Nous avons expliqué qu’il faut utiliser durant Pessah’ uniquement des ustensiles qui n’ont pas absorbés de H’amets, c’est-à-dire, des ustensiles neufs (ou des ustensiles réservés pour Pessah’), ou bien des ustensiles qui ont été cachérisés pour Pessah’. En général, le procédé de Cachérisation d’ustensile correspond à son mode d’utilisation.

Des assiettes ou des plats en métal ou en plastique qui ont contenus du H’amets à chaud, qui n’ont jamais servis comme Kéli Richonn (le Kéli Richonn est l’ustensile qui cuit l’aliment sur le feu), mais seulement comme Kéli Cheni, puisqu’on y a seulement transvidé le contenu du Kéli Richonn (exemple : on a fait cuire des pâtes dans une marmite. La marmite s’appelle « Kéli Richonn », car c’est elle qui a contenu l’aliment durant la cuisson sur le feu. Si l’on transvide ensuite ces pâtes dans un plat en inox, ce plat s’appelle « Kéli Chéni »), le procédé de Cachérisation d’un Kéli Chéni respecte son mode d’utilisation, et il suffira donc de déverser de l’eau bouillante provenant du Kéli Richonn, sur le plat en inox de notre exemple (on peut le faire à partir de l’eau que l’on fait bouillir avec le Koumkoum). Un Kéli Cheni est à fortiori cachérisable par immersion (Hag’ala) dans un Kéli Richonn qui se trouve sur le feu.

Une poêle – Les Poskim débattent sur le procédé de cachérisation d’une poêle à frire, dans laquelle on a frit du H’amets avec de l’huile.
A-t-elle le statut d’une marmite ou d’une casserole dans laquelle on fait cuire des aliments H’amets, et qu’il suffit de cachériser par Hag’ala (immersion dans de l’eau bouillante, encore sur le feu), ou bien étant donné qu’on n’utilise pas beaucoup de liquide pour la friture (juste un peu d’huile), son statut serai plutôt celui d’une broche à rôtir, qu’il faut passer à la flamme (Libounn) ? Selon la tradition des Séfaradim, il est suffisant de cachériser cette poêle à frire par Hag’ala, mais selon la tradition des Achkénazim, il faut la cachériser par Libounn (passage à la flamme).
Cependant, notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l précise que même selon la tradition des Achkénazim, il n’est pas nécessaire dans ce cas là, de procéder à un Libounn total de la poêle, en allant jusqu’à produire des étincelles. Il suffit de procéder à un Libounn « léger », de sorte à atteindre simplement un niveau de chaleur tel, que si l’on place un brin de paille sur la paroi extérieure, celle-ci brûlera. (Il faut préciser que ceci ne concerne que Pessa’h, mais pour cachériser une poêle  d’une utilisation viande vers une utilisation lait ou inversement, il faut un Liboun total, même pour les Séfaradim).

Tout ustensile qui a contenu du H’amets à froid, comme un ustensile en argent ou en or, ou bien le frigidaire ou le congélateur, et que l’on veut utiliser pour Pessah’, ne nécessite aucune Cachérisation, et il est suffisant de le nettoyer correctement.

Les ustensiles en terre (qui ont contenu le H’amets à chaud), n’ont aucun moyen de Cachérisation, même si on les passe à la flamme (Libounn), ils restent interdits à l’utilisation.

Les ustensiles en verre qui ont contenus du ‘H’amets, et que l’on veut utiliser pour Pessah’, ne nécessitent aucune Cachérisation, et selon l’opinion de MARANN, l’auteur du Choulh’an ‘Arouh’, il est suffisant de les rincer correctement. Cependant, selon la tradition des Achkénazim, il est nécessaire de cachériser par Hag’ala, les verres que l’on veut utiliser pour Pessah’, exactement comme pour un ustensile de lait en verre, qui a absorbé de la viande à chaud (selon la tradition Achkénaze).

Certaines communautés Séfarades en dehors d’Israël avaient l’usage de s’imposer la rigueur de ne pas utiliser les ustensiles en verre de toute l’année pour Pessa’h. Cependant, selon notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l, dès lors où les gens originaires de ces communautés ont immigré en Israël, ces personnes peuvent immédiatement abolir leur usage et se référer dans toutes les règles selon l’opinion de MARAN l’auteur du Choul’han ‘Arou’h, car le simple fait d’adopter un avis rigoureux contraire à celui de MARAN l’auteur du Chpu’lhan ‘Arou’h, n’est pas conforme au Din en Erets Israël où vivait MARAN l’auteur du Chou’lhan ‘Arou’h, puisque cela représente ‘Hass Véchalom une sorte de manquement au respect de MARAN qui était le maitre de tous les habitants d’Erets Israël.

Les ustensiles en porcelaines qui ont contenus du H’amets à chaud, ont le même statut que les ustensiles en terre, qui n’ont aucun moyen de Cachérisation, même selon la tradition des Séfaradim.

Il faut s’efforcer au maximum d’effectuer les diverses Cachérisations, seulement après avoir laissé les ustensiles au repos, sans avoir été utilisés pendant au moins 24 heures. Il est permis de cachériser par Hag’ala (immersion dans l’eau bouillante) des ustensiles viandes et des ustensiles laits les uns après les autres, dans le même grand ustensile.

source : halachayomit