL A VECU  EN CANAAN ENSEVELI
AVRAHAM ASSYRIE UNE PARTIE UNE PARTIE EN CANAAN
SARA ASSYRIE UNE PARTIE UNE PARTIE EN CANAAN
ISAAC CANAAN CANAAN EN CANAAN
REBECCA ASSYRIE PETITE ENFANCE CANAAN EN CANAAN
JACOB CANAAN UNE PARTIE EN ASSYRIE ET EN EGYPTE UNE GRANDE PARTIE EN CANAAN
RACHEL ASSYRIE UNE PARTIE PEU EN CANAAN
LEA ASSYRIE UNE PARTIE PEU EN CANAAN
11 GARCONS ET 1 FILLE ASSYRIE PEU UNE GRANDE PARTIE EN CANAAN
JOSEPH ASSYRIE UNE BONNE PARTIE EN EGYPTE PEU EN CANAAN
OSNATH CANAAN EGYPTE EN CANAAN
EPHRAIM ET MENASHE EGYPTE EGYPTE EN CANAAN

Ephraïm et Ménashé que l’on cite toujours ensemble parce qu’ils étaient toujours  unis et c’est grâce à cette union qu’ils ont été les bénéficiaires d’une bénédiction spéciale de la part de leur grand- père. C’est aussi parce qu’Ephraïm et Menashé ont été les premiers petits-enfants de Jacob à être nés en exil qu’ils sont l’indication pour nous, en tant que peuple, que notre rédemption ne pourra intervenir que lorsque nous serons unis autour de notre Créateur car ce qui  sépare l’exil de la rédemption réside en une toute petite différence : en un alef en effet gola le mot qui signifie exil et le mot guéoula libération ne se différencient que par la lettre alef qui est le symbole du ihoud du fait d’être unis dans nos actes et dans notre foi en un seul et unique D.

Nous savons que la Shekhina (Présence divine) se manifestait dans la tente de Sara jusqu’à sa disparition puis cette « lumière » divine  se renouvela lors du mariage d’Isaac et Rivka puis après également. Cette lumière se renouvelait à chaque veille de shabbat et brûlait toute la semaine. Dès la disparition de Jacob, cette lumière disparut et se retrouva renouvelée dès l’élaboration du mishkan et de la menora….

De nos jours, en l’absence d’un Temple et de la menora, il appartient à chacun de faire rejaillir cette lumière car, nous savons que la Présence divine est toujours là au-dessus du peuple juif.

Même si Jacob arrive au bout de sa vie, il prédit, dans la bénédiction donnée à Dan qu’un jour s’élèvera un homme à la force unique qui sera Shimshon (Samson). Il parle de l’effondrement de cette bâtisse que Shimshon fait s’effondrer en décrivant le fait que cette construction, en s’effondrant, s’écroulera en arrière sur tous les présents permettant ainsi aux proches de Shimshon de prendre la dépouille mortelle et de l’inhumer dans une sépulture digne de ce nom pendant que les Philistins seront   occuper par la recherche de leurs propres disparus.

Jacob inculque à ses enfants et ses descendants  que l’espoir doit nous  guider en toutes circonstances et qu’alors que nous pourrions nous croire perdus, l’espoir du Mashiah, l’espoir de la Rédemption, l’espoir de voir que tout retrouvera sa place à la fin des temps et que notre peuple est sur sa terre.

L’Hymne national d’Israël n’est-il pas HATIKVA (l’espoir) ?

Le Hafets Hayim affirme que tous ceux qui ont toujours été confiants en l’Eternel seront conviés à la Table divine à la fin des temps.

Caroline Elishéva REBOUH.

[1]הַמַּלְאָךְ הַגֹּאֵל אֹתִי מִכָּל-רָע, יְבָרֵךְ אֶת-הַנְּעָרִים, וְיִקָּרֵא בָהֶם שְׁמִי, וְשֵׁם אֲבֹתַי אַבְרָהָם וְיִצְחָק; וְיִדְגּוּ לָרֹב, בְּקֶרֶב הָאָרֶץ

Que l’ange qui m’a délivré de tout mal, bénisse ces jeunes gens ! Puisse-t-il perpétuer mon nom et le nom de mes pères Abraham et Isaac ! Puisse-t-il se multiplier à l’infini au milieu du pays

[2]לִישׁוּעָתְךָ, קִוִּיתִי יְהוָה. J’espère en Ton secours, mon D.

[3]  Ces mois sont surnommés par R’ Tsadok de Lublin (1823-1900 Pologne) « les mois d’Esaü ».